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Messe commémorant l’assassinat du « président de l’entente nationale » Nayla Moawad appelle, à partir de Bkerké, Lahoud à la démission
le 28 novembre 2005 à 00h00
C’est à partir de Bkerké que la ministre des Affaires sociales, Nayla Moawad, a appelé hier à la démission du président de la République, Émile Lahoud. « Le chef de l’État doit démissionner pour sortir la présidence de l’isolement interne et externe, entravant ainsi la renaissance du Liban, provoquant un déséquilibre sur le plan intérieur et affaiblissant le rôle et la position des chrétiens dans le partenariat national », a-t-elle dit, à l’issue de la messe solennelle célébrée, par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, en mémoire du président de la République René Moawad, assassiné le 22 novembre 1989.
Mme Moawad a également appelé à « élargir les prérogatives de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri afin qu’elle examine tous les crimes commis après les accords de Taëf », invitant également à la mise en place d’un tribunal international pour punir les criminels.
« Poursuivre jusqu’au bout le processus de l’indépendance nécessite la démission du chef de l’État, qui est à la tête d’un régime sécuritaire qui s’écroule, et ceci indépendamment de l’ampleur de sa responsabilité directe dans le crime », a affirmé Mme Moawad, soulignant que « la prorogation du mandat de M. Lahoud constitue un coup d’État contre la Constitution et l’unité nationale. Sa présence au pouvoir est un prolongement de la tutelle. Le chef de l’État doit démissionner, car il assume la responsabilité politique après l’arrestation de tous les symboles de son régime sécuritaire », a-t-elle dit.
La ministre de Zghorta, qui a rendu hommage à la résistance, a appelé à ce que le tracé des frontières soit effectué, « à commencer par les fermes de Chebaa »
Commentant le message du Premier ministre syrien Naji Otri au chef du gouvernement libanais, « rattachant le tracé des frontières des fermes de Chebaa à la libération du Golan, les excluant ainsi de la 425 et les reliant à la 242 », Mme Moawad a fait « assumer à la Syrie la responsabilité d’entraver le processus de libération de notre territoire. Une telle position fragilise la résistance sur le plan interne et le Liban sur les plans arabe et international ».
Soulignant que « le Liban n’existe qu’avec la participation équilibrée de toutes ses fractions », la ministre de Zghorta a indiqué que « sans la libération de 25 mai 2000, les conditions de l’indépendance n’auraient pas été toutes réunies pour être couronnées le 14 mars 2005. La protection du Liban et des réalisations du 25 mai 2000 émanent de l’esprit du 14 mars et non du 8 mars. Elle émane de l’intifada de l’indépendance et non d’une tentative de couvrir le régime de la tutelle ».
Mme Moawad, qui s’est acharnée contre la Syrie, a également mis en garde le régime de Damas contre le fait d’utiliser les réfugiés palestiniens dans les camps syriens comme moyen de pressions sur le Liban, soulignant l’importance de la coopération entre le Liban et l’Autorité palestinienne.
Évoquant l’assassinat de son époux, il y a seize ans, la ministre des Affaires sociales a indiqué que « l’attentat constituait un coup d’État organisé contre Taëf ». Un coup d’État qui s’est poursuivi notamment avec « l’exil du général Aoun et les massacres du 13 octobre, l’emprisonnement de Samir Geagea et la dissolution des Forces libanaises, l’adoption de lois électorales et de lois sur la naturalisation qui ont dénaturé la volonté des Libanais et la structure politique du Liban, le coup porté à la réconciliation de la montagne et les rafles du 7 août, la fermeture de la MTV et l’annulation de la députation de Gabriel Murr, ainsi que la prorogation du mandat du président de la République qui a mené à l’assassinat de Rafic Hariri », a-t-elle dit.
Pour Mme Moawad « tous ces crimes ont un dénominateur commun, un régime sécuritaire libano-syrien, dont les bases ont été édifiées avec l’assassinat de René Moawad, et qui s’est écroulé avec l’attentat contre Rafic Hariri ».
La ministre de Zghorta a enfin appelé à l’édification d’un État des institutions, du développement, de la justice, et de la transparence. La république à laquelle son époux assassiné avait rêvé.
C’est à partir de Bkerké que la ministre des Affaires sociales, Nayla Moawad, a appelé hier à la démission du président de la République, Émile Lahoud. « Le chef de l’État doit démissionner pour sortir la présidence de l’isolement interne et externe, entravant ainsi la renaissance du Liban, provoquant un déséquilibre sur le plan intérieur et affaiblissant le rôle et la...
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