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Actualités - CHRONOLOGIE

Guantanamo, une source d’embarras croissant pour Washington Les soupçons s’accumulent sur les prisons secrètes de la CIA

Suède, Hongrie, Espagne, Maroc, Norvège, Italie, Roumanie, Pologne, Allemagne : enquêtes et demandes d’explications s’accumulent sur l’utilisation présumée par la CIA de plusieurs pays pour le transport, la détention illégale et la torture de présumés terroristes islamistes. La Norvège, la Suède, le Maroc et l’Espagne sont les derniers en date des pays concernés par ces allégations. Le gouvernement norvégien a annoncé hier « une réunion avec l’ambassadeur américain pour déterminer les circonstances » de l’atterrissage à Oslo le 20 juillet d’un avion qui, selon les médias locaux, a été utilisé par la CIA pour convoyer des prisonniers islamistes. En Suède, au moins deux avions-prison de la CIA se sont posés en 2005 et 2002, selon l’agence de presse suédoise TT. L’un de ces avions se serait rendu plusieurs fois à la base américaine de Guantanamo, à Cuba. Le gouvernement suédois a demandé « une information complète » aux autorités de l’Aviation civile. Au Maroc, Le Journal hebdomadaire a affirmé samedi, citant un ex-agent de la DST marocaine, que ce pays avait participé directement à un programme de sous-traitance de la torture mis en place par la CIA et que des appareils affrétés par l’agence américaine avaient effectué au moins dix déplacements au Maroc de décembre 2002 à février 2005. En Espagne, quatre avions utilisés par la CIA pour transporter des prisonniers vers des prisons secrètes ont fait au moins dix escales à Palma de Majorque (Baléares), entre le 22 janvier 2004 et le 17 janvier 2005, selon le quotidien El País, citant un rapport de la garde civile. Le ministre de l’Intérieur, José Antonio Alonso, a fait état mardi d’une enquête de la justice espagnole sur ces potentiels « faits gravissimes », qui pourraient aussi concerner les Canaries. À la demande de la coalition écolo-communiste IU, M. Alonso pourrait comparaître devant le Congrès, de même que le directeur du Centre national d’intelligence (CNI), Alberto Saiz. Le Sénat américain a par ailleurs exigé que le chef du renseignement l’informe précisément sur les prisons secrètes gérées par la CIA, où qu’elles se trouvent. Le Washington Post a affirmé que la CIA avait envoyé plus de 100 suspects détenus illégalement après le 11 septembre dans un réseau secret de prisons, surnommées « sites noirs » et financées par l’agence américaine en Europe de l’Est et dans d’autres pays, notamment la Thaïlande et l’Afghanistan. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué qu’il réclamait en vain à Washington depuis au moins deux ans un droit de visite aux personnes détenues secrètement à l’étranger « dans le contexte de la prétendue guerre contre le terrorisme ». Par ailleurs, Washington est engagé dans un bras de fer avec l’ONU dont les inspecteurs réclament des conditions précises de visite du centre de détention de Guantanamo. Le département d’État a refusé mardi tout ultimatum des experts des Nations unies souhaitant visiter la prison, estimant « suffisant » que l’ONU n’ait qu’un accès limité aux prisonniers. Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, l’Autrichien Manfred Nowak, avait auparavant donné à Washington jusqu’à jeudi minuit (23h00 GMT) pour autoriser les enquêteurs de l’ONU à rencontrer tous les détenus, sans quoi ils pourraient tout simplement renoncer à cette visite.
Suède, Hongrie, Espagne, Maroc, Norvège, Italie, Roumanie, Pologne, Allemagne : enquêtes et demandes d’explications s’accumulent sur l’utilisation présumée par la CIA de plusieurs pays pour le transport, la détention illégale et la torture de présumés terroristes islamistes.

La Norvège, la Suède, le Maroc et l’Espagne sont les derniers en date des pays concernés par ces...