« Nous traversons une période délicate, qui nécessite de notre part de la patience, de la sagesse, de la rationalité, de la clarté dans nos...
Actualités - CHRONOLOGIE
« Il faut mettre un terme aux surenchères inutiles et cesser de distribuer des diplômes de patriotisme aux responsables », affirme le Premier ministre Siniora : « Les Syriens doivent s’habituer à une nouvelle donne, l’indépendance du Liban »
le 21 novembre 2005 à 00h00
Le Premier ministre, Fouad Siniora, a affirmé hier que le Liban « entre dans une nouvelle ère, et qu’il est temps de renouveler notre allégeance au Liban et renouveler notre attachement à notre volonté d’édifier un État moderne ».
« Nous traversons une période délicate, qui nécessite de notre part de la patience, de la sagesse, de la rationalité, de la clarté dans nos positions et de la détermination à y rester attachés, notamment sur le plan des principes », a indiqué M. Siniora, qui s’exprimait dans le cadre d’un entretien à la Voix du Liban (VDL).
« L’indépendance n’est pas seulement un droit, mais un devoir et une responsabilité. Il nous faut tous comprendre comment l’aménager et comment la préserver », a poursuivi le chef du gouvernement, soulignant la nécessité de « mettre un terme aux surenchères inutiles » et de « cesser de distribuer des diplômes de patriotisme aux responsables, parce que cela ne sert à rien ».
« Il est nécessaire d’œuvrer à l’établissement de relations saines et véritables avec la Syrie, fondées sur le respect mutuel », a ajouté M. Siniora, appelant toutes les parties à « s’élever au-dessus des blessures et à refuser de donner de l’importance à des attitudes incorrectes ».
« Les Libanais doivent s’habituer au fait qu’ils vivent dans un pays indépendant et qu’ils prennent désormais eux-mêmes leurs décisions, sans que cela ne signifie pour autant que ces décisions soient hostiles à la Syrie. Par ailleurs, les Syriens doivent s’habituer à une nouvelle donne, c’est que le Liban est un pays indépendant et que son indépendance n’est pas dirigée contre la Syrie », a souligné Fouad Siniora.
Le Premier ministre a par ailleurs renouvelé son appel en faveur de la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri et de sanctions à l’encontre des criminels, « quels qu’ils soient ». Rejetant toute sanction contre le peuple syrien, il a indiqué que « l’établissement de la vérité aide à la consolidation de la stabilité du pays et met en échec la dynamique des attentats à laquelle certains pourraient encore vouloir recourir pour saper la démocratie au Liban ». « Ce qui est demandé, c’est de consolider le dialogue et le principe de l’acceptation de l’autre », a-t-il dit, mettant en évidence l’existence de nombreuses questions « qu’il s’agit de résoudre, et qui nécessitent un esprit ouvert sur le plan de la réforme politique et une consolidation de notre engagement constitutionnel à respecter la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice ». « Nous devons rester attentifs à ce qui pourrait se tramer contre nous parce que nous vivons des moments difficiles et pleins de défis », a-t-il noté, soulignant encore une fois que « le processus de réforme trouve son essor dans les bases libanaises, avec un soutien arabe et international ».
« Il faut faire face à la contestation interne des démarches réformatrices par une volonté de dialoguer. Et si certains restent attachés à leur opinion malgré toutes les tentatives, c’est au processus démocratique de suivre son cours, même pour les questions qui nécessitent certains sacrifices. Il se peut que certains ne puissent pas se départir de leurs intérêts, mais les intérêts de la majorité écrasante des Libanais sont ceux qui doivent être pris en considération. C’est à cette majorité qu’il revient de prendre la décision opportune », a-t-il indiqué.
Prochaine rencontre
avec Aoun
M. Siniora a mis en exergue son ouverture concernant la question que lui a adressée le Hezbollah, affirmant qu’il va « profiter de cette question pour établir un dialogue ». « Je perçois cette affaire comme pouvant aboutir à quelque chose de positif », a-t-il dit.
