La ville de Khabarovsk, dans l’Extrême-Orient russe, se préparait hier à l’approche de la nappe polluante de benzène venant de Chine par le fleuve Amour, les habitants faisant des réserves d’eau et les autorités se préparant à effectuer des analyses. Le représentant du président russe dans la région de l’Extrême-Orient, Kamil Iskhakov, a annoncé la création d’une cellule...
Actualités
Environnement - La pollution du Songhua en Chine risque d’avoir des conséquences à long terme La Russie guette l’Amour
le 26 novembre 2005 à 00h00
La ville de Khabarovsk, dans l’Extrême-Orient russe, se préparait hier à l’approche de la nappe polluante de benzène venant de Chine par le fleuve Amour, les habitants faisant des réserves d’eau et les autorités se préparant à effectuer des analyses. Le représentant du président russe dans la région de l’Extrême-Orient, Kamil Iskhakov, a annoncé la création d’une cellule de crise qui « recevrait deux fois par jour les résultats des analyses » de l’eau de l’Amour, dans lequel se jette le fleuve Songhua, pollué en Chine.
La nappe toxique, longue de 80 km sur le Songhua, progresse vers la Russie depuis la province chinoise du Jilin, où a eu lieu le 13 novembre l’explosion d’une usine pétrochimique. Elle devrait passer la frontière en milieu de semaine prochaine, mardi ou mercredi, et ne devrait arriver à la hauteur de Khabarovsk que le 4 ou le 5 décembre, selon le ministère des Ressources naturelles.
Entre-temps, les habitants de Harbin, dans le nord-est de la Chine, ont passé hier une troisième journée sans eau potable. La nappe toxique devrait traverser aujourd’hui la ville de neuf millions d’habitants. Le gouvernement chinois a dépêché sur place une commission d’enquête.
De leur côté, les Nations unies se sont dit prêtes à aider la Russie et la Chine à évaluer les dégâts causés. Toutefois, l’ONU a précisé n’avoir pas reçu de réponse à cette offre.
Mais, au-delà du problème de l’approvisionnement en eau au passage de la nappe, ce sont les conséquences écologiques à long terme qui inquiètent les autorités russes, même si Moscou a voulu minimiser les risques encourus. Les autorités russes ont ainsi critiqué les Chinois pour leur lenteur à fournir des informations sur cette catastrophe. Le gouvernement chinois a juste fini par admettre que 100 tonnes de benzène s’étaient déversées dans le Songhua. Et à Moscou, on envisage d’ores et déjà de demander des comptes à Pékin.
Après le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui a exprimé sa « grande inquiétude quant aux effets négatifs du produit toxique » sur la population et l’environnement, plusieurs experts ont émis des craintes. La nappe de benzène pourrait, selon eux, représenter une menace pour la santé humaine et perturber le fragile écosystème de la région. Le Dr Kenneth Leung, expert en toxicologie à l’Université de Hong Kong, explique que le benzène va se déposer dans les sédiments du fleuve, être assimilé par les poissons éboueurs et finalement se retrouver dans la chaîne alimentaire. « Ceux qui se trouvent en haut de la chaîne, comme les oiseaux de rivières ou les hommes, pourraient en ressentir les conséquences », assure l’expert. « Le benzène peut s’attacher à l’ADN et provoquer une mutation qui peut provoquer des cancers », ajoute-t-il. De plus, à l’approche de l’hiver et des températures négatives, la décomposition biologique des produits chimiques par le soleil ou les bactéries va se trouver ralentie, indique un autre scientifique.
En outre, selon l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis, une exposition au benzène, même brève, peut entraîner des troubles nerveux temporaires, un affaiblissement du système immunitaire et de l’anémie. Une exposition plus longue peut provoquer des leucémies, une dégénérescence de la moelle épinière, voire des troubles du système reproductif.
La ville de Khabarovsk, dans l’Extrême-Orient russe, se préparait hier à l’approche de la nappe polluante de benzène venant de Chine par le fleuve Amour, les habitants faisant des réserves d’eau et les autorités se préparant à effectuer des analyses. Le représentant du président russe dans la région de l’Extrême-Orient, Kamil Iskhakov, a annoncé la création d’une cellule...
Les plus commentés
Un officier de la Finul blessé dans l'attaque d'un convoi dans la banlieue sud de Beyrouth
L’Iran ferme son espace aux avions libanais tant que Beyrouth refuse les siens
Au moins 25 personnes arrêtées après l'attaque contre un convoi de la Finul