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Actualités - CHRONOLOGIE

La Syrie ne refuserait plus l’idée de relations diplomatiques La médiation soudanaise pourrait s’élargir à la Ligue arabe

C’est l’équilibre du monde arabe qui est en jeu dans les développements régionaux actuels. À partir de ce constat qu’il a tiré hier à l’issue de ses entretiens avec les dirigeants libanais, l’envoyé du président soudanais Omar Hassan el-Bachir, Moustapha Osman Ismaïl, a indiqué que sa mission se déroule en étroite coordination avec la présidence actuelle du sommet arabe (Algérie) et avec le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa. Il a relevé que son pays, qui va présider le prochain sommet, estime que la sécurité arabe est un tout aux éléments indissociables. Et que, partant, il faut diligenter une action arabe pour dénouer la tension entre le Liban et la Syrie. Ajoutant que le Soudan estime que sa démarche devrait être poursuivie par le canal de la Ligue, Amr Moussa prenant alors en main ce dossier, après son plan d’arrangement intérieur, dit de réconciliation, en Irak. – Question réconciliation, le Soudan se propose-t-il d’en réaliser une entre le Liban et la Syrie ? À cette question, l’envoyé répond qu’il n’y a pas d’hostilité entre les deux pays. Le gouvernement libanais réclame des relations cordiales, un tracé des frontières et un échange d’ambassadeurs, ces points ont-ils été traités dans la médiation ? Ismaïl répond par l’affirmative. Pour ajouter en spécialiste (il a traité de la frontière de son pays avec l’Éthiopie) qu’un tracé de frontières ne s’effectue pas dans un climat de tension. Parmi les reporters présents, Ismaïl a ensuite fait sensation en déclarant : – « Alors, oui à une représentation diplomatique entre le Liban et la Syrie. La Syrie accepte cette idée. Oui aussi au tracé des frontières. Mais tout cela dans la détente, l’apaisement et la confiance après la levée des doutes que la Syrie éprouve au sujet de la commission d’enquête internationale. » L’émissaire soudanais a remis au président Émile Lahoud, comme il l’avait fait pour le président Bachar el-Assad, une note verbale (qui est en réalité toujours écrite) du chef de l’État soudanais. Omar el-Bachir, y souhaitant une décrispation entre le Liban et la Syrie, ainsi que des initiatives pour faciliter la découverte de la vérité sur l’assassinat du président Rafic Hariri, en précisant qu’il faut préserver le professionnalisme de l’enquête, pour empêcher des parties non libanaises de l’exploiter contre Damas. Le noyau Sur le plan pratique, la mission de bons offices soudanaise, limitée à une question de climat, semble avoir atteint son but qui était de détendre l’atmosphère entre les deux pays voisins. Objectivement, ce sont les rapports de Damas avec le chef du gouvernement libanais qui posent problème. D’ailleurs, Ismaïl a reconnu que c’est à la suite d’une conversation du président du Conseil libanais avec l’ambassadeur soudanais à Beyrouth, Ahmed Bakhit, que Khartoum s’est résolu à intervenir. Au Sérail, le président Fouad Siniora, cité textuellement par l’envoyé soudanais, a déclaré que « c’est un péché que les relations entre le Liban et la Syrie ne soient pas normales. C’est même un crime. Personne au Liban ne renie ce que la Syrie a fait dans ce pays. Soit en contribuant à mettre un terme à la guerre civile ; soit en contrant l’occupation israélienne ». Siniora a cependant ajouté qu’il tient avant tout à ce que l’enquête sur l’assassinat du président Hariri se déroule avec professionnalisme, afin de démasquer les assassins. « Pour que, dit-il, les choses reviennent à la normale au Liban et que prennent fin à jamais les assassinats et les attentats. » L’émissaire soudanais a assuré de son côté que la découverte de la vérité servirait aussi bien la sécurité arabe dans son ensemble que la sécurité du Liban. Il a précisé que son gouvernement souhaite empêcher une dégradation des rapports syro-libanais, indiquant qu’à son retour à Khartoum, il remettra au président Bachir un rapport circonstancié. À Baabda, le conciliateur a précisé qu’il était porteur d’un message du président Assad aux responsables libanais. Leur répétant en substance que la Syrie craint que l’affaire de l’assassinat du président Hariri ne soit utilisée par des parties étrangères pour lui nuire. L’émissaire soudanais a ajouté que son objectif considère deux axes : d’abord, le séisme provoqué par l’assassinat du président Hariri, la découverte de la vérité étant dans l’intérêt de la Syrie comme du Liban et de tout le monde arabe. Il faut donc lever les entraves devant la commission d’enquête internationale. Ensuite, que la Syrie éprouve des appréhensions au sujet de l’exploitation de l’enquête (le Soudan lui-même estimant qu’elles sont fondées) et qu’il faut les dissiper. Il a précisé que la Syrie a des doutes, qu’il faut également lever, au sujet de la commission d’enquête internationale. Indiquant en conclusion, et en écho aux avertissements précédents du président Assad, que Damas reste convaincue que tout préjudice qu’elle subirait se répercuterait également sur le Liban et lui nuirait. Précisant qu’en cas de sanctions économiques contre la Syrie, le Liban en pâtirait directement, de toute évidence. Auparavant, l’envoyé soudanais avait vu le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, qui a déclaré que les relations avec la Syrie resteraient privilégiées, contre vents et marées, en soulignant qu’une instabilité au Liban se répercuterait en Syrie, et vice versa. Quant à Ismaïl, il a appelé à une cimentation des rangs arabes, pour faire face, selon ses termes, aux ingérences flagrantes des Américains dans les affaires du monde arabe. Par ailleurs, M. Ismaïl a rencontré à Moukhtara le chef du PSP, Walid Joumblatt, qui a opposé une véritable fin de non-recevoir à la médiation proposée par la partie soudanaise. Il a ainsi déclaré : « Je ne peux pas personnellement sortir du cadre de la 1636. Lorsque la Syrie exécutera cette résolution, nous pourrons alors discuter avec les responsables arabes, comme le président soudanais ou le roi Abdallah, de la stabilité de la région. Mais avant la 1636, cela est très difficile. » Et d’ajouter : « Nous voulons tous connaître la vérité. Après, nous déciderons avec les responsables arabes et internationaux comment aboutir à des relations normales et objectives avec la Syrie. » L’émissaire soudanais a enfin rencontré le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le chef du mouvement Amal, Nabih Berry.
C’est l’équilibre du monde arabe qui est en jeu dans les développements régionaux actuels. À partir de ce constat qu’il a tiré hier à l’issue de ses entretiens avec les dirigeants libanais, l’envoyé du président soudanais Omar Hassan el-Bachir, Moustapha Osman Ismaïl, a indiqué que sa mission se déroule en étroite coordination avec la présidence actuelle du sommet arabe...