Le Premier ministre a enfin souligné la nécessité « d’élargir autant que possible les espaces de rencontre entre tous les courants libanais », révélant qu’il s’est « entendu avec le général Michel Aoun sur une rencontre dès que ce dernier rentrera à Beyrouth de son voyage aux États-Unis ».
Concernant le dialogue avec les Palestiniens, M. Siniora a affirmé qu’il existe « une décision claire et nette visant à désarmer les milices qui opèrent en dehors des camps et circonscrire l’arsenal dans les camps même ». Au sujet de la représentation diplomatique entre le Liban et l’Autorité palestinienne, le Premier ministre a indiqué : « Il existe une orientation à l’intérieur du Conseil des ministres pour trancher cette question dans les plus brefs délais parce que cela facilitera le contact et résoudra beaucoup de problèmes ». Et d’ajouter : « L’amélioration des conditions de vie des réfugiés palestiniens sur les plans social et humanitaire entre dans le cadre d’un rétablissement de la confiance, loin de toute autre considération ».
Fouad Siniora avait par ailleurs réuni, samedi au Grand Sérail, les ambassadeurs du Maroc, d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de Jordanie, du Qatar, de Bahreïn, de Oman, du Yémen, d’Algérie, du Soudan et d’Égypte, et les chargés d’affaires de Tunisie, du Koweït et d’Irak, en présence des ministres Jihad Azour et Sami Haddad, et du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé. La rencontre a porté sur les préparatifs de la conférence internationale d’aide au Liban.
Devant un groupe d’élèves de l’IC, M. Siniora a par ailleurs souhaité que « cette étape soit celle du retour du Liban en tant que pays libre, indépendant, souverain et sûr, au sein duquel chaque Libanais se sentirait digne et capable de construire son avenir », soulignant la nécessité pour les jeunes de participer au processus de fondation de l’avenir.
Message exhaustif de Bush
Signalons, par ailleurs, que M. Siniora a reçu du président George Bush un long message de félicitations à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
Sortant des sentiers battus des vœux traditionnels et des lieux communs qui marquent généralement de tels messages de circonstance, le chef de la Maison-Blanche a abordé de manière exhaustive la conjoncture présente au Liban, soulignant notamment que « les États-Unis sont fiers d’avoir soutenu le Liban et les Libanais dans leur quête de la vérité au sujet de l’assassinat de Rafic Hariri, dans leur action visant à obtenir le départ de l’armée syrienne et des services de renseignements syriens du Liban, et dans leur participation aux élections législatives qui ont eu lieu loin de toute interférence étrangère, pour la première fois depuis des décennies ».
Après avoir évoqué l’action menée par les Libanais, après l’assassinat de Rafic Hariri, en vue de « réclamer le rétablissement de la liberté du Liban et du système démocratique », le président Bush a ajouté dans son message à M. Siniora : « Vous bénéficiez d’un soutien unanime au sein du Conseil de sécurité. La communuaté internationale a salué vos efforts en mettant sur pied le groupe de travail en faveur du Liban. Un gouvernement formé véritablement au Liban a été formé, et il conduit le changement, nettement perceptible, dont le Liban est le théâtre. Nous nous tenons à vos côtés, avec nos partenaires internationaux, dans vos efforts visant à renforcer vos institutions nationales. »
Et le président Bush d’ajouter : « Nous sommes conscients du fait que le peuple libanais et les membres de votre gouvernement doivent encore parcourir un long chemin afin de réaliser les réformes politiques et économiques pour garantir le progrès au Liban. Je voudrais réaffirmer l’appui constant des États-Unis à vos efforts en faveur de la liberté et de la démocratie. »
Le Premier ministre, Fouad Siniora, a affirmé hier que le Liban « entre dans une nouvelle ère, et qu’il est temps de renouveler notre allégeance au Liban et renouveler notre attachement à notre volonté d’édifier un État moderne ».
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