Après la découverte de prisonniers maltraités dans un centre de détention gouvernemental secret à Bagdad, plusieurs dirigeants sunnites, doutant de la volonté du gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire, ont demandé hier une enquête indépendante. Par ailleurs, sur le terrain, cinq marines américains et 16 rebelles ont été tués hier à Oubaïdi, près de la...
Actualités - CHRONOLOGIE
Cinq marines et 16 rebelles tués hier près de la frontière syrienne Les sunnites réclament une enquête indépendante sur les prisonniers maltraités en Irak
le 17 novembre 2005 à 00h00
Après la découverte de prisonniers maltraités dans un centre de détention gouvernemental secret à Bagdad, plusieurs dirigeants sunnites, doutant de la volonté du gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire, ont demandé hier une enquête indépendante. Par ailleurs, sur le terrain, cinq marines américains et 16 rebelles ont été tués hier à Oubaïdi, près de la frontière syrienne.
Des détenus, en majorité des sunnites, avaient été découverts dimanche par des soldats américains dans un bâtiment du ministère de l’Intérieur, à Jadriya, dans le sud de la capitale. Le commandant des forces américaines à Bagdad, le général William Webster, a déclaré hier à la presse qu’il avait « l’intention d’inspecter tout centre de détention » dont il apprendra l’existence, et « de fournir expertise et soutien » aux Irakiens dans ces opérations.
De son côté, le Premier ministre Ibrahim Jaafari a ordonné une enquête sur 173 détenus emprisonnés à Jadriya sans décision de justice, qui, selon lui, souffraient de sous-alimentation et ont fait l’objet de tortures. Une autre commission est chargée de se rendre dans toutes les prisons pour dresser un registre des détenus, en coopération avec le ministère de l’Intérieur, a-t-il ajouté. Selon des responsables sunnites, la torture est pratiquée à grande échelle par les services de sécurité, dirigés et dominés par les chiites dans le gouvernement d’Ibrahim Jaafari.
Le Parti islamique, principale formation politique sunnite, a fait la même demande et a en outre appelé le grand ayatollah Ali Sistani, figure chiite emblématique, à dénoncer les mauvais traitements de prisonniers dans des centres de détention du ministère de l’Intérieur.
Sur le terrain, cinq marines américains et 16 rebelles ont été tués hier dans des accrochages à Oubaïdi, dans l’ouest de l’Irak près de la frontière syrienne, lors de l’offensive « rideau d’acier », a annoncé l’armée américaine. Au total, neuf GI ont été tués mardi et mercredi en Irak. Quatre ont été tués mardi dans des attaques à Bagdad et à l’ouest de la capitale. Avant l’annonce des décès d’hier, l’organisme indépendant Iraq Coalition Casualties faisait état de 2 079 GI ou civils américains assimilés militaires morts en Irak au combat ou dans des accidents depuis l’invasion du pays en mars 2003. L’armée américaine avait annoncé mardi la mort de 80 rebelles lors de deux jours d’opérations à Oubaïdi, troisième phase de l’offensive « rideau d’acier », entamée le 5 novembre contre les localités frontalières de Houssayba puis Karabila, pour établir une présence permanente à la frontière de la Syrie.
Par ailleurs, des unités spéciales irakiennes ont « identifié et arrêté mercredi après-midi un terroriste déguisé en femme qui tentait de s’enfuir d’un hôpital » de Oubaïdi.
Arrestation d’un
responsable d’el-Qaëda
Parallèlement, l’armée américaine a annoncé hier l’arrestation d’un chef régional du réseau terroriste el-Qaëda en Irak près de la frontière syrienne. Les forces irakiennes et multinationales ont arrêté, le 7 novembre, Sadek Ayadah Hussein Matar, surnommé Abou Ahmed, dans une maison de Sadah, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière syrienne, « en compagnie de plusieurs terroristes et combattants étrangers », affirme un communiqué de la Force multinationale.
L’armée américaine a en outre libéré Hatem Hassani, le frère du président sunnite du Parlement, Hadjem Hassani, plus d’une semaine après l’avoir arrêté pour appartenance présumée à une cellule d’insurgés, a-t-on appris hier de sources policières.
Retrait des troupes britanniques à partir de mai 2006
Dans ce contexte de violence, les troupes britanniques pourraient entamer leur retrait d’Irak dès mai prochain, affirmait hier le Guardian citant des sources officielles à Londres. La « stratégie de sortie est à un stade avancé », et les gouvernements britannique et irakien préparent actuellement « un communiqué commun » sur le sujet, croit savoir le quotidien de centre-gauche. Selon les informations du Guardian, le départ des troupes aurait lieu province par province, en commençant par celle de Maysan, au nord de Bassora. « Le gouvernement britannique insiste sur le fait qu’il ne partira pas sans les États-Unis », écrit encore le journal.
Illustration du malaise croissant des républicains face à la situation en Irak, le Sénat des États-Unis a adopté mardi une résolution préconisant que les Irakiens commencent l’an prochain à assurer leur propre sécurité afin de permettre un retrait progressif des forces américaines.
Le Sénat à majorité républicaine a en revanche rejeté une motion démocrate demandant au président George Bush de soumettre un calendrier de retrait des forces américaines, ce à quoi il est farouchement opposé.
Après la découverte de prisonniers maltraités dans un centre de détention gouvernemental secret à Bagdad, plusieurs dirigeants sunnites, doutant de la volonté du gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire, ont demandé hier une enquête indépendante. Par ailleurs, sur le terrain, cinq marines américains et 16 rebelles ont été tués hier à Oubaïdi, près de la...
Les plus commentés
Hariri reçoit une délégation du Hezbollah, qui l'invite aux funérailles de Nasrallah
Retrait israélien : l’État brandit l’arme de la diplomatie, le Hezbollah ne l’entend pas de cette oreille
499 jours plus tard...le retour des habitants du Sud la tête haute et le coeur lourd