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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE DE PRESSE - Akram Azoury dénonce « les violations des droits élémentaires dans l’enquête internationale » L’avocat de Jamil Sayyed réclame la libération de son client

Après de longs mois de profil bas, officiellement « pour laisser l’enquête suivre son cours », l’avocat du général Jamil Sayyed est sorti hier de son silence. Dans une conférence de presse « technique », où il a habilement évité toute polémique politique, l’avocat a préféré s’en tenir aux points de droit, se contentant de relever les lacunes, nombreuses selon lui, de l’enquête, notamment au niveau de la procédure et du respect des droits de la défense. « Si les seules charges contre le général Sayyed sont dans le témoignage de Houssam Houssam, mon client doit être remis immédiatement en liberté », a résumé Me Akram Azoury, qui a ensuite longuement expliqué la manière dont a été menée l’enquête internationale, au moins en ce qui concerne son client, arrêté avec les trois autres généraux et anciens responsables de services de sécurité, le 3 septembre dernier. Me Azoury a commencé par s’insurger contre les violations répétées du secret de l’enquête, notamment dans les fuites publiées dans les médias avant certaines initiatives de la commission, « comme s’il s’agissait, a-t-il dit, d’utiliser les médias comme moyens de pression ». L’avocat, qui a tenu sa conférence de presse au siège de l’Ordre des journalistes, en présence du fils du général Sayyed, a ensuite dénoncé le fait que la justice libanaise et la défense n’ont pas accès aux détails de l’enquête internationale. « La justice libanaise, a affirmé Me Azoury, n’a pris connaissance de l’existence du témoin masqué – que j’avais qualifié de “ bouffon” lors de la confrontation – qu’à travers moi, lorsque j’ai réclamé qu’il soit entendu par le juge Élias Eid. Lorsque ce dernier a décidé de le convoquer, le bouffon s’était déjà réfugié à Damas. » L’avocat a ensuite dénoncé l’article 7 du protocole de coopération judiciaire signé entre le ministre de la Justice de l’époque, Khaled Kabbani, et la commission d’enquête internationale, qui permet à celle-ci de garder pour elle ses investigations et de ne les communiquer à la justice libanaise qu’à la fin de l’enquête. Selon lui, cette disposition est une atteinte grave à la justice libanaise et au cours de l’enquête, tout comme aux droits de la défense. « Un tissu de mensonges » Il a ainsi expliqué que, selon les éléments en sa possession, les seules charges contre son client résident dans le témoignage de Houssam Houssam. Il a évoqué la confrontation entre ce dernier et le général Sayyed, expliquant comment il l’a reconnu à cause de certains termes utilisés pendant cette confrontation, et comment il n’a pas pu donner de dates, comme le réclamait le général, aux prétendues rencontres entre Sayyed et des responsables syriens pour préparer l’attentat. Selon lui, tout ce témoignage est un tissu de mensonges, et quels que soient les mobiles du « bouffon », sa version ne tient pas et Sayyed doit être remis en liberté. Me Azoury a encore nié que son client ait remis des enregistrements à la commission d’enquête, comme l’ont affirmé certains journaux, et il a précisé que le départ du juge Mehlis ne devrait rien changer à la poursuite de l’enquête. C’est d’ailleurs parce que cette enquête sera prolongée de six mois qu’il a décidé de sortir de son mutisme et de dénoncer les failles, « pour qu’elle ne se poursuive pas suivant les mêmes erreurs et surtout dans la même injustice », a-t-il ajouté. « Nous voulons la vérité et non pas faire de la politique, et nous voulons trouver les criminels au lieu de présenter des innocents », a conclu Me Azoury, qui a affirmé que toutes les parties qu’il a contactées pour expliquer cette situation lui ont répondu avec politesse, mais il n’y a pas eu d’action concrète.

Après de longs mois de profil bas, officiellement « pour laisser l’enquête suivre son cours », l’avocat du général Jamil Sayyed est sorti hier de son silence. Dans une conférence de presse « technique », où il a habilement évité toute polémique politique, l’avocat a préféré s’en tenir aux points de droit, se contentant de relever les lacunes, nombreuses selon lui, de...