Je suis allée le trouver, il y a trois ans, pour lui demander d’accepter la présidence de l’UPEL (Union pour la protection de l’enfance au Liban) sur le conseil de Me Georges Khadige, président sortant et son collègue juriste et ami. M. Kheir me demande quel serait son travail à l’UPEL et quel temps environ il faudrait y consacrer. J’explique de mon mieux et lui passe mon livre sur l’UPEL contenant la liste des derniers éminents présidents, depuis Jawad Osseiran, Abdel Basset Ghandour, Ghassan Rabah, Georges Khadige et lui, s’il veut bien. Il me demande deux jours pour réfléchir. Pensant, m’a-t-il avoué, qu’il doit consacrer de son temps au bénévolat des œuvres sociales et de charité, la réponse fut positive, à ma grande joie. Élu à l’unanimité, il se met à l’œuvre. Mais l’UPEL traverse les années les plus difficiles de son histoire : association « semi-publique » et chargée par l’État des relations des mineurs en difficulté avec la loi et des solutions socio-éducatives les concernant, y compris la rééducation en internat. Ce travail, couvrant les six mohafazats du Liban, est entrepris par un personnel de qualité qui se voit obligé de fournir un travail professionnel sans être rémunéré durant 3 ou 4 mois, le ministère des Finances ne débloquant pas l’argent dû à l’UPEL. M. Kheir, avec son calme et sa maîtrise professionnelle, affronte ces difficultés et soutient jusqu’au bout les membres de son comité directeur ainsi que le personnel. Mais il nous signifie qu’il ne renouvellera pas son mandat. Et voilà qu’il est appelé à un « plus haut service » : au sommet de l’appareil judiciaire. Nous sommes très fiers qu’il ait été choisi pour ce remarquable poste de premier président du Conseil supérieur de la magistrature. Nous le félicitons, sûrs qu’il n’oubliera pas l’UPEL pour le plus grand bien de « nos enfants » et celui de notre pays. Olga SARA Membre de l’UPEL