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Actualités - OPINION

Les antagonismes étrangers risquent de refaire du Liban un bouc émissaire

Une source gouvernementale craint que le Sud ne reste un levier réciproque de pressions pour les Israélo-Américains d’un côté, les Syro-Irano-hezbollahis de l’autre. Des tiraillements dont le Liban, comme d’habitude, paierait le prix. La diplomatie libanaise s’efforce de parer ce danger en multipliant les démarches auprès des Cinq Grands, USA en tête, comme auprès de Kofi Annan afin de rétablir le calme et la stabilité le long de la ligne bleue, en commençant par exiger la cessation des transgressions israéliennes aériennes, terrestres ou maritimes, violations quotidiennes qui justifient toute riposte sur le terrain. Avec le risque d’une dégradation d’envergure, entraînant pour ce pays, déjà exsangue, des pertes sévères qu’il ne serait pas en mesure de supporter. Selon cette source, Israël pourrait embraser le front afin de provoquer un forcing international pour la résolution numéro 1614 de l’ONU. C’est-à-dire pour obtenir que l’armée libanaise se déploie sur la ligne bleue. Ce qui impliquerait la mise à l’écart du Hezbollah qui n’aurait plus le pouvoir de décider, en quelque sorte, de la guerre et de la paix. Bien entendu, cette 1614 se trouve bloquée de fait par l’opposition du Hezbollah et de la Syrie, qui veut garder le front du Sud semi- ouvert, afin de s’en servir dans d’éventuelles négociations internationales. L’application de la résolution 1614 lui ôterait cette carte qui reviendrait alors au Liban. Localement, on relève qu’aux termes de l’article 56 de la Constitution, seule l’autorité légale, s’exprimant aux deux tiers des voix composant le Conseil des ministres, peut décréter la guerre ou la paix. Or, en pratique, c’est le Hezbollah qui s’octroie ce droit, sans même prendre la peine d’en référer à l’État. Ce parti dispose ainsi à son gré de la vie et des biens des Libanais. Quant aux violations israéliennes, elles n’auraient plus lieu d’être si l’armée libanaise se déployait le long de la ligne bleue. Et si elles se poursuivaient quand même, l’État hébreu se trouverait condamné et subirait des pressions même de la part des Américains. Les flambées récentes et les menaces de Mofaz laissent craindre qu’Israël, une fois de plus, ne procède à une invasion en profondeur. Visant à faire reculer le Hezbollah, afin que ses katiouchas, ses missiles ne puissent plus atteindre la Galilée. Ou alors, il y aurait une opération d’envergure poussant le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir d’urgence. Pour exiger à ce moment une exécution immédiate de la 1614, suivie d’un retrait israélien de Chebaa. Ce qui priverait la Syrie d’un atout, en dissociant de fait le volet régional libanais du sien propre. Émile KHOURY

Une source gouvernementale craint que le Sud ne reste un levier réciproque de pressions pour les Israélo-Américains d’un côté, les Syro-Irano-hezbollahis de l’autre. Des tiraillements dont le Liban, comme d’habitude, paierait le prix.
La diplomatie libanaise s’efforce de parer ce danger en multipliant les démarches auprès des Cinq Grands, USA en tête, comme auprès de Kofi...