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Société - Il existe un millier de bordels uniquement à Lhassa, la capitale Loin de la propagande chinoise, la prostitution s’étend au Tibet

Loin des images idylliques de la propagande officielle chinoise célébrant les 40 ans de la création d’une région autonome au Tibet sous administration chinoise, la prostitution s’étend sur le « Toit du monde ». Amy Li, une jeune fille menue de 19 ans originaire de la province chinoise du Hunan (centre-Sud), était venue à Shigatse, la deuxième ville la plus peuplée du Tibet, avec ses 80 000 habitants, dans l’espoir d’obtenir un bon travail. Mais, à la place, elle doit vendre son corps. « Je regrette d’avoir abandonné l’école, mais je ne peux guère y faire grand-chose maintenant », dit-elle, espérant pouvoir « retourner chez elle pour trouver un travail correct ». Largement niée par les autorités chinoises, la prostitution s’est répandue sur ce territoire envahi par les troupes chinoises en 1950 et devenu 15 ans plus tard une « région autonome » étroitement contrôlée par Pékin. Des milliers de femmes en provenance du reste de la Chine y ont afflué, transformant certains centres de villes en de véritables bordels, comme à Shigatse. La nuit, de petites lumières roses indiquent la présence de lieux de prostitution. Devant les façades de salons de beauté ou de centres de massage, de jeunes femmes aguichent le client, d’autres passent dans des cyclopousses. Officiellement, ce ne sont pas des prostituées. « Il n’y a pas de prostitution à Shigatse », affirme Panba Tsering, un fonctionnaire de la municipalité. « Les magasins que vous voyez font partie de l’industrie des services, et ils gagnent de l’argent en lavant les pieds des gens ou les cheveux », affirme-t-il. Les prostituées expliquent, quant à elles, que la concurrence est de plus en plus vive. « Cela fait deux ans que je dirige ce business, mais c’est difficile de gagner de l’argent », explique Cheng Li, 26 ans, propriétaire d’un « salon de beauté ». « Il y a trop de monde », dit-elle, affirmant qu’elle souhaite quitter le Tibet, après y être arrivée à l’adolescence, avec son père, un officier de l’armée. Aucune donnée officielle n’est disponible, mais, selon un groupe pro-tibétain basé à Londres, la Campagne pour un Tibet libre (Free Tibet Campaign), il existe un millier de bordels uniquement à Lhassa, dans la capitale tibétaine. Selon les militants protibétains de l’étranger, cet accroissement de la prostitution est dû à un flux de touristes de plus en plus important, mais aussi à la présence importante de militaires chinois dans cette région stratégique pour la Chine. Selon le gouvernement tibétain en exil, quelque 300 000 soldats chinois sont basés au Tibet. Le gouvernement ne communique pas de chiffre à ce propos, car cela est considéré comme un secret d’État.
Loin des images idylliques de la propagande officielle chinoise célébrant les 40 ans de la création d’une région autonome au Tibet sous administration chinoise, la prostitution s’étend sur le « Toit du monde ».
Amy Li, une jeune fille menue de 19 ans originaire de la province chinoise du Hunan (centre-Sud), était venue à Shigatse, la deuxième ville la plus peuplée du Tibet, avec...