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Actualités - CHRONOLOGIE

L’avocat annoncera son programme de candidat à la présidentielle à partir de New York Chebli Mallat : « Qu’on les apprécie ou pas, les résolutions internationales font loi »

NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL Chebli Mallat (45 ans) a publiquement annoncé à la télévision sa candidature à la présidence de la République. De passage à New York, il tient aujourd’hui une conférence de presse aux Nations unies, dans laquelle il fera connaître son programme, et notamment son appui à la 1559 et à toutes les autres résolutions du Conseil de sécurité. Chebli Mallat se définit d’abord par son action « comme défenseur des droits de l’homme dans des affaires qui continuent d’avoir un impact international ». Et de citer la fondation du mouvement Indict pour juger Saddam Hussein, le procès contre Ariel Sharon à Bruxelles dans l’affaire Sabra et Chatila, la disparition de l’imam Moussa Sadr et les succès judiciaires contre le président libyen Mouammar Kadhafi. « Ces actions préfigurent celle que conduit aujourd’hui Detlev Mehlis, assure Mallat. Ceux qui commettent des assassinats politiques doivent en rendre compte. Voilà, je crois, le point saillant de ce que je suis ou représente. Pour la vision, elle est déjà développée dans un petit ouvrage, Défis présidentiels, publié en 1998, qu’on peut lire sur mallat.com. » L’ouvrage a été actualisé et mis à jour par l’équipe dont Chebli Mallat a réussi à s’entourer. Mais quelles sont ses chances d’être pris au sérieux au Liban et au sein de la communauté internationale ? Certes, comme tout le monde, il juge que l’obstination du président Lahoud est « grave » et que sa propre candidature a déjà « fait des vagues » susceptibles de débloquer la situation. Ainsi, elle aurait, selon lui, poussé le général Aoun à abattre ses cartes en affirmant que le président Lahoud serait prêt à démissionner, mais seulement pour lui céder la place. Mais Mallat reconnaît aussi qu’il a un problème d’image. « Je pense être bien connu du grand public, dit-il, mais pas comme homme politique traditionnel. Il faut donc travailler sur cette image un peu passéiste de professeur ou même d’avocat des droits de l’homme, et projeter ce que je pense être vraiment : un homme actif et déterminé qui réussit son défi présidentiel. » L’homme affirme par ailleurs avoir « des relations privilégiées » avec la plupart des personnalités politiques sur la scène locale. Il rappelle les « liens historiques » qui lient sa famille au patriarcat maronite et à Moukhtara. « Avec le monde arabe, on verra bien, enchaîne Mallat, je crois bien être connu dans le monde arabe, et la presse saoudienne me cite souvent. Mais ma position de principe, c’est que ce sont les Libanais qui décident de leur président. » « Sur le plan international, peu de mes rivaux jouissent d’entrées aux Nations unies, à Washington ou à Bruxelles comme je pense les avoir », enchaîne le candidat. Dialogue critique avec le Hezbollah Chebli Mallat juge « importantes » les résolutions internationales 1559, 1595 et 1636. « Ces résolutions, dit-il, vont dans le bon sens, elles méritent des élisions et des améliorations, mais surtout elles font loi, qu’on les apprécie ou pas. C’est là le point de départ. » En dépit de ses liens de longue date avec Naïm Kassem, numéro deux du Hezbollah, et du responsable aux affaires internationales de ce parti, Nawwaf Moussawi, traducteur d’Henri Corbin en arabe, Mallat pense que le dialogue avec le parti de Dieu «doit être critique ». « Bien avant Roed-Larsen, j’ai dit qu’on ne peut défier la loi sociale de Max Weber : l’État a le monopole de la violence», insiste-t-il. Il pense également qu’« il est hors de question que les Palestiniens continuent à avoir des armes, à l’intérieur ou en dehors des camps », tout en plaidant pour une amélioration de leur « quotidien effroyable, sous-humain ». Avec Damas, Chebli Mallat est en faveur de l’instauration de relations diplomatiques régulières. Cela faciliterait aussi bien, selon lui, la vie du touriste qui sollicite un visa que du travailleur privé de toute protection diplomatique. Il est moins chaud, toutefois, au sujet d’un tracé des frontières, dans l’atmosphère explosive qui prévaut actuellement. « Un tracé des frontières empoisonnerait une atmosphère déjà lourde, et sans résultats immédiats. Pour avoir souvent travaillé les tracés de frontières dans le monde arabe, je sais qu’il s’agit de processus lourds et pas toujours utiles. » Quelle est sa position vis-à-vis d’Israël ? Serait-il prêt à signer un accord de paix séparé avec l’État hébreu ? « Pas d’accord séparé avant la résolution du problème des Palestiniens au Liban et un début d’accord global au niveau de la région, insiste Mallat. Je ne pense pas que M. Sharon souhaiterait rencontrer une personne qui considère que sa place est en prison pour crimes contre l’humanité, et je me vois mal lui serrer la main. Cela dit, il faut créer une autre dynamique entre les sociétés arabes et la société israélienne, y compris la partie arabe importante de la société israélienne. C’est déjà commencé. » Enfin, s’expliquant sur ses relations personnelles avec les néo-conservateurs de l’Administration Bush et notamment Paul Wolfowitz, l’actuel président de la Banque mondiale et architecte de la guerre en Irak, Mallat se dit « fier » de l’amitié de Wolfowitz, « un homme hors du commun », tout en affirmant que cela n’exclut pas l’existence de « visions différentes » sur bien des sujets. « En tout cas, conclut-il, sa présidence à la Banque mondiale et son choix de faire du combat contre la pauvreté, par la démocratie, sa priorité, permet une action sérieuse au Liban pour sortir les régions déshéritées comme les banlieues nord et sud de Beyrouth, le Akkar, la Békaa et le Sud de leur marginalité. »
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

Chebli Mallat (45 ans) a publiquement annoncé à la télévision sa candidature à la présidence de la République. De passage à New York, il tient aujourd’hui une conférence de presse aux Nations unies, dans laquelle il fera connaître son programme, et notamment son appui à la 1559 et à toutes les autres résolutions...