SOCIÉTÉ - La loi entrera en vigueur lundi La Grande-Bretagne s’ouvre aux mariages homosexuels

Debbie et Elaine, Roger et Percy seront les premiers à briser le tabou au Royaume-Uni. Ils pourront bientôt « épouser » leur partenaire homosexuel, mettant à profit une loi entrant en vigueur lundi. Quelque 22 000 personnes, selon les prévisions officielles, pourraient souscrire d’ici à 2010 au partenariat civil (Civil Partnership), une formule assortie de droits et devoirs presque identiques au mariage. Après la Belgique, le Canada, l’Espagne et les Pays-Bas, le Royaume-Uni devient le 5e pays au monde à autoriser les unions homosexuelles. Compte tenu du délai légal de publication des bans, les premières unions auront lieu le 19 décembre en Irlande du Nord, le 20 en Écosse, et le 21 en Angleterre et au Pays de Galles. Le tout premier mariage aura lieu à Derry dans l’Ulster. Westminster, cœur du Londres politique et touristique, et la station balnéaire de Brighton ont symboliquement voulu être les premières villes anglaises à marier des partenaires de même sexe le 21 décembre. Elles en attendent des bénéfices en termes d’image, mais aussi la manne promise des « pink pounds ». À Brighton, capitale gay du royaume avec ses 40 000 homosexuels pour 161 000 habitants, la révérende Debbie Gaston épousera Elaine Cook, sa compagne depuis 16 ans. La municipalité a jugé que le choix d’une ecclésiastique renforcerait le message. « On a prédit mon arrivée certaine en enfer sur plusieurs sites Internet chrétiens fondamentalistes, s’amuse Debbie Gaston. Je crois qu’ils auront un choc quand ils arriveront au paradis et qu’ils m’y verront. » Westminster opte pour un autre symbole avec Roger Lockyer, 77 ans, et Percy Stevens, 66 ans, qui vont s’unir devant la loi après 40 ans d’amour. Ce conseil municipal conservateur a reconnu en novembre « l’importante tradition » homosexuelle sur son territoire, qui comprend le quartier gay de Soho, et a annulé un vieux décret interdisant le drapeau arc-en-ciel.