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« Il y a un temps pour tout, nous devons accorder désormais la priorité à la diplomatie », affirme l’ancien chef de l’État Amine Gemayel : Il ne faut pas manquer l’opportunité de l’appui de la communauté internationale au Liban

L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a affirmé hier qu’« il y a un temps pour tout, aussi bien pour la diplomatie que pour la résistance, et qu’il est nécessaire aujourd’hui de donner le temps qu’il faut à la diplomatie ». Le président Gemayel a été reçu hier à Bkerké, où il s’est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Les deux hommes ont évoqué les derniers développements au sein du parti Kataëb, en proie à un véritable chantier réunificateur depuis quelques mois. « Il nous reste cependant beaucoup à faire, et je souhaite qu’après cette première étape, nous puissions réunir tous les compagnons sous l’ombrelle du siège du parti à Saïfi. C’est actuellement l’objectif de tous mes efforts. Toutefois, nous avons accompli une démarche nécessaire pour réunifier la direction et la base du parti, et le patriarche a donné sa bénédiction à cette démarche, souhaitant que les Kataëb puissent jouer à nouveau, et dans les plus brefs délais, leur rôle sur la scène libanaise, notamment dans le cadre de cette situation grave que nous traversons », a affirmé M. Gemayel. « Le Liban a le plus grand besoin de tous ses fils, et notamment de ces institutions historiques qui ont joué un rôle important dans la consolidation de la souveraineté et de l’indépendance du pays », a ajouté le leader kataëb. Évoquant par ailleurs la situation politique à la lumière notamment des développements au Liban-Sud, le président Gemayel a indiqué : « Le Liban est au centre des préoccupations du Conseil de sécurité, qui a pris au cours des derniers mois un certain nombre de résolutions concernant le pays du Cèdre. Nous sommes par conséquent appelés à exploiter cette situation dans notre intérêt, parce que le Liban bénéficie pour la première fois d’un tel soutien de la part de la communauté internationale, et la diplomatie internationale est active au service de notre pays. Il est nécessaire pour nous de ne pas manquer cette opportunité, de ne pas la laisser passer. La force du Liban a toujours résidé dans sa diplomatie, et ce soutien international n’a pas un caractère colonialiste ou impérialiste comme le prétendent certains, mais provient du Conseil de sécurité, et à l’unanimité en plus, notamment de la Russie, de la Chine et de pays neutres. » « Nous devons soutenir la communauté internationale pour qu’elle puisse nous soutenir à son tour », a souligné M. Gemayel, rappelant que de nombreux assassinats se sont produits au Liban, comme ceux des présidents Béchir Gemayel et René Moawad, et que l’enquête n’a jamais débouché sur rien de concret. « Voilà que la communauté internationale et le Conseil de sécurité offrent leur aide au Liban pour faire la lumière sur ces affaires. Sommes-nous supposés refuser ? » s’est-il demandé. L’affaire de Chebaa Interrogé sur la flambée de violence dans le secteur des hameaux de Chebaa, M. Gemayel a répondu : « Le timing est inopportun. Nous sommes censés donner à la diplomatie ses chances, d’autant qu’elle est plurielle, et regroupe des amis du Liban, des Arabes et même de la Syrie. Il ne faut pas gaspiller ce soutien extraordinaire dont le Liban bénéficie pour la première fois de son histoire. Le Liban et tout particulièrement les fils du Sud ont besoin de recouvrer un minimum de stabilité et de retrouver une vie normale après tout ce qu’ils ont enduré. La guerre devrait être un dernier recours. Donnons à la diplomatie sa chance. » M. Gemayel a en outre exprimé sa stupéfaction devant la position de ceux qui s’opposent au tracé des frontières dans le secteur des hameaux de Chebaa. « C’est la moindre des choses qu’il y ait un tracé des frontières entre les États, parce qu’il s’agit de la première étape dans un processus de libération. La libération commence par les frontières. Et quand il y a une agression ou un non-respect de ses frontières, toutes les résistances deviennent justes et légitimes. Et nous serons les premiers à résister pour libérer le territoire », a-t-il précisé. Concernant enfin l’appel au dialogue du président Émile Lahoud à l’occasion de son discours du 22 novembre, le président Gemayel a indiqué qu’il doutait de sa crédibilité. « Combien de fois la présidence de la République a-t-elle lancé des appels au dialogue ? Je ne sais plus s’il y a encore du temps pour le dialogue, surtout après les enquêtes (sur l’assassinat de Rafic Hariri), qui se déroulent malheureusement au cœur du palais de Baabda », a-t-il dit. « Les Libanais commencent à s’habituer de plus en plus à l’absence-vacance de la présidence de la République et du président. Cela est inadmissible. Nous ne pouvons pas rester deux ans dans cette situation, sinon la présidence perdra sa substance, sa crédibilité et sa représentativité. C’est vrai que le président est un symbole, mais du moment qu’il est maronite, il doit avoir un minimum de représentativité. Nous souffrons beaucoup de cette situation, et les choses ne peuvent pas durer ainsi. Le président doit prendre lui-même l’initiative qui lui laissera la conscience tranquille », a souligné l’ancien chef de l’État, estimant que la première clause de la 1559 juge la prorogation du mandat présidentiel de septembre 2004 comme nulle et non avenue. « Nous appelons le président à tirer les conclusions qui s’imposent et prendre la position qui nous fera sortir de cette crise », a-t-il ajouté. Le patriarche maronite a par ailleurs reçu une délégation de la CGTL, présidée par M. Ghassan Ghosn, ainsi que le député Samir Frangié, l’ancien député Farès Souhaid, M. Antoine Khawaja et l’ancien ministre Youssef Salamé. Mardi, Mgr Sfeir avait accordé audience au député Boutros Harb et à l’homme d’affaires Roger Eddé.
L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a affirmé hier qu’« il y a un temps pour tout, aussi bien pour la diplomatie que pour la résistance, et qu’il est nécessaire aujourd’hui de donner le temps qu’il faut à la diplomatie ».
Le président Gemayel a été reçu hier à Bkerké, où il s’est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir.
Les deux...