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CONFÉRENCE - Le Liban 95e parmi 155 pays, selon le rapport « Doing Business 2006 » Le ministre de l’Économie n’écarte pas un relèvement du taux de la TVA et du prix de l’essence
Par MOKBEL Liliane, le 15 novembre 2005 à 00h00
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Sami Haddad, et le ministre des Finances, Jihad Azour, ont tenu hier un même langage économico-financier lors de la conférence intitulée « Faire des affaires en 2006 : comment améliorer l’environnement des affaires au Liban ». En deux mots comme en mille, ils se sont prononcés pour une libéralisation accrue des secteurs des services publics et pour un accroissement des impôts à l’avenir.
Les réflexions des deux responsables ont fait suite aux conclusions du rapport annuel « Faire des affaires en 2006 : création d’emplois » relatives au Liban, publié par la Société financière internationale (FSI), filiale de la Banque mondiale pour le développement du secteur privé. Ce rapport établit un classement mondial des réglementations et des réformes majeures relatives aux entreprises dans 155 pays. Au sein de ce classement, le Liban a occupé la 95e position suivant huit paramètres relatifs au nombre de procédures requises pour le paiement des taxes, le recrutement et le licenciement des employés, le commerce transfrontalier, l’obtention d’un crédit, l’enregistrement d’un titre de propriété, la protection de l’investissement, l’obtention d’un permis et l’exécution des contrats de travail.
275 jours pour un permis
Selon le rapport, entamer un projet d’affaires au Liban nécessiterait la conclusion de six procédures différentes qui prendraient 46 jours et représenteraient un coût de 110,6 % (en pourcentage de revenu par tête d’habitants) et un capital minimum de 68,5 % (en pourcentage de revenu par tête d’habitants). Quant à l’obtention d’un permis, il requiert 16 procédures différentes, 275 jours et un coût de 214 % (en pourcentage de revenu par tête d’habitants). En ce qui concerne le commerce transfrontalier, le nombre de documents nécessaires à l’exportation est de 6, alors que celui des signatures est de 15. L’achèvement de l’opération d’exportation exige 22 jours. Pour assurer l’exécution d’un contrat de travail, ceci requiert, selon le rapport, 39 procédures et 721 jours.
Les indicateurs proposés par le rapport en général renforcent le besoin pressant de réformes, en particulier dans les pays pauvres. Ce sont ces pays qui exercent le plus de pressions fiscales sur les entreprises. Il y a là une incitation à l’évasion fiscale, et, pour nombre d’entreprises, à rejoindre le secteur informel, ce qui a pour effet de réduire les recettes fiscales de l’État. L’analyse montre également que pour les entreprises de fabrication, installées dans les pays en développement, les coûts administratifs, qui entravent l’activité commerciale, sont supérieurs à ceux occasionnés par les droits de douane et les quotas.
Une économie malade
Ainsi, le ministre Sami Haddad a estimé que l’économie du pays est « malade » et qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour y remédier. L’ancien responsable au sein de la Banque mondiale a souligné que l’inaction du gouvernement signifierait au bout du compte « la faillite ».
En réponse à plusieurs questions, il a reconnu qu’un relèvement du taux de la TVA ainsi que du prix de l’essence à la pompe était sérieusement envisageable. Selon lui, le recours à la privatisation de certains secteurs publics n’est pas nécessairement synonyme de licenciement massif de fonctionnaires. « Il faut compter sur le secteur privé et non sur le secteur public pour la création d’emplois », a-t-il insisté, affirmant que le secteur des télécoms sera probablement le premier secteur public à être privatisé. D’après le ministre de l’Économie, c’est au Parlement de se prononcer s’il juge les décisions du gouvernement à cet égard inappropriées, soulignant que ce dernier est prêt à assumer toutes sortes de critiques.
En ce qui concerne le report de la conférence internationale d’aide au Liban, Sami Haddad a indiqué que plusieurs facteurs ont joué en faveur de ce report. Il a indiqué que, d’une part, l’agenda des pays européens, qui représentent la majorité des donateurs, est particulièrement chargé et, d’autre part, le Liban n’a pas encore préparé un document qui refléterait sa volonté à entamer les réformes structurelles requises par la communauté internationale.
De son côté, le ministre des Finances, Jihad Azour, s’est prononcé pour un renforcement de la stabilité économique à travers une baisse du déficit budgétaire à 3 % du PIB, et une réduction du ratio de la dette par rapport au PIB, en maintenant un excédent primaire au cours des cinq prochaines années. Il a insisté sur une libéralisation de certains secteurs publics, en améliorant la gestion des fondements de l’État. « À travers cette démarche, le gouvernement entend rendre service à l’économie, pas seulement au Trésor », a-t-il dit.
Jihad Azour a rappelé que l’annulation de dix jours fériés a permis d’accroître de 8 % la productivité de la population active. Dans le cadre des efforts de l’État à dynamiser certains départements, il a promis une extension des horaires de travail des douanes. Lesquelles devraient travailler dans un premier temps jusqu’à 18 heures avant de porter les horaires à 24 heures.
Liliane MOKBEL
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Sami Haddad, et le ministre des Finances, Jihad Azour, ont tenu hier un même langage économico-financier lors de la conférence intitulée « Faire des affaires en 2006 : comment améliorer l’environnement des affaires au Liban ». En deux mots comme en mille, ils se sont prononcés pour une libéralisation accrue des secteurs des services publics...
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