Actualités - CHRONOLOGIE
ENVIRONNEMENT - Victoire pour les écologistes qui rendent publics les textes Deux décisions de l’Inspection centrale condamnent l’extraction massive de sable à Nahr el-Kalb et Jiyeh
le 24 novembre 2005 à 00h00
Les affaires d’extraction massive de sable dans certaines plages, dont Jiyeh (sud de Beyrouth) et Nahr el-Kalb, ont défrayé la chronique depuis le début de l’année. D’une part, les associations écologiques qui, preuves à l’appui (photos et observations sur le terrain), dénoncent une extraction de sable de mer plus importante que ce que prévoient initialement les contrats de nettoyage (signés entre des compagnies privées et la Direction générale du ministère des Transports), ainsi que le fait que ce sable est ensuite revendu comme matériau de construction. D’autre part, la direction générale qui nie en bloc et assure effectuer le contrôle nécessaire.
Les deux décisions n° 372/2005 et n° 353/2005 prises récemment par l’Inspection centrale sont venues donner raison aux écologistes, en confirmant que sur les sites de Nahr el-Kalb et Jiyeh, la quantité de sable extraite était supérieure à ce qu’énonçait le contrat et aux besoins de nettoyage. Elles ont également relevé des lacunes dans le contrôle que devait effectuer un expert du secteur privé, chargé par le ministère de superviser les travaux, et recommandé par conséquent de l’écarter. Les textes ont relevé de nombreuses irrégularités et dénoncé fortement le rôle de plusieurs responsables du ministère, contre lesquels l’Inspection centrale exige des mesures punitives et leur comparution devant la Cour des comptes pour mauvaise gestion de ce dossier. Elle demande également que les sociétés privées chargées des travaux soient rendues responsables des irrégularités observées. En clair, il s’agit de décisions extrêmement importantes à deux niveaux : la lutte contre la corruption, et la protection effective et efficace de l’environnement.
Dans les deux cas de Nahr el-Kalb (nettoyage de la plage du Holiday Beach) et de Jiyeh (nettoyage de la centrale électrique à la demande de l’Électricité du Liban), les textes des décisions de l’Inspection centrale concluent au fait que les quantités réellement extraites étaient supérieures à celles initialement prévues dans les contrats ou du moins à celles qui sont nécessaires dans pareils cas (notamment pour la centrale de Jiyeh où les quantités extraites en 2000, selon le contrat de l’époque, étaient d’un peu plus de 16 000 mètres cubes, contre 67 000 mètres cubes pour 2005). Dans les deux cas, le sable, selon ces textes, a été extrait hors de la zone permise.
Par ailleurs, les textes des deux décisions comportent un nombre de recommandations, dont celles relatives à l’ajout de clauses, dans les futurs contrats de nettoyage signés par le ministère, pour l’amélioration des conditions d’adjudication, la prise en considération des répercussions écologiques, un plus grand respect de la loi et, surtout, une clause rendant obligatoire la restitution du sable de mer extrait au milieu marin, ou son transport vers d’autres plages du pays. En cela, l’Inspection centrale met l’accent sur l’une des principales revendications des écologistes, qui avaient fait remarquer à plusieurs reprises que le sable de mer était une ressource naturelle précieuse qui ne devrait pas faire l’objet d’un commerce et surtout ne pas être vendue comme matériau de construction.
Dans un communiqué, les associations écologiques se sont félicitées de ces décisions qui rendent justice à leur action, considérant qu’elles ont « montré à l’opinion publique qui sont ceux qui dilapident les deniers publics et qui tente sérieusement de les en empêcher ». Les associations ont remercié l’Inspection centrale et rendu hommage à « sa crédibilité, et son intérêt à protéger l’environnement et faire appliquer les lois ».
Les associations ayant signé le communiqué sont Green Line, Terre-Liban, Amwaj al bi’a, Chouaa’ al bi’a, le Rassemblement des jeunes du Hermel pour la protection de l’environnement, Byblos Ecologia, le Carré vert, Bahr Loubnane, la coopérative des pêcheurs du littoral du Chouf, le Comité libanais pour l’environnement et le développement, Mountada insan, Nature sans frontières, le Rassemblement libanais pour la protection de l’environnement, l’Association pour la protection et le développement des forêts (AFDC), l’Association pour la protection du littoral et de la pêche, et la Ligue des professeurs d’université pour la protection de l’environnement.
Les affaires d’extraction massive de sable dans certaines plages, dont Jiyeh (sud de Beyrouth) et Nahr el-Kalb, ont défrayé la chronique depuis le début de l’année. D’une part, les associations écologiques qui, preuves à l’appui (photos et observations sur le terrain), dénoncent une extraction de sable de mer plus importante que ce que prévoient initialement les contrats de...
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