Le président Jacques Chirac, hostile à une politique de quotas, a d’ailleurs évoqué...
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FRANCE - Le gouvernement ne compte que deux ministres algériens de souche La discrimination envers les immigrés touche les hautes sphères de l’État
le 21 novembre 2005 à 00h00
Premier pays d’immigration en Europe, la France ne compte que deux ministres, un seul ambassadeur, et une poignée d’élus et de hauts fonctionnaires originaires du Maghreb ou d’Afrique noire, preuve que les discriminations ne touchent pas que les banlieues défavorisées qui viennent de s’embraser.
Le président Jacques Chirac, hostile à une politique de quotas, a d’ailleurs évoqué après cette crise sans précédent le « poison des discriminations » et demandé aux partenaires sociaux de favoriser la « diversité ». Mais l’État lui-même et la classe politique ne montrent guère l’exemple. « L’État est plus raciste que les entreprises privées, où il y a plus de minorités visibles », se révolte Leïla Leghmara, adjointe chargée des affaires scolaires à la mairie de Colombes, près de Paris.
Le gouvernement ne compte en effet que deux ministres d’origine algérienne: Azouz Begag, délégué à la Promotion de l’égalité des chances, sociologue né dans une banlieue de Lyon (centre-Est), et Hamlaoui Mekachera, un ancien soldat de l’armée française, chargé des Anciens combattants. Le précédent gouvernement ne comptait quant à lui qu’un membre issu de l’immigration, Tokia Saïfi, d’origine algérienne, à la modeste fonction de secrétaire d’État au Développement durable. Si leur promotion a été voulue comme un message aux Français issus de l’immigration, elle est parfois raillée au sein de leur communauté d’origine où ces ministres sont perçus comme « l’Arabe qui cache la forêt » de la discrimination. « Le message du gouvernement sera fort quand il nommera un ministre dans un département important et avec de vrais pouvoirs », estime Leïla Leghmara, fonctionnaire de l’Éducation nationale, fille d’un ouvrier algérien arrivé en 1960. La nomination de deux militants d’origine algérienne à la direction de l’UMP, le parti au pouvoir, et au Parti socialiste (PS) est aussi critiquée. Abderahmane Dahmane est secrétaire national chargé des associations issues de l’immigration, et Malek Boutih est le secrétaire national chargé des questions de société du PS.« C’est une ghettoïsation de la diversité. On demande aux beurs (Arabes) de s’occuper des beurs. On sacrifie l’égalité des chances au profit de la dérive communautariste », s’emporte François Aïssa Touazi, spécialiste des relations internationales et conseiller du ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.
Ce professeur d’anglais cite également le cas des grandes écoles qui ne comptent que 5% d’étudiants d’origine immigrée. Au Quai d’Orsay, on précise que « la maîtrise de langues rares ou la connaissance d’une région particulière favorise le recrutement sur concours de Français d’origine étrangère ». C’est le cas de Malika Barek, 51 ans, ambassadrice à Manama, seule Française d’origine immigrée à ce poste, entrée au ministère en 1982 après de longues études.
Premier pays d’immigration en Europe, la France ne compte que deux ministres, un seul ambassadeur, et une poignée d’élus et de hauts fonctionnaires originaires du Maghreb ou d’Afrique noire, preuve que les discriminations ne touchent pas que les banlieues défavorisées qui viennent de s’embraser.
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