Dans le cadre du programme lancé par le gouvernement sur le soutien des petites et moyennes entreprises libanaises, l’Union européenne a offert hier 60 millions d’euros pour concevoir et fabriquer des instruments de soutien aux PME et aux microentreprises.
Le Conseil économique et social, en collaboration avec le ministère de l’Économie et du Commerce ainsi que le Fonds national de développement économique et social, a organisé, en effet, une série de séminaires, étalés sur deux jours, sur les moyens de « bâtir un environnement propice à la croissance des PME » et qui s’achève aujourd’hui.
L’État s’est engagé, lors de la réunion d’hier, par le biais d’un programme, à promouvoir le développement et le soutien des PME qui constituent avec les entreprises familiales le pilier de l’économie libanaise.
Le gouvernement a déjà adopté une série de projets tels que Elcim 2, Kafalat, EcomLeb, QuaLeb pour assurer les modalités nécessaires à la création et au développement de ces entreprises.
Le ministre de l’Économie et du Commerce, Sami Haddad, a précisé que ce programme intervient sur trois niveaux : il vise à créer un cadre adéquat au développement de ces entreprises et les mécanismes de contrôle de ces derniers. Ce projet a également comme objectif la création d’un réseau spécialisé de centres de développement des affaires, comme Elcim 2, qui assure une assistance directe aux compagnies industrielles.
Ce programme devrait enfin assurer le financement de ces PME par le biais d’un système de cogarantie avec Kafalat. Cette dernière octroiera des crédits aux entreprises sans qu’ils aient besoin de recourir à un nantissement.
La mise en œuvre de ce programme n’est pas juste l’affaire du gouvernement libanais, elle doit nécessairement se faire en collaboration avec le secteur privé, a ajouté le ministre Haddad.
En revanche, cette tâche n’est pas aussi facile à appliquer à l’économie libanaise.
Le chef de la Délégation de l’Union européenne, Patrick Renaud, a souligné lors de son intervention le danger « du mythe au Liban des vertus d’un laisser-faire illimité. Ce mythe est dangereux quand il se substitue à toutes les idées ».
Les entrepreneurs libanais, selon Patrick Renaud, vivent une illusion selon laquelle ils n’ont pas d’emprise sur leurs problèmes. Les dangers sur le développement juste des PME ne s’arrêtent pas là. L’absence d’investissements des opérateurs dans la formation professionnelle, la faible capitalisation des bénéfices, la confusion des patrimoines sociaux et personnels, et enfin le manque de transparence dans la gestion des opérateurs constituent des obstacles, selon Renaud, au développement efficace des petites et moyennes entreprises.
Le problème de la bureaucratie, de la cherté des procédures étatiques et de l’absence d’une stratégie de sortie pour les sociétés en difficulté rend encore plus réticents les investisseurs à approcher officiellement le gouvernement, estime de son côté, le directeur de l’unité du fond de développement économique et social, Haytham Omar. Il souligne qu’environ 40 % des PME libanaises ne sont pas enregistrées.
Magali GHOSN
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