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Sit-in à Beyrouth en solidarité avec la chaîne qatarie Les employés d’al-Jazira protestent contre le projet d’attaque prêté à Bush
le 25 novembre 2005 à 00h00
Des journalistes et employés de la chaîne satellitaire qatarie al-Jazira ont protesté hier contre un projet prêté aux États-Unis de bombardement en 2004 de cette télévision arabe, critiquée par Washington pour sa couverture de la guerre en Irak. Des sit-in ont été organisés à Doha, au siège d’al-Jazira, mais aussi dans plusieurs bureaux de la chaîne dans le monde, dont Beyrouth.
Chaîne d’informations en continu qui emploie 1 250 personnes à travers le monde, al-Jazira est connue pour son franc-parler qui lui a valu des démêlés avec plusieurs régimes arabes. « Nous avons demandé à rencontrer d’urgence le Premier ministre britannique Tony Blair et les chefs de rédaction de journaux et d’autres médias à Londres », a annoncé le directeur d’al-Jazira, Wadhah Khanfar, depuis Londres où il se trouvait, à l’adresse de dizaines d’employés d’al-Jazira, rassemblés devant le siège.
Dans son édition de mardi, le Daily Mirror britannique avait en effet fait état d’une conversation entre Tony Blair et le président américain George W. Bush qui aurait exprimé le souhait d’attaquer le siège d’al-Jazira au Qatar. M. Blair s’y serait opposé.
La Maison-Blanche a démenti l’information, la qualifiant de « farfelue » et d’ « inconcevable ». Mais la presse britannique s’est vu prier par le gouvernement de ne publier aucune information sur cette affaire. Le Daily Mirror a en effet affirmé dans son édition mercredi que le conseiller du gouvernement près la Justice, lord Goldsmith, l’a menacé de poursuites s’il publiait la moindre nouvelle information à ce sujet.
« Nous ne nous tairons que lorsque nous serons parvenus à la vérité, que nous rendrons publique », a ajouté M. Khanfar, déclarant la semaine prochaine « semaine d’al-Jazira et de la liberté d’expression ».
Durant leur sit-in d’une demi-heure, les manifestants à Doha ont arboré plusieurs banderoles soulignant le lourd tribut que leur chaîne avait dû payer dans sa quête de l’information. Ils en ont aussi appelé au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan pour « aider à dévoiler la vérité sur ce qui a été rapporté par le Daily Mirror ».
Durant un rassemblement organisé à Beyrouth par des médias libanais et le personnel d’al-Jazira, le directeur du bureau, Ghassan ben Jeddo, a réclamé une « enquête sur cette affaire, et sur les bombardements américains des bureaux d’al-Jazira à Kaboul et à Bagdad », respectivement en 2001 et en 2003. « L’Administration américaine s’en prend à la liberté d’expression qui est un des principes fondamentaux de la démocratie américaine », a en outre regretté le président du Comité supérieur de l’audiovisuel libanais, Abdel Hadi Mahfouz. Des représentants de chaînes libanaises ont participé au sit-in, notamment al-Manar, organe du Hezbollah. La formation chiite a notamment souligné dans un communiqué que cette affaire dévoile le vrai visage des États-Unis en tant que « pourfendeurs de la liberté d’expression ».
De son côté, le coordinateur du Comité arabe de défense des journalistes, une ONG arabe, Daoud Hassan, a indiqué que son organisation comptait introduire un recours en justice contre l’Administration américaine.
Entre-temps, une pétition circulant au sein d’al-Jazira réclame que « les attaques, et les incitations contre al-Jazira et ses employés cessent immédiatement ».
Des journalistes et employés de la chaîne satellitaire qatarie al-Jazira ont protesté hier contre un projet prêté aux États-Unis de bombardement en 2004 de cette télévision arabe, critiquée par Washington pour sa couverture de la guerre en Irak. Des sit-in ont été organisés à Doha, au siège d’al-Jazira, mais aussi dans plusieurs bureaux de la chaîne dans le monde, dont...
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