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Rapport - Des perspectives de croissance solide, après une année de récession La Banque Audi préconise un programme de réformes complémentaires

Selon la plupart des indicateurs du secteur réel, le Liban a pu éviter le piège récessionniste, mais il ne semble pas prêt à renouer avec une croissance positive durant cette année transitoire, estime la Banque Audi dans son dernier rapport trimestriel. En revanche, la multitude d’événements politiques de grande envergure en 2005, menant à une modification du paysage politique et économique sur la scène locale, promet « des perspectives de croissance solide dans un futur proche », affirment les auteurs du rapport. Pour cela, la Banque Audi préconise des réformes complémentaires. Ci-dessous, de larges extraits des conclusions du rapport. Les inquiétudes à propos de la dette publique sont apparemment au cœur des plans d’ajustement en cours de préparation. Le gouvernement semble viser une réduction du ratio d’endettement de 50 % sur cinq ans, passant d’un ratio dette/PIB de 170 % (sur base des comptes nationaux ajustés du FMI) à un objectif de 120 % en 2010. Les orientations préliminaires du gouvernement semblent miser sur un ensemble de politiques interconnectées sur le moyen terme regroupant des politiques économique, budgétaire, sociale relatives au secteur public et visant à assurer le redressement économique et la croissance soutenue (…). Alors que les détails du programme d’ajustement ne sont pas encore finalisés, nous croyons que la stabilisation et la réduction espérée des ratios d’endettement sur le court et moyen terme (…) dépendront : de l’accroissement du surplus budgétaire à un niveau compatible avec l’atterrissage en douceur requis, de la restructuration de la dette publique via la privatisation et l’assistance internationale et de la réduction du service de la dette à un niveau compatible avec les soldes primaires plausibles, du renforcement du potentiel de croissance de l’économie afin de renverser drastiquement la dynamique de la dette publique. Au niveau du premier objectif, les efforts du gouvernement ont été considérables dans une certaine mesure. Le gouvernement a pu transformer son déficit primaire de 7 % en pourcentage du PIB en 2000 en un surplus de 1,5 % du PIB en 2005. Les efforts ont été ressentis au niveau des dépenses et des recettes, mais restent inférieurs au potentiel actuel de rationalisation et aux besoins de l’atterrissage en douceur des finances publiques. En fait, des réductions supplémentaires de dépenses sont actuellement requises par le biais de plus d’austérité et de rationalisation des dépenses courantes, en plus d’une maîtrise des fuites persistantes. En parallèle, des mesures rigoureuses d’amélioration des recettes, même en l’absence de hausse drastique des taux d’imposition, pourraient significativement améliorer les taux de prélèvement. On estime aujourd’hui les recettes annuelles non collectées à hauteur du déficit budgétaire annuel. Afin de quantifier de telles perspectives, nous avons recouru à un scénario d’ajustement s’étalant sur cinq ans. L’objectif serait d’atteindre un ratio de dette/PIB de 120 % en 2010, dans le contexte d’une croissance réelle de 5 % et d’une inflation de 2,5%. L’objectif d’amélioration du solde primaire nécessiterait une hausse du ratio surplus primaire/PIB de son niveau actuel de 1,5 % à une cible de près de 6,7 %, grâce à une baisse du ratio dépenses primaires/PIB de 20,3 % à 18,6 % et à une hausse du ratio recettes publiques/PIB de 21,6 % à 24,7 % de façon graduelle. Ainsi, les recettes publiques devraient croître à un taux annuel moyen de 10,5 %, soit deux fois de plus que les dépenses primaires, grâce à la réduction graduelle de l’écart entre les recettes collectées et les recettes non collectées d’environ 50 % et à l’impact net de la croissance économique sur les revenus. Au niveau du second objectif concernant la restructuration de la dette, les mesures financières, qui ont suivi la conférence de Paris II, se sont inscrites dans le contexte de taux d’intérêt bas et ont été hautement significatives. Mais, celles-ci n’ont pas été accompagnées des réformes de restructuration requises, surtout au niveau de la privatisation et de la titrisation. Le pays a déjà perdu une opportunité historique, il y a 5 ans, d’entamer le programme de privatisation et, donc, de profiter d’une réduction cumulée du service de la dette. Actuellement, le potentiel de privatisation est même plus important, étant donné les niveaux élevés des ratios d’évaluation sur les marchés et l’appétit solide des investisseurs en matière d’offre publique d’actions (…). L’objectif de restructuration de la dette est basé sur une assistance internationale convenable, répartie de manière équilibrée entre des dons et des prêts concessionnels dans le cadre d’un programme s’étendant sur la période 2005-2010. Aussi, la restructuration de la dette est basée sur le processus de privatisation progressif s’étalant sur les trois premières années du programme. En somme, le ratio service de la dette/PIB devrait baisser de 11,7 % à 7,8 % et le déficit public devrait alors régresser de 10,4 % à 1,1 %. Une telle évolution assurerait un atterrissage en douceur des finances publiques à l’horizon et se suivrait désormais par une amélioration graduelle des ratios d’endettement, même en l’absence de mesures additionnelles d’ajustement. Quant au troisième objectif, le passage graduel d’une croissance nulle en 2000 à une croissance très élevée de 5 % en 2004 (récemment révisée à 6 %) a été interrompu par les développements tragiques de 2005. La croissance économique est sans doute le chemin critique vers l’ajustement budgétaire. Le potentiel de croissance bénéficie actuellement d’une large capacité de croissance estimée à près de 40 % du potentiel de production, avec un taux d’utilisation des capacités ne dépassant pas le seuil des 60 % (…). La combinaison adéquate de toutes les mesures plausibles d’ajustement est essentielle afin d’atteindre un tel scénario d’atterrissage en douceur. L’exclusion de certaines de ces mesures ne permettrait pas de se diriger vers le cercle vertueux tant espéré.
Selon la plupart des indicateurs du secteur réel, le Liban a pu éviter le piège récessionniste, mais il ne semble pas prêt à renouer avec une croissance positive durant cette année transitoire, estime la Banque Audi dans son dernier rapport trimestriel. En revanche, la multitude d’événements politiques de grande envergure en 2005, menant à une modification du paysage politique et...