À l’occasion de la publication annuelle de la 4e édition du « Digest Arab Insurance Rating » réalisée par le groupe Muhanna, spécialisé dans la consultation actuarielle, et parrainée par la Fédération arabe de l’assurance, une étude a recensé l’état de solvabilité de 88 sociétés d’assurances dans le monde arabe.
Cette étude a couvert 45 % du marché arabe des assurances selon le montant des primes perçues par les assurances.
Les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Maroc représentent les marchés dont la valeur totale des primes est la plus élevée et qui avoisine les 1,5 milliard de dollars.
Le Yémen et la Palestine figurent au bas du tableau avec environ 36 millions de dollars.
La valeur de la prime en pourcentage du PIB qui révèle le taux de pénétration de l’assurance dans l’économie nationale s’avère être la plus élevée au Liban avec un taux de 3 %.
Ce rating par ailleurs est « une opinion » de l’état financier d’un nombre de sociétés d’assurances, et il est effectué de la propre initiative du groupe Muhanna.
Comment donc se déroule le processus d’évaluation des sociétés ?
Le groupe Muhanna, comme l’explique son président, Ibrahim Muhanna, prend contact avec le plus grand nombre possible de sociétés d’assurances dans la région, et leur propose de réaliser une évaluation de leur solvabilité et de leur capacité à couvrir un risque en se basant sur leurs bilans financiers.
À titre d’exemple, sur 55 sociétés d’assurances libanaises contactées, uniquement 10 ont été incluses dans l’étude.
La réticence manifestée par les 45 autres sociétés est due à plusieurs facteurs, selon Ibrahim Muhanna, qui s’est empressé en premier lieu à l’expliquer par la « jeunesse » de son groupe. Il a ensuite souligné l’effet dissuasif de facteurs tels que le manque de transparence au niveau de la publication des bilans, l’absence de lois régulatrices pour dicter aux assurances les procédures de rédaction de leurs bilans ainsi que l’absence d’une tierce partie qui pourrait éventuellement imposer une procédure de rating.
Le gouvernement jordanien exige par contre à ses sociétés d’assurances de rendre publics leurs bilans tous les ans, ce qui rend l’accès aux informations plus facile, ajoute-t-il.
À partir de là, deux possibilités sont envisageables : un rating non interactif qui se base sur les données et les bilans fournis par l’assurance, et le rating interactif qui attaque le volet management plus que le volet financier. Les résultats peuvent conduire à de différentes conclusions selon la méthode envisagée. À titre d’exemple, la société d’assurances ADIR de la Byblos Bank a été classée A en 2002, selon la méthode non interactive, et a vu sa cote tomber à A¯ en 2004 quand le groupe Muhanna a entrepris un rating interactif pour analyser son état financier.
Pour le cas libanais, les 10 compagnies d’assurances recensées représentent 18 % du total des compagnies et 47 % du marché des primes.
Cette part, qui représente presque la moitié du marché des primes alors que le nombre de compagnies recensées est faible par rapport au total, ne reflète pas exhaustivement l’état du marché libanais de l’assurance, commente Ibrahim Muhanna.
En réponse à la fiabilité des bilans des compagnies d’assurances et à l’éventuelle manipulation des chiffres, Muhanna répond en soulignant l’importance de la variation du mouvement des réserves, qui constitue un élément crucial pour détecter l’état financier de la société encore plus que les bilans.
Magali GHOSN
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