Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef de l’État a rencontré le secrétaire général des Nations unies au Sommet de Tunis Lahoud à Annan : Oui aux décisions de l’ONU tout en préservant l’unité interne

TUNIS, de Scarlett HADDAD «Non au monopole, oui à une conception pluraliste du développement des techniques d’information modernes, loin de toute manipulation et de tout détournement incompatible avec les valeurs humanistes. » Ce sont là les points forts du discours du président Émile Lahoud au Sommet mondial sur la société de l’information qui s’est ouvert hier à Tunis. Par ces quelques phrases, le président libanais a mis le doigt sur les problèmes qui divisent les participants à ce sommet, organisé par l’ONU, et qui regroupe des délégations de 173 pays différents. En fait, la grande question qui se pose à ce sommet, comme elle s’est posée à celui qui l’a précédé à Genève en 2003, est la suivante : « Qui contrôle la toile du Net ? » Cette fois encore plus qu’à Genève, les dissensions sont évidentes. Pour les États-Unis, la réponse est claire : c’est eux puisqu’ils ont la puissance, les moyens et les compétences. L’Union européenne, elle, est plus nuancée, suggérant la création d’une instance spécifique, alors que des pays comme l’Iran, la Chine et le Brésil souhaitent que le Net soit placé sous le contrôle de l’ONU, le Liban, lui, s’est donc prononcé contre le monopole pour ouvrir la voie à une participation d’autres pays dans la gestion de ce domaine nouveau et immense, qui est certainement une perspective extraordinaire de développement, mais qui, aussi, pourrait être détourné à d’autres fins. C’est en tout cas une crainte réelle chez de nombreuses délégations participant au sommet, qui a regroupé quelque 17 000 experts des secteurs privé et public venus des quatre coins de la planète. C’est dire en tout cas combien les échanges, au cours des différentes séances de travail, ont été passionnés. Car, on l’a bien compris, les enjeux sont immenses, tant sur les plans politiques, sociaux et économiques, en raison du marché qui reste à conquérir. Beaucoup d’idées ont été ainsi exposées, des produits nouveaux présentés, comme cet ordinateur à prix réduit pour permettre aux pays en voie de développement d’avoir accès à l’informatique ; mais le fond du problème reste politique et reflète la situation actuelle du monde, dominé par les États-Unis, avec une Europe qui essaie de se trouver un rôle, quelques pays qui font cavalier seul et l’ONU qui cherche à arrondir les angles. Toutes ces nuances n’ont pas échappé au président Lahoud, qui a essayé, dans son discours mais aussi dans ses entretiens bilatéraux, d’éviter les positions en flèche, estimant que le monde aspire à plus d’harmonie et de stabilité. Le rôle du Liban au sein de la communauté internationale D’ailleurs, il a insisté avec ses interlocuteurs, notamment le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, avec lequel il a eu un entretien privé dans le courant de la journée d’hier, sur la détermination du Liban à assumer pleinement son rôle au sein de la communauté internationale et à respecter les décisions de l’ONU, tout en plaçant son unité interne en tête de ses priorités. Son message était ainsi clair : nous sommes partie intégrante de l’ONU et de la communauté internationale en général, mais nous n’entreprendrons rien qui puisse mettre en danger notre unité. « Le Liban s’emploie à surmonter la grave crise provoquée par l’assassinat du président martyr Rafic Hariri, et il mise sur le dialogue entre toutes les composantes internes de sa société pour résoudre les problèmes en suspens », a déclaré Lahoud à ses interlocuteurs, qui a insisté sur la capacité des Libanais à rétablir la confiance entre eux et dans leur pays. M. Lahoud a prononcé son discours en français pour souligner son attachement à la francophonie, d’autant que l’Agence internationale de la francophonie avait exprimé le souhait que le mot du Liban soit en français. Le président Lahoud a aussi fait le point avec M. Annan sur l’application des résolutions du Conseil de sécurité sur le Liban et il a évoqué la situation régionale particulièrement délicate. Mais en participant au Sommet de Tunis, il a surtout voulu adresser deux messages. Le premier consiste à dire qu’en dépit de ses problèmes actuels, le Liban est toujours un membre actif de la communauté internationale. Quant au second, il est plus personnel et il montre qu’il reste le chef de l’État libanais et le président de la délégation libanaise à un sommet international. C’est en tant que tel que ses interlocuteurs se sont adressés à lui, à Tunis. Mais au Liban, la campagne contre lui ne semble pas vraiment faiblir…
TUNIS, de Scarlett HADDAD

«Non au monopole, oui à une conception pluraliste du développement des techniques d’information modernes, loin de toute manipulation et de tout détournement incompatible avec les valeurs humanistes. » Ce sont là les points forts du discours du président Émile Lahoud au Sommet mondial sur la société de l’information qui s’est ouvert hier à Tunis.
Par...