Rechercher
Rechercher

Actualités

Le gouvernement irakien lance une enquête sur un nouveau scandale de prisonniers Jaafari estime difficile d’améliorer les relations avec la Syrie

Le Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari a estimé difficile d’améliorer les relations avec Damas, estimant que les autorités syriennes ne font rien pour contrôler leur frontière face à l’infiltration de combattants étrangers dans son pays. D’autre part, le gouvernement irakien a lancé hier une enquête sur le cas de prisonniers, en majorité sunnites, détenus sans décision de justice dans un centre du ministère de l’Intérieur, révélant un nouveau scandale touchant aux droits des détenus en Irak. Dans une conférence de presse à Bagdad, Ibrahim Jaafari a révélé avoir envoyé un émissaire à Damas pour tenter de normaliser les relations bilatérales, mais qu’il avait décidé de le rappeler après avoir pris connaissance de la teneur du discours du président syrien Bachar el-Assad du 10 novembre. M. Assad avait alors accusé des parties « internationales et locales » de saboter les relations de son pays avec l’Irak, et avait estimé que les responsables irakiens n’étaient pas « libres de leurs décisions ». Le Premier ministre irakien, qui n’a cessé de reprocher aux autorités de Damas leur laxisme quand il s’agit de stopper les infiltrations de combattants dans son pays, s’est dit « prêt à améliorer les relations avec la Syrie quand les conditions s’y prêteraient ». « Mais tant que le laxisme dans la lutte contre les infiltrations demeurera et tant qu’il y aura des activités hostiles à l’Irak en Syrie, notre position restera la même », a-t-il ajouté. Sur un autre plan, le Premier ministre irakien a annoncé une enquête sur 173 détenus après avoir reçu des informations selon lesquelles ils avaient été mal nourris et torturés. « J’ai immédiatement décidé la formation d’une commission présidée par un des vice-Premiers ministres et qui regroupe des membres du gouvernement. Elle a commencé son enquête mardi et devra présenter ses conclusions dans deux semaines », a-t-il ajouté. « L’important est de savoir comment cela a-t-il pu se produire », a-t-il dit, ajoutant que « des mesures fermes seront prises à l’encontre des responsables ». Le Premier ministre a fait état de la mise sur pied d’une deuxième commission chargée d’étudier « les conditions de détention dans les autres centres en Irak et de déterminer le nombre total de prisonniers ». Une source officielle a précisé que les détenus, en majorité des sunnites, avaient été découverts par des soldats américains qui avaient fait une descente dimanche soir dans un bâtiment appartenant au ministère de l’Intérieur. « Ils étaient détenus sans décision de justice, et l’armée américaine les a transférés dans un autre lieu de détention », à Jadriya, dans le sud de Bagdad. « Tous les responsables de ce centre ont été arrêtés par les soldats américains », a déclaré cette source, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. La Force multinationale et l’ambassade US en Irak ont affirmé que les mauvais traitements de prisonniers ne seront pas tolérés après l’annonce officielle de cas de « tortures ». De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, s’en est félicité. Au plan politique, M. Jaafari a annoncé sa participation, au Caire, à une réunion préparatoire d’une conférence de réconciliation nationale, parrainée par la Ligue des États arabes. Mais il a réitéré son veto à toute présence de membres de l’ancien parti Baas de Saddam Hussein ou de personnalités impliquées dans les violences. Toutefois, au Caire, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, n’a pas exclu, dans une déclaration à l’AFP, la présence d’ex-baassistes s’ils n’ont pas « de sang sur les mains ». Entre-temps, quinze Irakiens, dont 13 policiers et soldats, ont été tués dans différentes attaques dans la région de Bagdad et au nord de la capitale, selon des sources de sécurité. De son côté, l’armée américaine a annoncé que trois marines avaient été tués à la suite d’attaques lundi à Oubaïdi, à 20 km de la frontière irako-syrienne, où se déroule l’offensive militaire « rideau d’acier ». Par ailleurs, une unité d’intervention rapide de la police a mené hier une opération héliportée sur la localité de Youssoufiya, à 30 km au sud de Bagdad, et arrêté 24 personnes soupçonnées de violences. Enfin, le ministre irakien du Pétrole, Ibrahim Bahr al-Ouloum, a affirmé hier que près de 60 actes de sabotage avaient visé des oléoducs ou gazoducs en Irak au cours des trois derniers mois.
Le Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari a estimé difficile d’améliorer les relations avec Damas, estimant que les autorités syriennes ne font rien pour contrôler leur frontière face à l’infiltration de combattants étrangers dans son pays. D’autre part, le gouvernement irakien a lancé hier une enquête sur le cas de prisonniers, en majorité sunnites, détenus sans décision de...