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Actualités - OPINION

Encore un test de vérité pour la Syrie L’homologation de la libanité de Chebaa doit se faire vite, car Israël pourrait se retirer au printemps

L’heure de vérité approche pour Chebaa. En effet, le président du Conseil, Fouad Siniora, va maintenant demander aux Syriens de signer un document commun établissant la libanité des fermes. Aux fins d’homologation à l’ONU. On sait en effet que l’autorité territoriale d’un pays ne se fonde pas sur de simples déclarations ou des communiqués, et qu’elle doit être documentée, archivée auprès des Nations unies. Les assurances verbales de Farouk el-Chareh à Barcelone ne suffisent pas. Il y a des règles, une procédure à suivre, et le gouvernement syrien va donc être relancé à cet effet. L’enchaînement doit être rapide, car Israël laisse entendre qu’il pourrait se retirer de l’enclave au printemps prochain. Pour commencer, il faut un tracé des frontières délimitant, le cas échéant, la part que la Syrie pourrait avoir dans la contrée. Certains prosyriens objectent, encore aujourd’hui et malgré la prise de position de Chareh, qu’on ne peut effectuer ce tracé, les topographes ne pouvant se rendre sur le terrain, occupé par Israël. Mais il y est répondu que les cartes existent déjà, du temps des Français, et qu’il n’y a qu’à les authentifier puis à les adjoindre au document commun libano-syrien de rectification. La question, ou le problème, reste d’ordre essentiellement politique. Il s’agit de savoir quelles sont les véritables intentions de la Syrie. Est-elle disposée à traduire en actes ses belles promesses, en appelant la commission mixte du tracé des frontières, qui s’était réunie en avant-propos en mai dernier, à démarrer vraiment son travail ? Il y a des différends sur certains points, mais ils ne sont ni graves ni importants, et peuvent être rapidement réglés avec de la bonne volonté. On va être assez rapidement fixé. Si la Syrie joue franc jeu, le Liban pourra faire enregistrer Chebaa en son nom et la placer ainsi sous l’autorité non plus de la 242, mais de la 425. Ce qui entraînerait normalement un retrait israélien immédiat. D’ailleurs, répétons-le, selon des sources diplomatiques diverses et concordantes, Israël serait en train d’étudier la possibilité de se retirer de Chebaa au printemps prochain, après ses élections législatives de mars. Le retrait se ferait moyennant le retour à la convention d’armistice du 23 mars 1949 (Rhodes) régissant les rapports entre le Liban et l’État hébreu. Cet accord prévoit une zone frontalière démilitarisée, une limitation d’effectifs et d’armements à son abord. Il convient de rappeler, quand on aborde la question du Sud, que le pacte de Taëf ordonne que l’État libanais doit établir son autorité directe, par le truchement des seules forces régulières, sur la région frontalière. Cela après application de la 425 et libération du territoire occupé. Pour se conformer à ces dispositions fondamentales, il faut récupérer Chebaa par le biais de l’ONU. Il faut ensuite amener le Hezbollah à réaliser que le rôle de la résistance armée est terminé et qu’il doit désarmer. Il faut également désarmer les Palestiniens, à l’intérieur comme à l’extérieur des camps. Rien ne pourrait se faire, ou alors très difficilement, s’il devait apparaître que la Syrie ne compte pas tenir parole pour faire dûment homologuer à l’ONU la libanité de Chebaa. Et ensuite, il faudra encore convaincre le Hezbollah qui s’obstine encore à affirmer qu’il veut garder en tout cas ses armes, même après la libération de Chebaa, jusqu’à ce que s’évanouisse tout danger potentiel en provenance d’Israël. C’est-à-dire jusqu’à la conclusion d’une paix définitive dans la région. Le risque actuel, c’est qu’Israël se retire avant l’homologation pour provoquer un différend entre le Liban et la Syrie. Émile KHOURY
L’heure de vérité approche pour Chebaa. En effet, le président du Conseil, Fouad Siniora, va maintenant demander aux Syriens de signer un document commun établissant la libanité des fermes. Aux fins d’homologation à l’ONU. On sait en effet que l’autorité territoriale d’un pays ne se fonde pas sur de simples déclarations ou des communiqués, et qu’elle doit être documentée,...