PROJECT LEBANON 2005 - Un nouveau record en nombre de participants pour la 11e foire du bâtiment Le secteur de la construction résiste à la crise

Le secteur de la construction, un secteur-clé de l’économie libanaise, a été affecté par les événements qui ont touché le pays depuis le début de l’année, mais sa capacité de résistance a eu le dessus, selon les professionnels qui participaient à la 11e édition du Salon Project Lebanon. La foire internationale des technologies de construction et d’équipements s’est achevée dimanche au BIEL. Bien qu’elle ait diversement affecté les entreprises du secteur, la crise s’est globalement manifestée par un ralentissement de l’activité, soit par une baisse des investissements, soit par un arrêt des travaux déjà entamés. L’un des problèmes conjoncturels auwquels il a fallu faire face a notamment été le départ des ouvriers syriens qui constituent le principal contingent de main-d’œuvre sur les chantiers. La foire Project Lebanon a été l’occasion pour une centaine d’exposants de tabler sur une accélération de l’activité pour le reste de l’année : il ont été encouragés par une affluence record, selon les organisateurs. Pour Sakr Lebanon, professionnel en éclairage et dans les générateurs d’électricité, « l’électricité est un besoin primaire, ce qui fait que ce domaine est très peu affecté par les fluctuations du marché libanais et ses événements tragiques récents » selon Marwan Haïdar, directeur commercial des ventes. Il ajoute que le marché libanais est en croissance même s’il reste infime par rapport aux marchés arabes : « Le marché libanais ne représente que 3 % de l’activité globale du marché arabe. » Même s’il est de petite taille, le marché libanais attire de plus en plus d’exposants européens qui y investissent pour faire du Liban leur vitrine et la rampe de lancement de leurs produits vers la région du Levant. « La demande libanaise pour les produits de construction européens est croissante, et la collaboration avec les entrepreneurs libanais a été très encourageante », selon la PDG de la société belge SpanTech. « La proximité du marché libanais par rapport à l’Europe et sa situation de porte d’entrée pour le Moyen-Orient sont des atouts qui font que notre entreprise y envisage un investissement », déclare le directeur général de la société française FTZ, Jean Fauquet. Du côté des entreprises libanaises, le bilan des activités pour 2005 a certes connu un ralentissement, mais toutes sont convaincues que le secteur de la construction connaîtra un essor dans les années à venir. Selon la directrice de marketing de Libel, Boushra Mezher, « le bilan de cette année a été meilleur que celui de l’année dernière, même s’il a été affecté par les derniers événements ». La société Alpha International « n’a pas eu de pertes par rapport à l’année dernière et n’a pas été affectée par les événements récents du fait que les projets en cours sont financés par l’extérieur », selon son manager pour la région du Moyen-Orient, Patrick Karam. La société Albina affiche un bilan plus mitigé. « Nous avons été très affectés par la situation », selon sa consultante en ventes, Denise Chaoul, l’entreprise n’ayant par ailleurs pas été épargnée par la concurrence des produits chinois. Pour Uniceramic, dont la SFI (Société financière internationale, groupe Banque mondiale) est l’un des actionnaires, les résultats de cette année sont également inférieurs aux précédentes. « Le marché libanais est notre principal terrain d’activité, car à l’export, la concurrence est très forte », selon le responsable marketing. Il ajoute que l’accord bilatéral en matière d’échanges commerciaux entre l’Égypte et le Liban a exonéré les produits égyptiens de taxes douanières, ce qui a été un facteur de régression des ventes locales. En 2003, le marché des carreaux a connu une évolution de 10 %, l’anticipation pour l’évolution de ce marché de 2004 à 2005 a été de 10 % aussi, mais 2005 sera finalement marquée par une stagnation, voire un recul de 5 %. Magali GHOSN