Allocution de l’ancien président iranien au palais de l’Unesco La religion est un vecteur de modernité et non de violence, déclare Khatami

L’ancien président iranien, Mohammed Khatami, a prononcé hier une allocution dans le cadre d’un congrès au palais de l’Unesco sous le thème « Le développement humain et ses perspectives religieuses, sociales et cognitives ». Au cours de ce congrès, qui est organisé par le Centre de l’imam Moussa Sadr de recherches et d’études, des allocutions ont également été prononcées au nom du mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, et du vice-président du Conseil supérieur islamique, cheikh Abdel Amir Kabalan. Dans son allocution, le président Khatami a mis l’accent sur la religion « qui libère l’homme de l’ignorance, de la violence et de l’oppression », rendant hommage à l’imam Moussa Sadr, qui s’est dédié, selon lui, à défendre cette conception de la religion et qui, de ce fait, « n’appartient pas seulement à la communauté chiite, mais reste un mentor, un instructeur pour toutes les religions et les communautés également ». « Il prônait la stabilité, la liberté, l’indépendance et le progrès pour son Liban chéri, et recherchait la convivialité multicommunautaire », a-t-il dit. Dans une optique de dialogue des cultures et des civilisations, Mohammed Khatami a présenté une image de la religion comme vecteur de modernité, et non de barbarie, discutant des théories philosophiques d’Auguste Comte et de Frédéric Nietzsche. En conclusion de son intervention, il a précisé que la religion ne signifie pas, pour lui, « les comportements barbares et dures qui rejettent, au nom de la religion, tout ce qui est moderne », et « considèrent que le meurtre, le terrorisme, la guerre sainte, l’irrationalité, la destitution des droits de la femme, et le rejet de la science et du développement sont de la piété ».