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Tension latente au Liban-Sud après plus de 48 heures d’affrontements Les incidents se multiplient entre Israël et le Hezbollah, mais la dynamique diplomatique apaise la situation

Des tracts ont été lâchés hier par des appareils israéliens sur le Liban, mettant en garde la population contre le Hezbollah, alors que le chef de la diplomatie de l’État hébreu affirmait que « la situation actuelle ne pouvait durer » et qu’« Israël saura réagir ». Le largage de tracts intervient après les violents combats qui ont opposé lundi le Hezbollah à l’armée israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa, faisant quatre morts dans les rangs de la formation intégriste et 11 blessés parmi les soldats israéliens. Et si les choses n’iront apparemment pas plus loin, en raison des pressions internationales pour maintenir le calme, il reste que la tension n’est pas tombée au Liban-Sud, en proie à une flambée de violence surgie de nulle part, et qui vient troubler le statu quo qui régnait depuis un moment à la frontière, qui plus est au moment où le Liban fêtait son indépendance retrouvée. Des appareils israéliens ont lâché à l’aube des tracts sur Beyrouth, sa banlieue et le Liban-Sud, mettant en garde contre « le préjudice » qu’inflige au Liban le Hezbollah, soutenu par Damas et Téhéran. « Le Hezbollah porte un fort préjudice au Liban. C’est un instrument entre les mains des maîtres syriens et iraniens », lit-on sur des tracts écrits en arabe, signés de « l’État d’Israël » et adressés aux « citoyens libanais ». « L’État d’Israël veille à la protection de ses citoyens et de sa souveraineté », avertissent les tracts largués par milliers. « Qui protège le Liban, qui vous ment ? Qui jette vos fils dans une bataille à laquelle ils ne sont pas préparés ? Qui veut le retour des destructions ? » ajoute le texte. L’armée libanaise a dénoncé, dans un communiqué, cet acte « qui monte les esprits contre la Résistance » et qui « révèle des intentions agressives de la part de l’ennemi israélien qui, dernièrement, a intensifié ses violations » au Liban. Des habitants des quartiers du front de mer à Beyrouth et de la banlieue sud, où le Hezbollah est présent, ont retrouvé des tracts devant leurs maisons. À Tyr, trois hélicoptères ont lâché trois gros paquets retenus par des parachutes. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, a affirmé mercredi que la « situation actuelle au Liban ne peut plus durer ». « Personne n’ose désarmer le Hezbollah et déployer l’armée libanaise au Liban-Sud (près de la frontière israélienne). Cette situation ne peut plus durer et Israël saura réagir de façon appropriée au bon endroit », a-t-il dit. Le parapentiste israélien Quelques heures après le largage des tracts, la chute d’un parapentiste israélien dans le village de Meyss el-Jabal, tout près de la frontière avec Israël, a entraîné un nouvel accrochage entre le Hezbollah et l’unité israélienne venue le récupérer. Une source militaire israélienne a indiqué que le parapentiste est un civil qui « a été emporté par le vent au-dessus du Liban, où il a atterri à quelques mètres du territoire israélien, qu’il a ensuite réussi à regagner ». Selon cette source, les miliciens du Hezbollah ont aussitôt ouvert le feu, dans l’intention apparente de faire un prisonnier et les troupes israéliennes ont riposté. La force de l’ONU au Liban-Sud (Finul) a qualifié l’incident de « passager », indiquant que le « cessez-le-feu » de facto était toujours en vigueur, après les efforts diplomatiques pour éviter l’escalade. Le ministre des Affaires étrangères Faouzi Salloukh a, pour sa part, appelé hier l’ONU pour qu’Israël « cesse ses violations » de l’espace aérien libanais. Le parapentiste israélien, secouru par des soldats israéliens après un affrontement de près d’une demi-heure avec le Hezbollah, a été arrêté, a-t-on appris de source policière. Le parapentiste a pu regagner Israël grâce au feu nourri des soldats israéliens intervenus pour le secourir. Quatre tués du Hezbollah Quatre combattants du Hezbollah avaient été tués lundi au cours de violents affrontements avec l’armée israélienne dans le secteur des hameaux de Chebaa, tandis qu’on dénombrait onze blessés dans les rangs israéliens, dont deux grièvement, selon l’armée. Commencés en début d’après-midi, les échanges d’artillerie entre les deux camps ont duré plusieurs heures. Les deux parties se sont renvoyé la responsabilité de l’ouverture des hostilités. Le Hezbollah a dit avoir engagé le combat après qu’une patrouille israélienne eut violé la ligne de démarcation, et Israël a dit n’avoir fait que riposter à des bombardements massifs de l’artillerie du Hezbollah. La police libanaise a indiqué qu’au plus fort des combats, le Hezbollah avait tiré environ 300 obus en une heure. Alors que les combats avaient lieu à terre, notamment dans la localité de Ghajar dont chacun des deux camps contrôle une partie, des chasseurs-bombardiers et des hélicoptères israéliens ont survolé de manière intense une grande partie du Liban-Sud, bien au-delà de la zone des affrontements, tirant quelques roquettes et s’attirant des tirs de riposte de la DCA libanaise. Dans la soirée de lundi, des chasseurs-bombardiers israéliens ont tiré deux missiles air-sol sur une zone proche du village de Chebaa et deux autres sur un secteur proche de la localité de Habbariyeh. Selon l’armée israélienne, une roquette tirée par le Hezbollah s’est abattue sur Metulla, localité frontalière proche du secteur des fermes de Chebaa. Signe de la tension, les habitants des localités israéliennes ont été invités à ne pas allumer les lumières et à dormir dans les abris spéciaux prévus dans nombre de maisons. Le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a estimé mardi à la radio israélienne qu’il s’agissait des incidents les plus violents à la frontière depuis le retrait d’Israël du Liban-Sud en mai 2000 au bout de 22 ans d’occupation. « Les Syriens et les Iraniens sont derrière ces tirs du Hezbollah, car ils veulent provoquer une escalade à notre frontière et détourner l’attention au moment où la Syrie est soumise à de fortes pressions internationales et alors que les déclarations du président iranien ont été condamnées dans le monde », a affirmé M. Mofaz. La riposte israélienne à ces tirs a été également massive et s’est étendue à des positions du Hezbollah jamais encore attaquées par l’armée israélienne, a indiqué M. Shaul Mofaz. Le gouvernement libanais a demandé mardi à Israël, par l’intermédiaire de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) de cesser ces tirs de riposte aux attaques du Hezbollah, a indiqué de son côté le général Dan Haloutz, chef d’état-major israélien, cité par la radio militaire. Selon une source gouvernementale libanaise, le Premier ministre, Fouad Siniora, avait déjà établi lundi des contacts avec le Hezbollah, les ambassadeurs de France et des États-Unis et des représentants de l’ONU pour tenter de calmer la situation.
Des tracts ont été lâchés hier par des appareils israéliens sur le Liban, mettant en garde la population contre le Hezbollah, alors que le chef de la diplomatie de l’État hébreu affirmait que « la situation actuelle ne pouvait durer » et qu’« Israël saura réagir ». Le largage de tracts intervient après les violents combats qui ont opposé lundi le Hezbollah à l’armée...