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Cuba - La corruption et le gaspillage dans la ligne de mire du Lider Maximo Castro contre les « nouveaux riches » : une révolution dans la révolution ?

À Cuba, « une nouvelle classe est apparue », a affirmé cette semaine un Fidel Castro décidé à mettre au pas ces « nouveaux riches » et à juguler le détournement massif des biens de l’État, seul « patron » autorisé pour une société qu’il a promise « totalement nouvelle ». Deux interventions-fleuves les 17 et 23 novembre, ont donné le ton : Fidel Castro veut tourner la page de la « période spéciale en temps de paix », inaugurée avec la chute de l’allié soviétique en 1991, mettre au pas les « nouveaux riches » et extirper le péché mignon du Cubain ordinaire : le « coulage » à son profit des biens de l’État. Véritable « cours nouveau » imprimé à une révolution communiste sur laquelle il veille depuis 46 ans, « l’arsenal de mesures » promises vise à réimposer l’égalitarisme et... à renflouer les caisses de l’État, grevées par les détournements. « Nous avons une nouvelle classe », « une nouvelle classe est apparue », a répété mercredi soir Fidel Castro avant de s’interroger : « Combien vivent-ils à Cuba sans travailler ? Tout le monde sait bien que ceux qui vivent le mieux sont ceux qui travaillent le moins. » Contre eux, il a promis « un ouragan de catégorie 5 », « quasiment une guerre », pour réduire « les grandes inégalités de revenus » entre salariés et pensionnés et ceux qui tirent leurs ressources « de spéculations, détournements et autres formes d’enrichissement illicite ». Propriétaires de petits restaurants, ateliers, loueurs de chambres aux étrangers, fonctionnaires corrompus, intermédiaires commerciaux : les « nouveaux riches » cubains ont tiré bénéfice, souvent dans les marges du tourisme, de la légalisation du dollar en 1993, jusqu’à son retrait il y a un an. À ces « nouveaux riches » s’ajoutent les innombrables Cubains plus habitués à trouver au marché noir que dans les magasins d’État des produits souvent de première nécessité, « tombés du camion » étatique. Les armes du président ? Une dizaine de milliers de jeunes « travailleurs sociaux », « les étudiants de l’université », des « combattants propres » de la révolution dont il a prévenu qu’il allait « saturer La Havane ». Déjà, près de 6 000 éléments de cette « jeune garde » du régime se sont emparés le 15 novembre des stations-service de la capitale afin de donner un coup d’arrêt aux trafics d’essence. « Maintenant, on en vend le double », a assuré le chef de l’État, annonçant que, le 7 décembre, « ils entreront en action au petit matin » dans tout le pays. Et ce ne sont que les « premiers petits pas », a-t-il prévenu. Fidel Castro a annoncé des mesures « en une seule pilule », décidées « après un an d’étude » : hausse des salaires et des retraites, mais hausse considérable des tarifs de l’électricité, secteur le plus décrépit de l’économie cubaine. « Il n’y a pas de culture économique dans notre pays : les gens ne savent d’où vient l’argent », a-t-il déploré. Et de rappeler que dans une économie administrée, où le salaire moyen est de 350 pesos (14,5 dollars), tout Cubain bénéficie gratuitement de la santé et de l’éducation ainsi que de prix massivement subventionnés. La chasse aux « gaspillages » a été mise sur le même pied que celle aux détournements : 14 millions d’ampoules vont être remplacées, maison par maison, par des ampoules à basse consommation. Le chef de l’État a fait un inventaire si minutieux de l’électroménager trop gourmand que chaque foyer ou presque s’est senti visé. Pour autant, Cuba n’a pas à rougir : « C’est une révolution socialiste qui a réalisé une égalité réelle, inconnue jusqu’alors dans l’histoire relativement brève de l’humanité », a assuré son fondateur. Patrick LESCOT (AFP)

À Cuba, « une nouvelle classe est apparue », a affirmé cette semaine un Fidel Castro décidé à mettre au pas ces « nouveaux riches » et à juguler le détournement massif des biens de l’État, seul « patron » autorisé pour une société qu’il a promise « totalement nouvelle ».
Deux interventions-fleuves les 17 et 23 novembre, ont donné le ton : Fidel Castro veut tourner la...