Actualités - CHRONOLOGIE
Les députés de la Békaa au Sérail pour accentuer la pression sur le gouvernement
le 15 novembre 2005 à 00h00
La campagne menée par le Hezbollah contre le gouvernement s’articule désormais autour d’un double axe, politique et économique, l’exploitation de la crise sociale par la formation chiite ayant pour principal objectif d’accroître la pression sur l’équipe Siniora. Représenté par deux ministres au sein du gouvernement, le bloc parlementaire du Hezbollah n’a pas hésité hier à menacer de recourir à l’escalade et à la rue si l’Exécutif ne subventionne pas le prix du mazout, sachant que, depuis quelques jours, la rue a commencé à bouger à Baalbeck, dans la Békaa, où l’on a organisé des manifestations, coupé des routes à la circulation et brûlé des pneus pour protester contre la hausse du prix du mazout.
Une délégation des députés de Baalbeck-Hermel, formée de MM. Hussein Hajj Hassan, Jamal Takch, Ali Moqdad, Ghazi Zeayter, Ismaël Succarieh, Marwan Farès, Nader Succar, Nawwar Sahili et Kamel Rifaï, a été reçue au Sérail par le Premier ministre, Fouad Siniora.
À la presse, M. Hajj Hassan a indiqué que la délégation, qui était accompagnée des présidents des municipalités de la région, a demandé à M. Siniora de soumettre les revendications des habitants de la région au Conseil des ministres, durant la réunion qu’il tiendra, après-demain, jeudi. « Les habitants, a-t-il ajouté, souhaitent que le prix du bidon de mazout soit ramené à 12 000 livres et maintenu inchangé durant tout l’hiver, sans que cette subvention ne se répercute sur le prix de l’essence. »
Selon le député du Hezbollah, M. Siniora a promis de soulever cette question en Conseil des ministres. Mais de sources ministérielles, on a jugé difficile d’accéder à cette demande, alors que l’État s’apprête à réduire ses dépenses, dans la mesure où une subvention du prix du mazout coûterait au Trésor près de 100 milliards de livres sur une période de six mois.
En réponse à une question, M. Hajj Hassan a indiqué que les députés poursuivront leur action si aucune suite favorable n’est donnée à leurs revendications. « Nous avons attiré l’attention du Premier ministre sur le fait que la rue a commencé à bouger, indépendamment des forces politiques ou en coordination avec elles. Nous espérons que nous n’arriverons pas au point où nous nous verrons obligés de recourir à l’escalade », a-t-il menacé.
Il a démenti toute dimension politique au mouvement revendicatif du Hezbollah. « Nous l’avons entamé il y a un mois et demi, et l’année dernière, nous avions demandé à l’ancien chef de gouvernement, Omar Karamé, de subventionner le prix du mazout, ce que son équipe avait fait », a dit M. Hajj Hassan.
Il n’en demeure pas moins que nombre d’observateurs n’ont pas manqué de relever que la rue dans la Békaa n’a commencé à bouger que lorsque le chef de la diplomatie syrienne, Farouk el-Chareh, avait justifié le refus de Damas de permettre au procureur allemand, Detlev Mehlis, d’interroger les six officiers syriens au Liban, par la crainte de « manifestations qui perturberaient la stabilité du Liban ».
La campagne menée par le Hezbollah contre le gouvernement s’articule désormais autour d’un double axe, politique et économique, l’exploitation de la crise sociale par la formation chiite ayant pour principal objectif d’accroître la pression sur l’équipe Siniora. Représenté par deux ministres au sein du gouvernement, le bloc parlementaire du Hezbollah n’a pas hésité hier à...
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