Coproduit par Steven Spielberg qui avait acquis les droits du roman, le film de l’Américain Rob Marshall sortira le 10 décembre...
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CINÉMA - Le casting plus chinois que nippon suscite des critiques Première mondiale au Japon de « Mémoires d’une geisha », sur fond de polémique
le 30 novembre 2005 à 00h00
« Mémoires d’une geisha », la très attendue superproduction hollywoodienne, adaptée du best-seller américain d’Arthur Golden, était projeté, hier soir, en première mondiale à Tokyo, sur fond de polémique en raison du casting plus chinois que nippon.
Coproduit par Steven Spielberg qui avait acquis les droits du roman, le film de l’Américain Rob Marshall sortira le 10 décembre sur les écrans japonais, sous le nom de Sayuri, le prénom de l’héroïne.
Mais le choix de vedettes chinoises (Ziyi Zhang, Gong Li) et de la Malaisienne Michelle Yeoh, pour interpréter les geishas, ces dames de compagnie japonaises qui se dédient à la pratique des arts, a soulevé une polémique en Chine mais aussi au Japon, où certains critiques se demandent si l’audience sera au rendez-vous.
La presse chinoise a fait état d’une polémique sur le Net, où les internautes expriment leur colère de voir des Chinoises interpréter les rôles de geishas, considérées par certains en Chine comme des prostituées.
Au Japon, le roman de Golden, pourtant vendu à quatre millions d’exemplaires dans le monde et traduit en 32 langues, n’a pas eu le succès escompté.
« C’était fantastique et à la fois effrayant » d’adapter ce best-seller, a confié aux journalistes Rob Marshall, lundi à la veille de la première à Tokyo. « Je voulais vraiment rendre hommage au livre et à cette profession unique. Je pense qu’il existe un malentendu au sujet des geishas dans le monde, et surtout en Occident », a estimé le réalisateur de Chicago. « Une des joies du film était de clarifier ce que sont vraiment les geishas. Pour nous, le mot “ geisha ” signifie “ artiste ” », a-t-il souligné.
Formées dès leur plus jeune âge aux arts traditionnels japonais (musique, chant, danse, ikébana (arrangement floral)...), les geishas (« personne de l’art » en japonais) sont de moins en moins nombreuses au Japon.
Si leur apprentissage dure plusieurs années, les interprètes chinoises n’ont reçu que quelques semaines de formation pour apprendre à saluer, s’agenouiller, servir les boissons et autres ficelles du métier.
Traduit en japonais en 1999, le roman de Golden avait lui-même déclenché une vive controverse au Japon, où Mineko Iawasaki, la geisha dont s’est inspirée l’auteur, l’avait accusé d’avoir exploité son nom sans permission. Elle lui a également reproché de dépeindre les geishas comme des filles de joie.
Situé dans les années 1920 à 1940, le film raconte l’histoire de Chiyo, une petite fille de neuf ans, aux superbes yeux gris bleu, qui est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de geishas. Devenue à l’âge adulte une geisha très réputée et prisée par les hommes de la haute société, Sayuri Nitta (Ziyi Zhang), son nom d’artiste, est hantée par l’amour secret qu’elle porte à un homme fortuné (le Japonais Ken Watanabe). Sublime et talentueuse, Sayuri, formée par son éducatrice Mameha (Michelle Yeoh), est jalousée par sa rivale félonne, « Hatsumomo » (Gong Li).
Zhang, consciente des réticences de certains de ses compatriotes, a fait savoir qu’elle n’avait aucun regret. « Je suis infiniment reconnaissante à Rob Marshall de nous avoir donné la chance extraordinaire de montrer au monde le talent des acteurs asiatiques. Je pense que nous pouvons faire beaucoup plus que ce que les gens pensent », a-t-elle déclaré lundi aux journalistes de Tokyo.
Pour le critique japonais Chiaki Fukuda, « Sayuri » devrait au final pouvoir séduire le public nippon. « Le film est bien fait. Il ne comporte pas de scènes saugrenues, telles qu’on a pu en voir par le passé dans des films sur le Japon réalisés par des Occidentaux », a jugé M. Fukuda. « J’ai constaté que le réalisateur comprend l’univers japonais sans être animé par un désir de montrer son goût pour l’orientalisme en général », a-t-il ajouté.
« Mémoires d’une geisha », la très attendue superproduction hollywoodienne, adaptée du best-seller américain d’Arthur Golden, était projeté, hier soir, en première mondiale à Tokyo, sur fond de polémique en raison du casting plus chinois que nippon.
Coproduit par Steven Spielberg qui avait acquis les droits du roman, le film de l’Américain Rob Marshall sortira le 10 décembre...
Coproduit par Steven Spielberg qui avait acquis les droits du roman, le film de l’Américain Rob Marshall sortira le 10 décembre...
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