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Les négociations sur le statut final de la province serbe doivent commencer aujourd’hui Le Kosovo sera indépendant malgré l’opposition de Belgrade, affirme Kosumi

Les prochaines négociations sur le statut final du Kosovo vont affirmer son indépendance sans tenir compte de l’opposition de Belgrade, a déclaré, dans un entretien avec l’AFP, le Premier ministre du Kosovo, Bajram Kosumi. Le Kosovo, formellement province serbe, est administré par l’ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999, après que des bombardements de l’OTAN eurent contraint les forces serbes à mettre un terme à la répression visant les séparatistes albanais. « Pratiquement, le Kosovo fonctionne de manière indépendante depuis six ans et, en ce qui concerne ses relations avec la Serbie, il est indépendant à cent pour cent », a dit M. Kosumi. « Le sens des prochaines négociations est de définir légalement, avec la communauté internationale, l’indépendance du Kosovo », a-t-il ajouté en soulignant : « De notre point de vue, la création de l’État du Kosovo ne sera pas négociée avec Belgrade. » En octobre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert aux négociations sur le statut final du Kosovo qui doivent commencer aujourd’hui, avec une navette diplomatique de l’envoyé spécial de l’ONU, l’ex-président finlandais Martti Ahtisaari. Sa tâche s’annonce d’autant plus difficile que Belgrade et Pristina campent sur des positions apparemment inconciliables. Alors que les Albanais, qui représentent plus de 90% de la population du Kosovo, exigent l’indépendance, Belgrade, qui le considère comme le berceau de sa culture et de son histoire, n’est disposée à accepter qu’une large autonomie. De l’avis du Premier ministre, des discussions directes avec Belgrade ne peuvent porter que sur des questions pratiques, « du problème de la minorité serbe, et de son héritage culturel et religieux à tous les problèmes de nos relations », a-t-il expliqué. Avec le Kosovo, « Belgrade a l’occasion de prendre ses distances par rapport à la conception nationaliste qui, au cours des dernières décennies, a entraîné la Serbie dans d’interminables guerres sanglantes dans l’ancienne Yougoslavie », a dit M. Kosumi. Le Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, a-t-il jugé, a ainsi « l’occasion de libérer sa nation du poids du passé, et d’offrir une nouvelle opportunité à la Serbie, au Kosovo et à toutes les nations de la région qui ont souffert de la politique serbe ». Mais M. Kostunica, qui devrait être à la tête des négociateurs serbes, considère que l’indépendance du Kosovo est d’autant moins acceptable que la sécurité des Serbes qui y résident n’est pas garantie. À la fin du conflit, environ 200 000 Serbes, craignant des représailles, ont quitté le Kosovo. Les quelque 80 000 qui y sont restés vivent dans des enclaves, protégés par les forces de l’OTAN qui, en mars 2004, ont été dépassées par des violences antiserbes ayant fait 19 morts et plus de 900 blessés. Depuis ces émeutes, les Serbes boycottent les institutions du Kosovo, ce qui, a estimé M. Kosumi, est « préjudiciable à leurs intérêts ». « L’avenir des Serbes du Kosovo est au Kosovo. Où qu’ils aillent, en Serbie ou ailleurs, leur vie sera plus difficile. Le Kosovo est leur demeure et leur avenir », a-t-il estimé.
Les prochaines négociations sur le statut final du Kosovo vont affirmer son indépendance sans tenir compte de l’opposition de Belgrade, a déclaré, dans un entretien avec l’AFP, le Premier ministre du Kosovo, Bajram Kosumi.
Le Kosovo, formellement province serbe, est administré par l’ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999, après que des bombardements de l’OTAN eurent contraint...