Par Jihad YAZIGI Le gouvernement syrien prévoit de prendre une série de mesures dans les neuf mois qui viennent pour relancer l’économie syrienne et ébaucher un début de plan de réforme générale de l’économie, selon Abdallah Dardari, le vice-Premier ministre en charge des affaires économiques et président de la commission du Plan. Dardari a annoncé une liste de sept priorités sur lesquelles le gouvernement souhaite se concentrer d’ici à juin 2006, lors d’un séminaire organisé à Damas par le Economic Research Forum for the Arab Countries, Iran and Turkey (ERF), un réseau régional d’experts économiques basé au Caire. Les sept directions phares sont : 1) la mise à niveau du cadre législatif des affaires, y compris une série de nouvelles lois ; 2) le développement du système bancaire et financier, avec en particulier la réorganisation du secteur public ; 3) la mise en place d’une structure pour développer les exportations ; 4) l’amélioration de l’environnement des affaires ; 5) la réforme de l’Administration publique ; 6) la réforme du secteur public industriel pour le rendre plus compétitif et flexible ; 7) de nouvelles mesures pour permettre un « développement social ». Dardari a placé ces priorités dans le cadre du nouveau concept de « l’économie sociale de marché » que le parti Baas a adopté lors de sa dernière conférence régionale en juin et qui est censé remplacer le socialisme tel que formulé par l’idéologie originale du parti. Cette série de mesures de nature très vague risque de laisser sceptiques nombre d’experts qui attendent des mesures nettement plus détaillées. Quelques jours avant la tenue de ce séminaire, le président de la Fédération des Chambres de commerce syriennes, Rateb al-Shallah, avait adressé des critiques à peine voilées sur l’indécision et le manque de clarté de la politique économique du gouvernement. Le séminaire avait pour but de discuter des recommandations d’un rapport que l’ERF vient de publier sur la situation de l’économie syrienne. Ce rapport, dirigé par l’économiste franco-syrien Samir Aita, a recommandé une série de mesures, tels la mise en place de la TVA, l’unification et la réduction de l’impôt sur le revenu à 25 %, la libéralisation du marché des changes, le regroupement des industries du secteur public dans une seule société holding, l’unification des ministères de l’Économie et des Finances, etc. Le rapport a également mis le doigt sur les faiblesses de la Syrie dans trois domaines-clés qui entravent son développement économique et social : la mauvaise qualité de son cadre législatif ; le manque d’efficacité des autorités publiques ; et le déficit dans la liberté d’expression et dans la prise de responsabilité. En coopération avec :The Syria Report