Rechercher
Rechercher

Actualités

Nous avons un intérêt fondamental à préserver le calme, affirme Raad Le Hezbollah se déchaîne contre la « tutelle étrangère » et les Libanais qui en « tirent leur force »

Les députés et responsables du Hezbollah se sont déchaînés durant le week-end contre ce qu’ils ont appelé la « tutelle étrangère » sur le pays, mais également et surtout contre « les parties libanaises qui œuvrent dans l’intérêt des États-Unis ». Certains d’entre eux ont même durement critiqué « ceux qui étaient prosyriens dans le passé » et qui critiquent Damas aujourd’hui. Le chef du bloc Hezbollah au Parlement, le député Mohammed Raad, a ainsi indiqué hier que la décision du gouvernement de réduire le prix du mazout ne veut pas dire que le parti retirera sa question parlementaire à propos de l’engagement du Premier ministre, Fouad Siniora, à appliquer la résolution 1559. « La question nationale est une chose, et la question sociale en est une autre », a-t-il dit, avant de poursuivre : « Les Libanais, et surtout le gouvernement, doivent comprendre que le Hezbollah a un intérêt fondamental à ce que la stabilité et le calme règnent sur la scène locale. » M. Raad a également dénoncé les tentatives de lier tout mouvement dans la rue à une volonté chez le Hezbollah de déstabiliser le pays. Il a en outre estimé que « nous sommes aujourd’hui dans une bataille contre la tutelle étrangère », avant d’affirmer que le Liban ne doit pas aller dans ses problèmes avec la Syrie là où le peuple libanais ne veut pas être. Par ailleurs, le président du conseil politique du Hezbollah, Ibrahim Amine Sayyed, a fustigé hier « ceux qui ont longuement puisé dans les ressources de l’État et qui veulent apparaître aujourd’hui comme des saints qu’on ne peut pas critiquer ». Il a également estimé qu’il était dangereux que certaines parties au Liban cherchent à tirer leur force des résolutions internationales pour contrôler le Liban. Évoquant la possibilité d’une rupture entre les Libanais qui œuvrent pour l’intérêt de leur pays et ceux qui œuvrent pour l’intérêt des États-Unis, il a ajouté : « Je ne peux pas respecter ceux qui se tiennent contre la Syrie aujourd’hui et qui étaient prosyriens hier encore. » Enfin, le député de Baalbeck-Hermel, Ismaïl Succarieh, a critiqué « ceux qui disent que l’indépendance du Liban est spéciale cette année, puisque c’est la première après 29 ans d’influence syrienne ». Il a ensuite déclaré : « Le message du président américain George Bush au président de la République Émile Lahoud est en fait un message à tous ceux qui ont voulu ouvrir le dossier de la présidence. » Ammar : Ne pas isoler le Liban de la Syrie Samedi, le député du Hezbollah, Ali Ammar, avait sévèrement critiqué l’élargissement des prérogatives de Geir Pedersen, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, au Liban, y voyant un moyen d’isoler le Liban de la Syrie. « Cette attention particulière de l’ONU pour le Liban est douteuse à tous les égards (…). Cet élargissement des compétences n’est autre chose qu’un élargissement indirect de la résolution 1614 du Conseil de sécurité de l’ONU (qui demande à l’armée libanaise d’être présente au Sud) pour qu’elle englobe d’autres régions du pays, et notamment la frontière libano-syrienne, à travers le déploiement dans cette zone de forces internationales afin d’isoler encore plus le Liban de la Syrie et de multiplier les obstacles séparant les deux pays frères », a-t-il dit. Et de poursuivre : « Qui sont les parties locales qui ont sollicité un tel élargissement ? Est-ce le gouvernement libanais, certains de ses membres, ou bien d’autres forces partisanes ? Si c’est le gouvernement, nous n’avons jamais entendu parler d’une position à ce niveau, sauf s’il y a quelqu’un qui monopolise ce genre de décisions. Si ce sont des forces politiques qui l’ont fait, comment le secrétaire général se permet-il alors de répondre à leur demande ? » Dénonçant l’établissement d’une « tutelle étrangère » sur le Liban, M. Ammar s’est interrogé sur « la nature de ces prérogatives absolues tant au niveau des dossiers que du territoire » sur lequel elles s’appliquent. « M. Pedersen veut-il nous faire croire que son rôle se limitera à collecter des informations et à poursuivre des dossiers politiques sans la moindre intervention directe ou indirecte », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Le dernier rapport de M. Roed-Larsen (représentant de l’ONU pour l’application de la 1559) montre quelle est la nature des rôles des représentants personnels du secrétaire personnel des Nations unies. » Toujours sur le même ton inquisiteur, le député de Baabda s’est demandé quel serait l’intérêt, dans la mesure où tout le monde est d’accord pour dire que les questions de l’armement des Palestiniens et du Hezbollah sont des affaires internes libanaises, de la mission de M. Pedersen au niveau de ces dossiers. M. Ammar a enfin conclu en appelant le gouvernement libanais à « éclaircir ces points, surtout que certains ministres du groupe du Premier ministre (Fouad Siniora) ont salué l’élargissement des prérogatives ».
Les députés et responsables du Hezbollah se sont déchaînés durant le week-end contre ce qu’ils ont appelé la « tutelle étrangère » sur le pays, mais également et surtout contre « les parties libanaises qui œuvrent dans l’intérêt des États-Unis ». Certains d’entre eux ont même durement critiqué « ceux qui étaient prosyriens dans le passé » et qui critiquent Damas...