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Douze soldats américains tués en trois jours Le gouvernement irakien monte au créneau pour se défendre contre les accusations de torture
le 18 novembre 2005 à 00h00
Le gouvernement irakien s’est défendu hier contre les accusations d’exactions dans les prisons officielles, affirmant que seuls sept cas de torture ont été observés dans le centre de détention de Bagdad où les détenus sont des « terroristes parmi les plus dangereux ». Par ailleurs, alors qu’une majorité d’Américains est de plus en plus défavorable à la politique de leur président, douze GI sont morts en trois jours en Irak.
Sur un ton combatif, le ministre de l’Intérieur Bayane Jabr Soulagh, entouré des principaux généraux de la police, a assuré lors d’une conférence de presse que les informations sur les mauvais traitements dans le centre de détention de Jadriyah, appartenant à son ministère, « ont été exagérées ». Le ministre a admis qu’il y a eu « sept cas » de torture dans ce centre. « Sur les 170 à 176 détenus, sept portent des traces de coups » et, a-t-il ajouté, « tous ceux dont la responsabilité sera établie dans ces brutalités seront sanctionnés, selon la loi ». M. Soulagh a réfuté les affirmations selon lesquelles ces prisonniers seraient détenus dans une quasi-clandestinité, et seraient surtout des sunnites, pour souligner qu’il s’agit de « criminels et de terroristes » de diverses origines arrêtés dans le respect des procédures judiciaires.
« Parmi eux, il y a des combattants étrangers d’el-Qaëda », a-t-il dit en brandissant un paquet de cartes d’identité et de passeports. « Ce sont les terroristes les plus dangereux », a-t-il martelé.
Le vice-ministre de l’Intérieur, chargé du Renseignement, Hussein Kamal, a affirmé, au cours d’une autre conférence de presse, que les mauvais traitements endurés par des prisonniers dans le centre de Bagdad constituaient « un fait isolé ». « Le gouvernement va mener une enquête complète et tous les responsables seront sanctionnés quel que soit leur rang », a-t-il dit.
Depuis le début de la semaine, la multiplication d’informations alarmistes sur la situation des détenus du centre de Jadriyah avaient placé le gouvernement en position d’accusé, dans un pays qui n’a pas oublié les sévices infligés à des prisonniers irakiens par des soldats américains à la prison d’Abou Ghraib, à l’ouest de Bagdad.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait ainsi déclaré mercredi dans un communiqué que « l’ONU a exprimé, à de nombreuses reprises, son inquiétude à propos de violations persistantes des droits de l’homme en Irak, en particulier l’absence d’une procédure légale concernant les détenus et de mauvais traitements commis à leur encontre ».
Dès mercredi soir, le département d’État était venu à l’aide du gouvernement irakien, en déclarant que les mesures prises par Bagdad après la découverte des mauvais traitements « sont efficaces et suffisantes ». Toutefois, dans un communiqué diffusé hier à Bagdad, l’ambassade américaine a « fermement condamné les mauvais traitements de prisonniers où que ce soit », et mis en garde le gouvernement contre « toute mainmise de milices ou d’intérêts partisans sur les services de sécurité, les ministères ou les institutions ».
Plusieurs dirigeants sunnites estiment que la torture est fréquemment pratiquée par les services de sécurité, dirigés et dominés par les chiites. Ainsi, des unités du ministère de l’Intérieur ont été accusées hier par le Comité des ulémas sunnites d’avoir arrêté dans un quartier de Bagdad, puis assassiné un de ses membres avec trois autres personnes, dont les corps ont été découverts mercredi « avec des traces de torture ».
Enlèvement d’un candidat
indépendant aux législatives
En outre, Taoufic al-Yasseri, candidat indépendant aux élections législatives prévues le 15 décembre a été enlevé hier à 20 h 40 (17 h 40 GMT) à son domicile, dans le quartier de Yarmouk dans l’ouest de Bagdad, par des hommes armés, a-ton appris auprès du ministère de l’Intérieur.
Par ailleurs, trois Irakiens – un universitaire, un policier et un ingénieur – ont été tués hier dans des attaques à Bagdad, a-t-on appris de source sécuritaire irakienne.
Deux GI sont morts mercredi dans des attaques, a annoncé l’armée américaine, et un autre soldat est décédé dans un accident de la route hier, ce qui porte à douze le nombre des soldats tués en trois jours en Irak. Selon l’organisme indépendant Iraq Coalition Casualties, 2 082 GI ou civils américains assimilés militaires sont morts en Irak au combat ou dans des accidents depuis l’invasion du pays en mars 2003.
Première demande
parlementaire US d’un
retrait « immédiat » d’Irak
Dans ce contexte, un parlementaire démocrate américain, John Murtha, a présenté hier la première proposition officielle de retrait « immédiat » des troupes américaines d’Irak, parce que « les États-Unis ne peuvent plus rien accomplir militairement » dans ce pays. « Je crois qu’avant les élections irakiennes prévues à la mi-décembre, le peuple irakien et le prochain gouvernement doivent être avertis que les États-Unis vont immédiatement se redéployer », a déclaré M. Murtha, lui-même ancien combattant au Vietnam et un des responsables du budget de la Défense à la Chambre des représentants. Cette proposition est la plus vigoureuse venue du Congrès jusqu’à présent pour demander un terme à la guerre en Irak, de plus en plus impopulaire.
Le gouvernement irakien s’est défendu hier contre les accusations d’exactions dans les prisons officielles, affirmant que seuls sept cas de torture ont été observés dans le centre de détention de Bagdad où les détenus sont des « terroristes parmi les plus dangereux ». Par ailleurs, alors qu’une majorité d’Américains est de plus en plus défavorable à la politique de leur...
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