Le congrès tenu en Jordanie entre le 28 novembre et le 2 décembre par les sept patriarches catholiques d’Orient a clôturé ses travaux par un appel en trois volets. Les prélats, rappelons-le, sont LL.BB. Michel Sabbah (latins) ; Nasrallah Sfeir (maronites) ; Stéphane Ghattas (coptes) ; Grégoire Lahham (melkites) ; Ignace Boutros...
Actualités - CHRONOLOGIE
Clôture du congrès hier, Sfeir de retour à Beyrouth aujourd’hui Les patriarches catholiques d’Orient attribuent la montée de l’intégrisme à la faillite des solutions de paix
Par CHLOUK Habib, le 03 décembre 2005 à 00h00
AMMAN - De notre envoyé spécial, Habib CHLOUK
Le congrès tenu en Jordanie entre le 28 novembre et le 2 décembre par les sept patriarches catholiques d’Orient a clôturé ses travaux par un appel en trois volets. Les prélats, rappelons-le, sont LL.BB. Michel Sabbah (latins) ; Nasrallah Sfeir (maronites) ; Stéphane Ghattas (coptes) ; Grégoire Lahham (melkites) ; Ignace Boutros (syriens-catholiques) ; Emmanuel Delli (chaldéens) et Nercès Bedros (arméniens-catholiques). Ils ont tenu assises en la Maison de la Visitation des sœurs du Rosaire, à Dabouk-Hachimiyé, Amman, en présence du nonce apostolique, Mgr Fernando Villoni, et de nombre de religieux de diverses communautés.
Après une messe d’action de grâces et une allocution du nonce, Mgr Sabbah a donné lecture du communiqué final. Les prélats y relèvent que « nos peuples souffrent de l’absence de la paix. Ils sont parfois privés des conditions les plus élémentaires d’une existence digne ». Ils ajoutent que ces peuples « ont attendu des solutions de la part des gouvernements ou de partis et forces politiques divers. Quand ces forces ont échoué dans la présentation de solutions, beaucoup ont rejoint des courants religieux… Avec l’accumulation des crises, l’extrémisme religieux s’est propagé en Orient comme en Occident, se mettant à perpétrer des actes terroristes ». Le communiqué condamne le terrorisme, ne lui trouvant « absolument aucune justification. » Mais en même temps, il se penche sur « les raisons qui donnent naissance au terrorisme et qu’il faut impérativement traiter. Parmi ces raisons, l’exploitation des peuples faibles par les peuples à forte fortune. Ou l’absence, dans nombre de pays, de la pratique d’une démocratie du droit ».
Les prélats évoquent « le sang versé en Irak et en Terre sainte ». Ils déplorent « les contradictions identiques, les conflits variés qui secouent la plupart des pays arabes ». Ils condamnent les attentats dans des lieux touristiques en Jordanie.
Le texte s’établit en trois chapitres. Le premier porte sur la paix et les conditions d’existence des peuples. Les prélats condamnent l’oppression, l’occupation, l’exploitation, les droits de l’homme foulés aux pieds. Ils relèvent la pauvreté et le chômage, regrettent le recul des valeurs de tolérance et appellent au dialogue. Ils dénoncent les tensions confessionnelles et les attaques abusives contre les croyances d’autrui, dans les médias télévisuels ou autres. Ils fustigent la torture, les conditions de détention. Ils s’alarment du fait que des millions d’enfants sont à la rue, tandis que la drogue se propage. Ils soulignent cependant qu’il faut garder l’espérance, malgré tout. Traitant de la question palestinienne, ils soulignent le côté sacré de la Palestine où le Tout-Puissant fait coexister les trois religions monothéistes principales. Les patriarches affirment qu’il faut dès lors coopérer et non pas se combattre. Ils appellent à un arrêt définitif du cycle des violences. En insistant pour qu’il soit mis un terme aux opérations militaires dans les villes palestiniennes, aux exécutions, à l’emprisonnement, à la destruction des maisons et à la construction du mur. Les patriarches prient également pour l’Irak en déplorant l’insécurité, les atteintes aux niveaux national, religieux, social, moral et d’existence. Ils appellent la communauté internationale à déployer des efforts pour mettre un terme à ce drame humain, en rendant à ce pays sa souveraineté, son union et sa dignité.
Dans le deuxième volet, les prélats plaident pour la démocratie et les droits de l’homme, dans une coexistence fraternelle et dans un sain civisme. Ils soulignent qu’il faut assumer la première des responsabilités, qui est vis-à-vis de soi-même, dans le respect des valeurs religieuses et morales. Ils appellent à une action pour l’unification des chrétiens, dans le respect du pluralisme de leurs Églises et dans la pratique d’une liberté responsable. Ils invitent les chrétiens à coopérer avec les organisations de la société civile et les organes publics qui ont des objectifs positifs. Ils recommandent la révision des manuels d’éducation religieuse chrétienne ou musulmane.
Le troisième chapitre est consacré aux questions paroissiales, à la jeunesse catholique, aux programmes concernant les familles, à l’enseignement chrétien dans la région, aux comités pour la justice et la paix, que les prélats appellent de leurs prières.
Réponses
Par la suite, Mgr Sabbah a indiqué que la prochaine conférence aurait lieu à Bzoummar, Liban, au couvent Notre-Dame des arméniens- catholiques, en octobre de l’année prochaine. Prié de dire pourquoi le communiqué ne traite ni du Liban, ni de la Syrie, ni de l’Égypte, trois pays où il se passe pourtant beaucoup de choses, le patriarche des latins a répondu que l’accent a été mis sur les contrées où le sang coule ou a coulé récemment.
De son côté, le patriarche Sfeir, interviewé par la LBCI, a indiqué que la conférence se tient chaque fois dans un pays différent, le tour étant maintenant à la Jordanie. Il a traité des objectifs de l’assemblée. Au sujet des attentats de Jordanie et des liens entre le terrorisme et la religion, le patriarche maronite a condamné les actes terroristes qui se produisent dans tous les pays. Il a rappelé la série noire du Liban, le cas de l’Irak ou celui de l’Arabie saoudite. Pour préciser que ces actions n’ont absolument aucun lien avec la religion, sauf à titre de tromperie. Les vrais fidèles, a dit Mgr Sfeir, craignent Dieu, tandis que les terroristes n’en ont aucune crainte.
Mgr Sfeir sera de retour au Liban ce samedi.
AMMAN - De notre envoyé spécial, Habib CHLOUK
Le congrès tenu en Jordanie entre le 28 novembre et le 2 décembre par les sept patriarches catholiques d’Orient a clôturé ses travaux par un appel en trois volets. Les prélats, rappelons-le, sont LL.BB. Michel Sabbah (latins) ; Nasrallah Sfeir (maronites) ; Stéphane Ghattas (coptes) ; Grégoire Lahham (melkites) ; Ignace Boutros...
Le congrès tenu en Jordanie entre le 28 novembre et le 2 décembre par les sept patriarches catholiques d’Orient a clôturé ses travaux par un appel en trois volets. Les prélats, rappelons-le, sont LL.BB. Michel Sabbah (latins) ; Nasrallah Sfeir (maronites) ; Stéphane Ghattas (coptes) ; Grégoire Lahham (melkites) ; Ignace Boutros...
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