Rechercher
Rechercher

Actualités

Le Hamas rejette l’arrangement, et Abbas accuse Israël de pousser les Palestiniens à la guerre civile Rice annonce un accord sur l’ouverture des frontières de Gaza

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a annoncé hier un accord entre Israël et les Palestiniens sur l’ouverture des frontières de la bande de Gaza, après d’intensifs pourparlers sous l’égide du quartette et de Washington. Aussitôt, les différentes parties se sont félicitées, seul le Hamas rejetant l’arrangement, alors que le président palestinien, Mahmoud Abbas, accusait Israël de pousser les Palestiniens à la guerre civile. L’accord, négocié depuis plusieurs mois, doit permettre la réouverture du terminal de Rafah, point de passage entre la bande de Gaza et l’Égypte, dès le 25 novembre et mettre fin ainsi à l’enfermement de 1,3 million de Palestiniens. Mme Rice avait mis les bouchées doubles depuis lundi pour finaliser cet accord, le dossier étant resté en suspens depuis le retrait israélien de la bande de Gaza, achevé le 12 septembre. La secrétaire d’État a souligné toutefois la fragilité de cet accord, estimant qu’il restait fort à faire « pour s’assurer que les arrangements seront effectivement mis en œuvre ». L’accord précise qu’un « bureau de liaison », sous supervision européenne, assurera une surveillance vidéo du passage de Rafah en temps réel. Il stipule également qu’Israël autorisera l’exportation par les points de passage de la bande de Gaza de tous les produits agricoles palestiniens pour la saison 2005. Israël a par ailleurs accepté de faciliter les mouvements de biens et de personnes entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Les convois de bus devraient commencer à opérer dès le 15 décembre. Ce document précise que les autorités israéliennes lèveront aussi des barrages en Cisjordanie, « dans la mesure du possible », afin de faciliter la circulation de la population palestinienne. Des mesures en ce sens doivent être mises en place d’ici au 31 décembre. Toujours selon le document, la construction d’un port à Gaza pourrait commencer, tandis que les discussions pour l’ouverture d’un aéroport sur ce territoire se poursuivront. Aussitôt après l’annonce de Mme Rice, les réactions ne se sont pas fait attendre. Lors d’une rencontre à Jérusalem avec le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, Javier Solana, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, s’est félicité du « rôle positif » joué par l’Union européenne. M. Solana a souligné que, grâce à cet accord, « les Palestiniens vont contrôler pour la première fois une frontière internationale en direction du monde extérieur ». Les observateurs européens à Rafah, a-t-il ajouté, seront déployés « pour garantir que le protocole signé entre Israéliens et Palestiniens sera respecté ». M. Solana a précisé que le contingent sera dirigé par un général italien dont il n’a pas donné le nom. Mais à Bruxelles, une porte-parole du bureau de M. Solana a indiqué qu’il s’agirait du général Pietro Pistolese. Les chefs de la diplomatie européens devraient entériner cette mission sécuritaire, la première de l’UE au Proche-Orient et qui sera composée de « 30 à 50 » personnes, lors d’une nouvelle réunion lundi prochain, a précisé la porte-parole. De son côté, le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a affirmé qu’il s’agissait d’un « pas de plus dans les mesures de confiance prises par Israël à l’égard des Palestiniens ». Côté palestinien, précisément, l’Autorité « se félicite de cet accord qui va faciliter la vie des Palestiniens et leur liberté de mouvement », a déclaré à l’AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence, saluant « le rôle joué par les États-Unis ». Toutefois, le président Mahmoud Abbas a accusé hier Israël de chercher à empêcher l’ouverture de négociations de paix et d’inciter à la guerre civile entre Palestiniens en posant comme préalable à l’ouverture d’un tel dialogue le désarmement des activistes. « (Israël) cherche à imposer une idée très dangereuse, celle d’un règlement à long terme fondé sur la création d’un État doté de frontières provisoires contrôlées par les Israéliens et divisé, par les colonies, en cantons isolés », a-t-il dit dans un discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la déclaration d’indépendance palestinienne, en 1988. « L’État libre et indépendant n’est pas du domaine de l’impossible, même s’il tarde à voir le jour. Il arrive inévitablement car c’est l’un de nos droits et une des conditions pour la paix dans toute la région », a-t-il ajouté. Le Hamas, quant à lui, a dénoncé l’accord. « Cet accord ne répond pas aux besoins du peuple palestinien. Il étouffe la bande de Gaza, et la transforme en une grande prison où les sorties et les entrées sont contrôlées par des pays de tutelle », indique un communiqué du mouvement. Le groupe a en outre critiqué l’Autorité palestinienne pour avoir « accepté ce faible accord et donné l’impression qu’il s’agit d’un grand exploit ». D’autre part, sur le plan israélien interne, le vote par le Parlement (Knesset) d’une proposition de loi de l’opposition pour sa dissolution et la convocation d’élections anticipées, prévu initialement pour aujourd’hui, a été reporté au 21 novembre. Ce report a été décidé suite à une intervention en ce sens du nouveau chef du Parti travailliste, Amir Peretz, auprès du député Zevoulon Orlev, du Parti national religieux (PNR). M. Peretz entend exploiter ce report pour tenter de convenir avec M. Sharon, lors d’une rencontre prévue demain, d’élections anticipées. Sur le terrain, l’armée israélienne a arrêté onze activistes palestiniens, alors qu’un soldat était légèrement blessé par l’explosion d’un engin, lors d’une incursion à Naplouse en Cisjordanie. Enfin, un tribunal militaire israélien a définitivement innocenté un officier accusé par ses hommes d’avoir vidé, le 5 octobre 2004, le chargeur de son arme sur une fillette palestinienne qui était déjà morte dans la bande de Gaza. L’identité de l’officier n’a pas été rendue publique.
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a annoncé hier un accord entre Israël et les Palestiniens sur l’ouverture des frontières de la bande de Gaza, après d’intensifs pourparlers sous l’égide du quartette et de Washington. Aussitôt, les différentes parties se sont félicitées, seul le Hamas rejetant l’arrangement, alors que le président palestinien, Mahmoud Abbas,...