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Terrorisme - Les chefs de police arabes souhaitent une meilleure coordination Les Jordaniens rassurés, malgré le risque de tensions avec la communauté irakienne

En montrant à la télévision une Irakienne suspectée d’implication dans les attentats de Amman, les autorités jordaniennes ont voulu rassurer la population et prouver l’efficacité des services de sécurité, au risque de tensions avec la communauté des réfugiés irakiens. Les autorités voulaient « rassurer les Jordaniens sur l’efficacité des services » de renseignements du pays, a expliqué à l’AFP le vice-Premier ministre, Marwan Moasher, peu après la diffusion télévisée des aveux de Sajida Atrous Rishawi (35 ans). Les autorités n’ont d’ailleurs pas attendu longtemps pour annoncer cette arrestation qui, selon des responsables, a eu lieu dimanche à 11h00 heure locale, dans un appartement à Tlaa al-Ali, quartier ouest d’Amman, où les quatre Irakiens qui devaient mener les attentats avaient loué un autre meublé le 7 novembre. « Les services de renseignements, qui avaient reçu un coup dur avec les attentats-suicide, ont clairement redoré leur blason et prouvé leur efficacité en arrêtant rapidement un témoin-clé, l’épouse d’un des trois kamikazes, qui devait elle aussi se faire exploser », a indiqué à l’AFP un responsable gouvernemental. Mais bien que les services de renseignements eurent repris le devant de la scène, le roi de Jordanie a tenu à rassurer la population en affirmant que le royaume hachémite, où le souci de sécurité est particulièrement important, ne saurait devenir un État policier. Abdallah II s’est engagé à œuvrer pour que la Jordanie « tente de trouver un équilibre entre la liberté et la sécurité, de manière à rassurer les Jordaniens et leurs invités (étrangers vivant en Jordanie) », a-t-il dit, dans une déclaration à l’agence officielle Petra. Les auteurs des attentats de mercredi sont tous irakiens, « aucun Jordanien n’est suspect ou n’a été arrêté », a déclaré samedi M. Moasher. Cette réalité risque de provoquer des tensions entre les Jordaniens et les centaines de milliers d’Irakiens réfugiés en Jordanie. « En raison de leur douleur et du choc, beaucoup de Jordaniens ont réagi avec colère contre des Irakiens, mais aucun incident sérieux n’a été rapporté », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. Toutefois les voitures immatriculées en Irak se font rares dans les rues de Amman, certains passagers ayant été insultés au passage par des conducteurs jordaniens. « Il s’agit d’incidents isolés », a insisté le responsable gouvernemental, alors que tant le roi que le Premier ministre et son adjoint ont multiplié les déclarations pour dire que les Irakiens sont des invités de la Jordanie, qu’ils ne sont pas responsables des actions d’un « groupe de terroristes criminels qui n’ont pas de nationalité ». Sur le plan de l’enquête, l’US Army a fait savoir hier qu’un homme portant le même nom que l’un des auteurs du triple attentat-suicide à Amman avait été brièvement détenu l’an dernier en Irak par les forces américaines, mais affirme ignorer s’il s’agit de la même personne. L’intéressé se nomme Safar Mohammed Ali, comme l’un des trois kamikazes identifiés par les autorités jordaniennes après les attentats de Amman. Enfin, les chefs de police et de sécurité des pays de la Ligue arabe, réunis à Amman, ont plaidé hier en faveur d’une meilleure coordination de leurs services pour combattre le terrorisme. Les représentants des polices des 22 pays membres de la Ligue arabe « condamnent vigoureusement les lâches attaques terroristes » qui ont frappé la capitale jordanienne mercredi dernier, selon une déclaration publiée à l’issue de cette conférence de deux jours. Le texte, baptisé « Déclaration de Amman », recommande « un renforcement de la coopération et de la coordination entre les services de sécurité arabes, à travers un échange d’informations et d’expertises (...) pour supprimer le terrorisme ». Les participants ont également exhorté « les gouvernements, les médias, les écoles, les autorités religieuses et les sociétés civiles à unir leurs forces et alerter sur les dangers du terrorisme ».
En montrant à la télévision une Irakienne suspectée d’implication dans les attentats de Amman, les autorités jordaniennes ont voulu rassurer la population et prouver l’efficacité des services de sécurité, au risque de tensions avec la communauté des réfugiés irakiens.
Les autorités voulaient « rassurer les Jordaniens sur l’efficacité des services » de renseignements du pays,...