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Le secrétaire général adjoint de l’ONU a rencontré Siniora, Hamadé et Fneich, et s’est montré souple sur le désarmement du Hezbollah « La Syrie n’a pas d’autres choix que de coopérer avec la commission d’enquête », déclare Gambari

Le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des Affaires politiques, Ibrahim Gambari, a touché à tous les sujets brûlants de l’actualité hier. Après ses rencontres avec le Premier ministre, Fouad Siniora, le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, et le ministre de l’Énergie, Mohammed Fneich, le responsable onusien a commencé par souligner à plusieurs reprises le soutien marqué de l’organisation internationale pour le Liban, et surtout pour son chef du gouvernement, avant de prendre la défense des positions de l’enquêteur en chef allemand sur l’assassinat de Rafic Hariri, Detlev Mehlis, estimant que la Syrie « n’a pas d’autres choix que de coopérer avec la commission d’enquête ». Il s’est également montré compréhensif quant à la question du dialogue interne libanais à propos de l’armement du Hezbollah et du déploiement de l’armée au Sud. La principale étape de Gambari hier était le grand Sérail, où il a rencontré le Premier ministre, Fouad Siniora, en présence de l’émissaire de Kofi Annan pour le Liban, Geir Pedersen. À l’issue de la réunion, M. Gambari a qualifié sa visite de « très bonne », indiquant que « l’un des plus importants objectifs de sa présence au Liban est la confirmation du soutien de l’ONU et de ses engagements à l’égard du gouvernement libanais et notamment de son chef, qui fait beaucoup de choses en abordant des sujets très sensibles ». « Je voudrais également préciser que le but de toutes les résolutions internationales, que ce soit la 1559, la 1636 ou la 1614, est très simple. Derrière ces chiffres réside un engagement de la communauté internationale concernant la souveraineté, l’indépendance, la stabilité, la sécurité et l’unité du Liban, des éléments très importants pour les pays voisins et la région », a-t-il ajouté. Le responsable onusien a ensuite abordé la question de l’application de la 1559, relevant à ce niveau « des développements positifs », tout en déclarant réaliser l’existence de « certains problèmes qui devraient être résolus à travers un processus de dialogue national mené par le Liban, sans conditions préalables ou dates butoir artificielles ». « Mehlis n’est pas têtu… » Interrogé à propos de l’élargissement des compétences de Geir Pedersen à tout le Liban, Gambari a expliqué que les Nations unies ont estimé qu’il était inadéquat de séparer dans le contexte actuel le Sud libanais du reste du pays, « notamment lorsqu’il s’agit de la souveraineté et la stabilité du Liban », tout en précisant que cette extension des pouvoirs de Pedersen ne signifie absolument pas qu’il remplacera l’envoyé spécial de l’ONU pour l’application de la 1559, Terjé Roed-Larsen, ou bien les autres agences onusiennes au Liban. C’est au niveau de l’enquête menée par Detlev Mehlis que M. Gambari s’est cependant le plus longuement arrêté, soulignant la confiance des Nations unies dans « sa neutralité et son professionnalisme ». Il a ensuite énuméré les raisons pour lesquelles la Syrie serait obligée de coopérer avec lui, rappelant ainsi que la résolution 1636, qui demande à Damas de coopérer pleinement avec la commission, a été prise à l’unanimité par le Conseil de sécurité, « y compris les amis de la Syrie », et que le régime d’Assad s’était lui-même engagé dans cette direction. « Nous attendons les aspects concrets de cette coopération », a-t-il dit, avant de rejeter toutes les accusations qui ont été portées contre le juge allemand. À un journaliste qui lui demandait quelle était sa position à propos du refus du régime syrien d’envoyer ses hauts officiers pour être interrogés à Monteverde, il a indiqué que Mehlis « attend une réponse officielle de la part de Damas ». « Il est important que la Syrie soit en contact direct avec Mehlis sur les moyens