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Actualités - CHRONOLOGIE

La campagne de menaces et d’injures de la presse syrienne se poursuit contre Beyrouth La Syrie « étudie » les résultats de la rencontre Daoudi-Mehlis à Barcelone

Damas « étudie » les résultats de la rencontre, vendredi en Espagne, entre un conseiller juridique du gouvernement et le chef de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri, Detlev Mehlis, concernant le lieu de l’interrogatoire de responsables syriens, a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères. M. Riad Daoudi, conseiller juridique du ministère syrien, est rentré samedi d’Espagne après avoir rencontré à Barcelone M. Mehlis. « Damas est en train d’étudier (les résultats) auxquels sont parvenus les deux hommes », a indiqué à l’AFP une source du ministère syrien des Affaires étrangères sans donner d’autres précisions. Selon des informations de presse, M. Mehlis devait examiner avec M. Daoudi une proposition syrienne de tenir l’interrogatoire de six officiers syriens soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat de Hariri au quartier général de la force de l’ONU (Fnuod), déployée sur la ligne de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël, sur le Golan. M. Daoudi s’était rendu à Beyrouth il y a une dizaine de jours pour proposer au magistrat allemand un autre lieu que le siège de la commission à Monteverde, près de Beyrouth, mais M. Mehlis était alors resté intransigeant. Plusieurs responsables syriens ont fait état du refus de Damas d’un interrogatoire des officiers au Liban, et il semble que ce refus de la part des autorités syriennes soit jusque-là intraitable. Parallèlement, le président syrien Bachar el-Assad a reçu un message du roi Abdallah d’Arabie saoudite relatif aux « derniers développements dans la région » et aux « relations bilatérales ». Le télégramme, qui aurait porté, entre autres, sur le dossier du Liban, a été remis au président Assad par le secrétaire général du Conseil de sécurité nationale saoudien, l’émir Bandar ben Sultan. Cette visite intervient à la suite des concertations, la semaine dernière au Caire, entre le prince héritier saoudien, l’émir Sultan ben Abdel Aziz, et le président égyptien, Hosni Moubarak. Il s’agirait de la deuxième visite de l’émir Bandar ben Sultan à Damas durant les deux derniers mois, mais la première n’avait pas été rendue publique. Il reste que l’entretien saoudo-syrien à Damas a très probablement porté sur les pressions internationales contre la Syrie, et qu’il n’est pas exclu que l’émir Bandar, compte tenu du poste qu’il occupe actuellement et de ses relations de longue date avec le régime syrien, soit en train de mener une médiation à l’heure actuelle, dans le sillage de la rencontre de Barcelone entre MM. Daoudi et Mehlis, pour dénouer l’écheveau du lieu d’interrogatoire des six officiers syriens. Attaques des médias Sur un tout autre plan, les médias syriens ont poursuivi durant le week-end leurs attaques contre le Premier ministre Fouad Siniora, le chef du bloc parlementaire du Courant du futur, Saad Hariri, et les médias arabes et libanais en particulier, dont les chaînes de télévision satellites al-Arabiya et la LBCI. À titre d’exemple, l’hebdomadaire économique syrien al-Iqtissadiya a accusé hier MM. Siniora et Hariri de « préparer un nouveau complot contre la Syrie ». « Saad Hariri œuvre pour faire promulguer une résolution internationale dénonçant l’intervention de la Syrie dans les affaires intérieures libanaises, et ce, conformément à des consignes de Washington », écrit l’hebdomadaire syrien. « Les consignes américaines visent à augmenter les pressions exercées sur la Syrie au Conseil de sécurité de l’ONU avant l’imposition de sanctions économiques », ajoute le journal. Il accuse M. Siniora de « vouloir comploter également » contre la Syrie. Le député Saad Hariri, soutenu par le député Walid Joumblatt, « est devenu le bailleur de fonds d’un courant qui ourdit des complots et exécute les plans préparés à l’étranger », affirme al-Iqtissadiya. D’autre part, le journal a estimé que M. Joumblatt « est dans une situation confuse après être parvenu à la conviction que la Syrie n’a aucun lien avec l’assassinat de Rafic Hariri ». Samedi, le quotidien Techrine avait abondé dans le même sens, s’en prenant d’une manière très virulente à MM. Siniora, Hariri « et tous ceux, petits, ingrats et haineux, qui complotent à partir du Liban contre la Syrie ». « La patience de la Syrie a des limites et certaines lignes rouges sont infranchissables, et nul ne doit les franchir, quelle que soit sa relation avec nous », a indiqué le quotidien sur un ton particulièrement menaçant. Parallèlement, des étudiants et des personnalités médiatiques ont manifesté par milliers dans la capitale syrienne en guise de soutien au président Assad, et pour exprimer leur hostilité au rapport Mehlis et à la dynamique internationale actuelle. Les discours prononcés ont mis l’accent sur la campagne « à caractère sioniste » initiée par « l’Administration américaine » contre la Syrie à travers le Liban. Les manifestants s’en sont pris à la chaîne de télévision al-Arabiya, l’accusant de « faire de la désinformation au profit des sionistes » et de « n’avoir plus rien de commun avec l’identité arabe ». Ils s’en sont également pris à la LBCI, estimant que « quiconque en Syrie collabore avec la LBCI est un traître ».
Damas « étudie » les résultats de la rencontre, vendredi en Espagne, entre un conseiller juridique du gouvernement et le chef de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri, Detlev Mehlis, concernant le lieu de l’interrogatoire de responsables syriens, a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères.
M. Riad Daoudi, conseiller juridique du ministère...