Deux semaines après les attentats-suicide de Amman, le roi Abdallah II a chargé hier son « homme de confiance » Maarouf Bakhit de former un nouveau gouvernement, qui devra appliquer un vaste programme de réformes dans les domaines de la sécurité et des libertés publiques. Adnane Badrane, à la tête du gouvernement depuis avril, a présenté sa démission hier, et le nouveau cabinet...
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Jordanie - Badrane a démissionné hier Un chef sécuritaire chargé de former un nouveau cabinet 15 jours après les attaques de Amman
le 25 novembre 2005 à 00h00
Deux semaines après les attentats-suicide de Amman, le roi Abdallah II a chargé hier son « homme de confiance » Maarouf Bakhit de former un nouveau gouvernement, qui devra appliquer un vaste programme de réformes dans les domaines de la sécurité et des libertés publiques. Adnane Badrane, à la tête du gouvernement depuis avril, a présenté sa démission hier, et le nouveau cabinet devrait être annoncé « dans les prochains jours ».
Le souverain jordanien a affirmé que le nouveau cabinet devait avoir pour tâche de « mener une guerre sans merci contre les groupes extrémistes et contre leur idéologie », dans un message au Premier ministre désigné. Ce dernier, M. Bakhit, directeur de la Sûreté nationale et qualifié par les proches du roi comme étant son « homme de confiance », est « un adepte des réformes » convaincu de la nécessité pour la Jordanie d’aller de l’avant sur cette voie pour se protéger, ont indiqué des responsables jordaniens. « Après les attentats qui ont visé trois hôtels à Amman et les menaces de l’extrémiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, qui les a revendiqués, la Jordanie réalise plus que jamais l’importance des réformes, notamment dans les écoles et les mosquées, qui sont sa meilleure protection », a affirmé un haut responsable jordanien. « La Jordanie va renforcer ses mesures de sécurité internes, mais il n’est pas question qu’elles affectent l’espace de liberté publique », a-t-il cependant précisé.
Selon lui, le roi est convaincu de la nécessité de « remédier à l’insatisfaction des Jordaniens et a demandé à son nouveau gouvernement d’être plus à l’écoute du peuple ».
Sa première mission sera d’appliquer un vaste programme de réformes, sur dix ans, présenté au roi mercredi par la commission gouvernementale de l’Agenda national, selon un autre responsable jordanien. Ce programme prévoit des réformes dans tous les domaines : politique, culturel, social et économique. Il introduit en outre une nouvelle loi électorale sur la base de la liste au lieu du système uninominal en cours.
Âgé de 58 ans, M. Bakhit a fait carrière dans l’armée et a le grade de général. Il a en outre été coordinateur des pourparlers de paix dès sa mise à la retraite en 1999.
Le Premier ministre sortant a fait face à des difficultés dès la formation de son gouvernement qu’il a remanié en juillet sous la pression du Parlement.
Ce changement à la tête du gouvernement coïncide avec la publication d’un rapport d’un groupe de recherches, l’International Crisis Group (ICG), basé à Bruxelles, affirmant que la Jordanie doit procéder à des réformes politiques et répondre à « l’insatisfaction populaire », afin d’éviter d’autres attaques après les attentats du 9 novembre qui ont fait 60 morts.
Remarquant que la « Jordanie est loin d’être un État policier brutal », le rapport souligne cependant que le pays « a une tendance à l’autocratie troublante qui ne peut qu’aliéner son peuple ».
Deux semaines après les attentats-suicide de Amman, le roi Abdallah II a chargé hier son « homme de confiance » Maarouf Bakhit de former un nouveau gouvernement, qui devra appliquer un vaste programme de réformes dans les domaines de la sécurité et des libertés publiques. Adnane Badrane, à la tête du gouvernement depuis avril, a présenté sa démission hier, et le nouveau cabinet...
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