d’entamer l’enquête », a-t-il affirmé, avant de reprendre encore une fois la défense de l’enquêteur : « Il n’est pas vrai qu’il est têtu (…). Laissons les Syriens et Mehlis résoudre cette affaire. » Il a enfin expliqué que s’il n’a pas visité Damas dans le cadre de sa tournée actuelle, ce n’est que pour des raisons pratiques. La prochaine fois, je n’excepterai pas la Syrie, a-t-il dit. De son côté, M. Siniora a mis en exergue la volonté du Liban de respecter les résolutions internationales, tout en soulignant la nécessité d’arriver à « une entente entre les Libanais pour avoir des convictions communes concernant la 1559 ». « Ce que je souhaite, c’est que nous arrivions à une étape finale entre les Libanais, pour que nous n’ayons pas à revenir chaque fois aux “ tests sanguins ” », a-t-il expliqué. Quant à la campagne du Hezbollah contre le gouvernement, il a estimé que tous les Libanais « connaissent désormais ces procédés utilisés pour faire pression sur les responsables ». Il a même indirectement critiqué les positions de la formation chiite puisqu’il a déclaré : « Nous entendons beaucoup de choses sans en comprendre le sens. Leurs auteurs devraient nous expliquer ce qu’ils veulent dire par de telles paroles. » Interrogé à propos de l’enquête Mehlis, il a rappelé que « le Liban n’a rien à voir dans le choix du lieu de l’interrogatoire » des responsables syriens. « Je n’ai donc pas été consulté dans cette affaire, qui relève de la relation directe entre Mehlis et Damas », a-t-il dit, estimant que l’essentiel réside dans la coopération et non dans le lieu de l’interrogatoire, et appelant les autorités syriennes, à partir de sa « position nationaliste arabe », à coopérer. Il a en outre indiqué avoir discuté avec Gambari de la question des agressions israéliennes, ainsi que de celle des détenus libanais en Israël. La 1559 n’a plus d’effet, estime Fneich Auparavant, le secrétaire général adjoint avait rendu visite à Marwan Hamadé, qui a indiqué à l’issue de l’entretien que les discussions ont essentiellement porté sur la résolution 1636, avant de renouveler, comme il l’a souvent fait ces derniers mois, sa confiance en Detlev Mehlis. Quant à Gambari, il a réitéré son soutien au cabinet Siniora, avant de s’attarder, pour la première fois, sur la résolution 1614, qui demande le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud. « La résolution est claire, mais il s’agit de voir comment elle va être appliquée », a-t-il affirmé, précisant que l’ONU cherche avec les autorités libanaises le moyen de procéder à une application progressive, un processus qui ne serait cependant pas limité à « un délai déterminé ». C’est au ministère de l’Énergie que s’est enfin rendu Ibrahim Gambari au terme de sa tournée ministérielle, toujours en compagnie de M. Pedersen, et ce pour rencontrer Mohammed Fneich. Ce dernier a indiqué qu’un débat « franc » a eu lieu concernant les résolutions 1559 et 1636, débat qui a abouti sur une « entente » sur la nécessité « de la stabilité dans la région » et sur l’importance du rôle de l’ONU qui doit « empêcher l’apparition de situations à l’irakienne », mais qui doit également laisser « les forces politiques internes au Liban régler les problèmes du pays loin de toute pression ». « Concernant la 1559, nous (le Hezbollah) estimons qu’elle n’a plus d’effet, toute question relevant de la Résistance étant une question libanaise interne », a-t-il dit. De son côté, Gambari a également évoqué « la franchise » du débat avec Fneich, indiquant avoir « encouragé le ministre à poursuivre son action positive au sein du gouvernement afin de préserver l’unité interne du Liban ».

Le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des Affaires politiques, Ibrahim Gambari, a touché à tous les sujets brûlants de l’actualité hier. Après ses rencontres avec le Premier ministre, Fouad Siniora, le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, et le ministre de l’Énergie, Mohammed Fneich, le responsable onusien a commencé par souligner à plusieurs reprises le...