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ENVIRONNEMENT - Un projet de la FAO financé par le gouvernement italien, avec le ministère de l’Agriculture, l’AVSI et l’USJ « Pour un usage sain des pesticides », un nouveau guide destiné aux agriculteurs et aux consommateurs

L’usage sain des pesticides est aujourd’hui une affaire de première importance à trois titres : la santé publique (qui touche les consommateurs de ces produits agricoles autant que les agriculteurs), l’environnement (qualité de l’air) et les standards internationaux à respecter pour être en mesure d’exporter la marchandise locale. Le chaos observé actuellement au Liban dans ce domaine est donc préjudiciable pour toutes ces raisons, ce qui rend l’initiative de publication d’un guide sur l’usage des pesticides, intitulé Les pesticides, la santé de l’homme et l’environnement, d’autant plus nécessaire. Ce projet s’insère dans le cadre d’un programme régional plus vaste, sur la « Gestion intégrée des pesticides » (IPM), mis en place par la FAO au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Égypte, en Iran et en Palestine, et financée par le gouvernement italien. Au Liban, ce projet a été réalisé par l’ONG italienne AVSI, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et l’Université Saint-Joseph (USJ). L’ouvrage, qui sera distribué aux agriculteurs et sera disponible au ministère, a été présenté mardi lors d’une conférence de presse à la faculté de médecine de l’USJ. Le guide, édité en petit format donc facile à transporter, a été rédigé en arabe et d’une manière accessible, à la suite d’un long travail sur le terrain effectué par les différents partenaires. Il est non seulement utile pour les agriculteurs (il leur indique quels pesticides utiliser, comment le faire, comment mieux se protéger), mais il est également destiné aux familles, prodiguant des conseils pour mieux se protéger et protéger les enfants. Le livre est abondamment illustré, avec des croix placées sur des photos montrant les comportements dangereux et malsains dans les champs autant qu’à la maison (comme le fait de pulvériser des produits toxiques sans protection et en présence d’enfants par exemple). Il comporte des explications détaillées sur les conséquences du contact avec les pesticides sur la santé et des précautions à prendre, ainsi que des dangers représentés par les résidus dans les fruits et légumes consommés. Il aborde évidemment les conséquences sur l’environnement (pollution de l’eau et de l’air), et évoque les avantages de la gestion intégrée. Enfin, il parle des premiers secours à donner en cas d’empoisonnement par les pesticides. L’ambassadeur d’Italie, Franco Mistretta, a rappelé, au cours de son intervention, que 15 projets financés par les Italiens sont en cours d’exécution au Liban, pour un montant global de plus de 20 millions d’euros dont 10 millions financés par la Coopération italienne et le reste par des ONG italiennes et leurs partenaires libanais. Il a insisté sur l’importance du partenariat et les résultats positifs auxquels il permet de parvenir. Abdessalam Ould Ahmed, représentant de la FAO au Liban, a longuement traité du projet régional, dont « l’approche globale repose sur la compréhension des systèmes de production et l’accumulation des connaissances relatives à la gestion intégrée des pesticides », et dont l’un des objectifs est de « favoriser l’adoption par les agriculteurs de systèmes de production conformes aux exigences du commerce international, notamment celles de l’Union européenne ». M. Ahmed a rappelé que le projet régional a formé, depuis janvier 2004, 77 vulgarisateurs (81% des objectifs initiaux), créé 99 écoles pour agriculteurs, formé 1300 cultivateurs, réalisé 12 études sur des thèmes clés et organisé 122 voyages d’étude et d’échanges entre les différents pays intéressés. Il a également annoncé la possible extension du projet pour trois années supplémentaires. Yolla Ghorra, qui représentait le ministre de l’Agriculture, a parlé des difficultés mais aussi du potentiel de ce secteur au Liban, qui représente toujours 7 % du PIB et 16 % de la valeur des exportations. Elle a souligné le travail à accomplir pour rationaliser l’utilisation des pesticides au Liban, tout en précisant que le ministère avait introduit cette question dans sa stratégie mise en place en janvier 2004, mettant ainsi en évidence sa participation au projet de la FAO. Le représentant de l’AVSI au Moyen-Orient, Emilio Maiandi, a évoqué le travail de son ONG, qui traite de près avec les agriculteurs affin de les sensibiliser aux différents aspects de leur activité, relevant trois axes principalement retenus par l’organisation : la gestion des pesticides, la gestion de l’eau et le développement de la communauté rurale. Il a souligné que la gestion intégrée des pesticides passait par la diffusion des pratiques agricoles qui en réduisent l’utilisation et conduisent à un usage correct des pesticides en agriculture, menant par le fait même à un développement durable pour les bénéficiaires et pour l’environnement. Enfin, Hyam Kahi, directrice du Centre universitaire de santé familiale et communautaire de l’USJ, a indiqué que « pour le Centre antipoison et le Centre de santé, ce projet s’inscrit dans la continuité d’une action de prévention dans laquelle ces deux instances se sont engagées depuis plus de quatre ans », citant la « campagne de prévention contre les intoxications domestiques des enfants ».
L’usage sain des pesticides est aujourd’hui une affaire de première importance à trois titres : la santé publique (qui touche les consommateurs de ces produits agricoles autant que les agriculteurs), l’environnement (qualité de l’air) et les standards internationaux à respecter pour être en mesure d’exporter la marchandise locale. Le chaos observé actuellement au Liban dans ce...