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Actualités - CHRONOLOGIE

Table ronde - Animée par « L’Orient-Le Jour », dans le cadre des journées euromed Comment faire pour que le partenariat euro-méditerranéen devienne enfin attirant ?

«Quelle communication pour mieux comprendre le partenariat euro-méditerranéen ? » C’était hier le thème d’une table ronde animée par L’Orient-Le Jour dans le cadre des journées euromed célébrant les dix ans de l’accord de Barcelone. En d’autres termes, comment « vendre », comment vulgariser ce partenariat auprès des Libanais ? Comment rendre plus attirant cet Euromed qui, s’il était appliqué en bonne et due forme, contribuerait efficacement à assainir la façon de concevoir les affaires d’un État aussi bien qu’à changer le quotidien d’une population active ? Autour de la table : Véronique Rugirello et Bouchra Chahine (Délégation de la Commission européenne) ; le publicitaire Kamel Cabbabé (Early Bird) ; Wadih Safieddine (NBN) ; Houssam Itani (as-Safir), ainsi que, pour L’Orient-Le Jour, Maya de Freige, Roger Melki et Ziyad Makhoul. Et un constat unanime, plus ou moins nuancé : il y a un véritable problème, un déficit de communication. Euromed n’est pas attirant ; le partenariat n’aiguise la curiosité que d’une infime minorité de Libanais, plus ou moins intéressés, plus ou moins concernés par le sujet. Même si l’année 2005 est définitivement une bonne cuvée. La première question était de savoir à qui l’on voulait s’adresser : à une élite ou bien à la masse ? Dans les deux cas, c’est encore loin de faire l’affaire. Comment intéresser, également, quand on ne l’est pas vraiment, ou pas à propos des mêmes sujets, quand les angles et les centres d’intérêt divergent selon que l’on se trouve sur les rives nord ou sud de la Méditerranée ? Comment faire en sorte de ne pas confondre le partenariat Euromed avec une nouvelle marque de soda ou de lessive ? Bruxelles souhaite-t-elle vraiment introduire l’accord dans chaque foyer, faire en sorte que le comprennent et l’assimilent l’avocat et le plombier, l’agriculteur et l’industriel, l’ouvrier, l’artisan et le commerçant ? Ou bien y a-t-il un manque prégnant de volonté de s’informer de la part des Libanais ? Y a-t-il un problème en amont, ou bien une réalité à laquelle il faut faire face : qu’un supplément BHV en insert dans un journal est mille fois plus lu qu’un supplément euromed, une émission de téléréalité mille fois plus regardée qu’une émission didactique sur l’Europe, sur ce qu’elle est, ce qu’elle a à proposer à ses partenaires sud-méditerranéens… Les médias aussi, plutôt deux fois qu’une, ont leur part de responsabilité à assumer… Inévitablement donc, il y a un produit à lancer, un produit en fait éminemment politique. À qui, avec quels moyens et quel concept lancer ? Doit-on privilégier le fond, la forme ou les deux ? C’est-à-dire purement informer ou alors se concentrer sur ce qui régit le monde d’aujourd’hui, la com, l’image ? Axer sur le politique, l’économique, le social, le culturel ? Sachant que quelle que soit l’option choisie, la réalité n’est absolument pas la même selon que l’on utilise, au Liban bien entendu, le français (ou l’anglais) ou l’arabe. Ou alors, troisième voie : doit-on faire primer l’action concrète sur le terrain, auprès des premiers interessés ? Et si oui, comment faire pour ne pas tomber dans le piège, comment faire pour bien expliquer à ces gens-là que l’UE n’est pas une vache à lait qui signe des chèques sans rien attendre en retour ? Sans oublier aussi, surtout, la concurrence hyperrude à laquelle doit faire face l’UE : concurrence avec les États-Unis bien sûr, et cette fascination à l’égard de l’Amérique, qui finit bien par surpasser, dans la plupart des cas, la répulsion (politique) qu’elle inspire ; mais concurrence aussi avec les États membres, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et les autres… Sans oublier enfin ce it takes two to tango, définitivement incontournable : que peut faire l’UE quand le gouvernement partenaire traîne lamentablement des pieds et rechigne à appliquer un accord signé il y a dix ans ? Morale de cette table ronde : malgré une année 2005 encourageante, ou peut-être parce qu’elle a été encourageante, tout – ou presque – est encore à faire, à (ré)inventer. Un think tank s’impose, avec une matière, un produit, de choix : la Politique européenne de voisinage, cette PEV qui n’attend qu’une chose. Faire rêver. Qui, comment, pourquoi… tout cela reste encore évidemment à définir.
«Quelle communication pour mieux comprendre le partenariat euro-méditerranéen ? » C’était hier le thème d’une table ronde animée par L’Orient-Le Jour dans le cadre des journées euromed célébrant les dix ans de l’accord de Barcelone. En d’autres termes, comment « vendre », comment vulgariser ce partenariat auprès des Libanais ? Comment rendre plus attirant cet Euromed qui,...