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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Premier ministre à Baabda : Ne vous attendez pas à ce que l’enquête se termine le 15 décembre Siniora souligne la nécessité de « concrétiser » les déclarations de Chareh sur la libanité des fermes de Chebaa

Le chef du gouvernement, Fouad Siniora, s’est rendu hier après-midi à Baabda pour rencontrer le président de la République, Émile Lahoud. Les discussions ont porté sur les questions à débattre aujourd’hui en Conseil des ministres, des sources proches de Baabda indiquant cependant qu’il n’a pas encore été décidé de soulever aujourd’hui en Conseil la question de la création d’un tribunal international dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri. Ces sources ont en outre précisé que le président Lahoud aurait demandé la tenue « des concertations nécessaires » afin d’assurer « une entente nationale » à ce sujet. Même incertitude concernant la prorogation du mandat de Detlev Mehlis, chef de la commission d’enquête internationale sur le crime du 14 février, au-delà du 15 décembre, date à laquelle expire son mandat actuel. Le président Lahoud aurait ainsi estimé qu’il serait mieux d’attendre les résultats du rapport que devra remettre Mehlis à l’ONU dans deux semaines avant de prendre une décision sur ce terrain. À l’issue de la réunion, M. Siniora a en tout cas indiqué avoir abordé avec le président les deux questions. Dans ce cadre, il a estimé ne pas s’attendre à ce que l’enquête se termine le 15 décembre, puisque M. Mehlis poursuit toujours, selon lui, ses investigations. Interrogé par les journalistes à propos du dialogue avec le Hezbollah en ce qui concerne la création du tribunal, il a indiqué ne pas être au courant d’un « refus » de la formation chiite à ce niveau, avant de souligner son « attachement à l’entente », tout en précisant qu’une décision doit bien être prise en fin de compte. « Nous allons faire tout ce qui est possible pour qu’il y ait entente au sein et en dehors du Conseil des ministres, et nous continuerons toujours à le faire. Mais à la fin, des décisions doivent être prises, puisque les choses ne peuvent pas rester suspendues », a-t-il ajouté. En ce qui concerne l’enquête Hariri, notamment les derniers « aveux » du « faux témoin » syrien, Houssam Houssam, il a refusé de commenter l’affaire, précisant qu’il ne s’immiscera jamais dans le déroulement des investigations, tout en démentant avoir connaissance d’un « marché » à ce niveau. Il a également exprimé encore une fois sa confiance dans l’ONU et M. Mehlis. Pour ce qui est des dernières déclarations du ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, qui avait reconnu à Barcelone la libanité des fermes de Chebaa, le Premier ministre a souligné le caractère positif de cette initiative, avant de rappeler toutefois qu’en droit international public, les déclarations ne suffisent pas. « La déclaration est importante, mais elle doit être concrétisée. Nous poursuivrons la délimitation de toute la frontière, même au niveau de la région des fermes de Chebaa, et ce en coopération avec les Syriens. Les documents prouvant la libanité des fermes devront alors être envoyés à l’ONU », a-t-il dit, avant d’estimer que le Liban ne doit pas nier tout ce que lui a offert la Syrie, dénonçant les tentatives de certains de créer des problèmes entre les deux pays. Enfin, M. Siniora a démenti l’annulation de sa rencontre attendue avec le chef du CPL, le général Michel Aoun, annonçant ainsi qu’elle doit avoir lieu lundi prochain. Auparavant dans la journée, le Premier ministre avait rencontré au Grand Sérail le président du Conseil national palestinien, Tayssir Kobaa, évoquant avec lui les derniers développements dans la région, notamment en ce qui concerne les relations libano-palestiniennes. Au terme de l’entretien, M. Kobaa a affirmé avoir eu « une excellente impression » après avoir entendu M. Siniora, qui a exprimé selon lui « son attachement à un Liban indépendant, ainsi qu’à la nation et au nationalisme arabe ». « M. Siniora a également souligné l’importance de la relation fraternelle entre le Liban et la Syrie, dans le respect de l’indépendance des deux pays. Il a en outre affirmé que le Liban ne constituera pas un passage ou un foyer pour les conspirations contre Damas », a conclu M. Kobaa. Par ailleurs, le ministre de la Justice, Charles Rizk, qui est revenu hier à Beyrouth après avoir participé au Caire au congrès des ministres arabes de la Justice, a affirmé qu’il était de sa responsabilité de présenter « un dossier complet au Conseil des ministres » à propos de la création d’un tribunal international dans l’affaire Hariri, évoquant ainsi la multiplicité des possibilités auxquelles le gouvernement devra faire face. « Le tribunal sera-t-il entièrement formé de juges internationaux à l’étranger ? Sera-t-il mixte ? Voulons-nous un tribunal formé de juges libanais et internationaux qui siégera au Liban ? » a-t-il demandé, avant de poursuivre : « Ce sont des possibilités qui doivent être éclaircies, sachant que le droit international n’accepte pas qu’il y ait un seul degré de juridiction, puisqu’il impose l’existence de voies de recours. » S’ensuivront des complications supplémentaires concernant la formation du tribunal de chaque degré, a expliqué M. Rizk.

Le chef du gouvernement, Fouad Siniora, s’est rendu hier après-midi à Baabda pour rencontrer le président de la République, Émile Lahoud. Les discussions ont porté sur les questions à débattre aujourd’hui en Conseil des ministres, des sources proches de Baabda indiquant cependant qu’il n’a pas encore été décidé de soulever aujourd’hui en Conseil la question de la création...