Terrorisme Berlin et Damas auraient conclu un accord secret en 2002

Les services de contre-espionnage allemands se sont rendus à Damas en 2002 pour y interroger secrètement dans sa cellule un Allemand d’origine syrienne, soupçonné d’avoir participé à la préparation des attentats du 11 septembre 2001, et ce, à la suite d’un accord secret conclu entre Berlin et Damas, révèle l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître auourd’hui. L’accord a été conclu dans les locaux de la chancellerie à Berlin en juillet 2002 entre, d’un côté, de hauts fonctionnaires allemands, dont le chef du service de renseignements extérieurs et celui de la police criminelle, et de l’autre, Assef Chaoukat, beau-frère du président Bachar el-Assad et chef des services de renseignements militaires syriens, précise Der Spiegel. Lors de cette rencontre à Berlin, les autorités allemandes se sont engagées auprès de M. Chaoukat à abandonner les poursuites engagées contre deux Syriens soupçonnés d’espionnage en Allemagne, dont un attaché culturel près l’ambassade de Syrie en Allemagne. En échange de cette clémence, une équipe de six enquêteurs allemands avait été autorisée par la Syrie à se rendre en novembre 2002 à la prison de haute sécurité de Far Filastin, à Damas (où la pratique de la torture est courante, selon les associations de défense des droits de l’homme), pour y interroger pendant trois jours leur compatriote d’origine syrienne Mohammed Haydar Zammar, 44 ans, rapporte encore le Spiegel. Zammar, soupçonné d’avoir participé au recrutement des terroristes qui pilotaient les avions lors des attentats-suicide du 11 septembre 2001 contre les États-Unis, avait été brièvement arrêté en Allemagne en octobre 2001 puis interpellé par la CIA au Maroc, qui l’aurait livré aux services secrets syriens en décembre de la même année, selon l’hebdomadaire.