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Actualités - CHRONOLOGIE

Égypte - La confrérie annonce avoir gagné 20 % des sièges Percée historique des Frères musulmans aux législatives

La confrérie des Frères musulmans a effectué une percée historique en Égypte dès la première phase des législatives que le parti du président Hosni Moubarak devrait cependant largement remporter. Sans attendre la publication officielle des résultats, le porte-parole des Frères musulmans, Essam al-Eryane, a annoncé hier à l’AFP que la confrérie interdite, mais tolérée, avait gagné 34 des 164 sièges, soit 20 % du total. À l’issue du second tour, mardi, de cette première des trois phases qui s’étaleront jusqu’au 7 décembre, le Parti national démocrate (PND) au pouvoir va, pour sa part, accroître ses gains, avec 110 sièges, en comptant des « indépendants ». Les candidats du PND ayant remporté un siège seraient près de 63, dont presque tous les caciques, mais 45 « indépendants » qui n’avaient pas reçu l’investiture officielle du parti devraient s’y rallier. Mais, le fait le plus frappant reste le score sans précédent des Frères musulmans, le plus ancien mouvement islamiste arabe qui s’affiche modéré après une longue tradition de violence et d’assassinats politiques sous la monarchie. Avec 34 sièges, les Frères musulmans ont en effet déjà plus que doublé leurs gains par rapport à leurs 15 députés de la chambre issue des législatives de 2000, et presque autant qu’après les élections de 1987. Les Frères musulmans, dirigés par Mehdi Akef, ne peuvent présenter leurs candidats que comme « indépendants » et ne sont donc pas comptabilisés au nom de la confrérie les résultats officiels. La seule candidate de la confrérie, Makarem al-Deiri, qui proclamait la prééminence de l’homme sur la femme, a été battue à Medinet Nasr, une circonscription assez aisée du Caire. Avec pour slogan « l’islam est la solution », les Frères musulmans, à l’agenda politique flou et évitant jusqu’à présent une confrontation trop directe avec le pouvoir, affirment viser au total de 50 à 70 sièges. Jamais depuis sa création en 1928 par Hassan el-Banna, le mouvement ne s’était présenté aussi librement, alors qu’il ne peut se constituer en tant que parti. La confrérie a toutefois tissé sa toile à travers une pléiade d’œuvres caritatives. « C’est une grande victoire pour les Frères musulmans », a estimé à l’AFP Mohammed al-Sayyed Saïd, vice-président du centre d’études stratégiques d’al-Ahram, pour qui il faut d’abord l’attribuer à « un régime sans crédibilité qui a mis fin à la vie politique depuis de longues années et qui a autorisé la corruption ». Les mouvements de l’opposition non islamiste sont, pour leur part, sortis laminés de la première phase des législatives, avec seulement six élus, apparemment victimes de leurs divisions, alors qu’ils avaient formé en octobre un « front uni » avec les libéraux du néo-Wafd, marxistes du Tagammou ou nassériens. Présentées comme un nouveau test de la démocratisation à petits pas, ces législatives ont toutefois été marquées par de nombreux cas de corruption, d’intimidations et de violences, selon des ONG autorisées pour la première fois à être présentes dans les centres de vote.

La confrérie des Frères musulmans a effectué une percée historique en Égypte dès la première phase des législatives que le parti du président Hosni Moubarak devrait cependant largement remporter.
Sans attendre la publication officielle des résultats, le porte-parole des Frères musulmans, Essam al-Eryane, a annoncé hier à l’AFP que la confrérie interdite, mais tolérée, avait...