Actualités - CHRONOLOGIE
Irak - Moqtada Sadr critique sévèrement le discours de Bush Spectaculaire coup de main d’el-Qaëda à Ramadi, l’armée US minimise l’attaque
le 02 décembre 2005 à 00h00
Des rebelles ont mené hier un spectaculaire coup de main psychologique à Ramadi à l’ouest de Bagdad, tirant sur une base américaine et se déployant dans les rues de la ville qui venait d’être pacifiée en prévision des élections générales du 15 décembre. Le discours du président américain George W. Bush, qui s’est prononcé contre toute idée de calendrier de retrait préétabli des 159 000 GI déployés en Irak, a été sévèrement critiqué par le chef radical chiite Moqtada Sadr qui a affirmé que « le peuple irakien veut un tel calendrier ».
Selon des habitants de Ramadi (110 km à l’ouest de Bagdad), des groupes de rebelles comprenant plusieurs dizaines d’hommes y ont bombardé la base américaine au mortier et aux roquettes, et se sont déployés dans certaines rues, installant des barrages de contrôle, avant de s’en retirer. Dans un communiqué publié sur Internet, le groupe el-Qaëda en Irak d’Abou Moussab al-Zarqaoui a affirmé que ses combattants étaient « parvenus à contrôler la plus grande partie de Ramadi, peu après le lancement d’une nouvelle conquête bénie, et des attaques contre les croisés et les apostats ». L’armée américaine a minimisé l’importance de ce coup de main, mais a reconnu une attaque au lance-roquettes contre un poste d’observation américano-irakien. « Cette attaque n’a fait ni dégâts ni victimes. Il n’y en a pas eu d’autres ».
À deux semaines des élections, cette intervention coordonnée lancée en plein jour par des groupes rebelles constitue un revers psychologique pour les responsables de la sécurité qui ont mené de nombreuses opérations dans la province d’al-Anbar sur le thème du vote libre. Ramadi, bastion rebelle sunnite qui a résisté aux différentes offensives des forces américaines et irakiennes, avait fait l’objet, il y a quelques jours encore, d’une importante opération irako-américaine de reprise en main.
L’attaque rebelle à Ramadi est intervenue au lendemain d’un discours de M. Bush, pour qui la mission des forces américaines sera achevée « quand les forces irakiennes pourront assurer la sécurité de leurs propres citoyens et quand l’Irak ne pourra plus être un refuge pour les terroristes qui préparent de nouveaux attentats contre notre pays ». Le calendrier du retrait ne sera pas décidé « par des hommes politiques à Washington », a-t-il ajouté. « Ce discours est un affront à l’opinion publique internationale, aux Nations unies et au peuple irakien qui a demandé un calendrier de retrait des troupes d’occupation », a déclaré Moqtada Sadr à Najaf, à 160 km au sud de Bagdad.
Le général américain Martin Dempsey, chargé de la formation des forces de sécurité irakiennes, a précisé à l’AFP que 33 bataillons irakiens contrôlaient désormais leurs propres « espaces de combat », des zones où les soldats américains n’interviennent qu’en cas de nécessité.
Berlin tente de contacter
les ravisseurs
des 5 Occidentaux
Près d’une semaine après la disparition de cinq ressortissants occidentaux en Irak, aucune information n’a été diffusée sur leur sort. L’Allemagne cherche à entrer en contact avec les ravisseurs de Susanne Osthof, l’archéologue allemande otage en Irak, a indiqué hier à Londres le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Le procureur fédéral allemand Kay Nehm a même ouvert une information judiciaire contre X dans l’enquête sur l’enlèvement de Mme Osthoff, rapporte le quotidien berlinois Tagesspiegel dans son édition à paraître aujourd’hui.
L’ambassade des États-Unis à Bagdad a, quant à elle, appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de son ressortissant Thomas Fox et de tous les autres otages en Irak. Thomas Fox est l’un des quatre travailleurs humanitaires enlevés à Bagdad samedi. Les trois autres sont deux Canadiens et un Britannique. Le Comité des oulémas musulmans (sunnite) a demandé, dans un communiqué, la libération des quatre otages occidentaux.
Ailleurs en Irak, un responsable du Parti islamique a été retrouvé mort hier à Kirkouk, devenant ainsi le deuxième membre de cette principale formation sunnite en Irak à être tué en quatre jours, selon le parti et la police. Par ailleurs, trois soldats américains sont morts mercredi.
Des rebelles ont mené hier un spectaculaire coup de main psychologique à Ramadi à l’ouest de Bagdad, tirant sur une base américaine et se déployant dans les rues de la ville qui venait d’être pacifiée en prévision des élections générales du 15 décembre. Le discours du président américain George W. Bush, qui s’est prononcé contre toute idée de calendrier de retrait...
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