La réputation de Claude Chabrol est établie depuis longtemps. Un bon cinéaste – inégal, ces derniers temps – doublé d’un amateur de bonne chère. Mieux, un fin gourmet, un connaisseur en la matière. Avec lui, pas question de «grande bouffe» (en allusion au film de Marco Ferreri qui brouilla les estomacs de Cannes en 1975), mais de «bonne bouffe». On assure qu’il choisit...
Actualités - CHRONOLOGIE
Septième Art - Un cinéaste français de la « bonne bouffe » Claude Chabrol se met à table (photos)
Par GOUX PELLETAN Jean Pierre, le 26 août 2005 à 00h00
La réputation de Claude Chabrol est établie depuis longtemps. Un bon cinéaste – inégal, ces derniers temps – doublé d’un amateur de bonne chère. Mieux, un fin gourmet, un connaisseur en la matière. Avec lui, pas question de «grande bouffe» (en allusion au film de Marco Ferreri qui brouilla les estomacs de Cannes en 1975), mais de «bonne bouffe». On assure qu’il choisit souvent le lieu de tournage de ses films en fonction de la gastronomie régionale (et des bonnes tables les plus proches). Toujours est-il que rares sont les films de Chabrol où on ne passe pas à table à un moment ou un autre. Et plus d’un titre, dans sa filmographie, est en liaison plus ou moins directe avec cette préoccupation majeure. Comme on va pouvoir s’en rendre compte ci-après.
Un thème dominant
Venu de la critique (dans les Cahiers du cinéma), Chabrol réalise son premier long métrage en 1958, Le beau Serge, produit avec l’argent d’un héritage (!). Tourné dans le cadre réaliste d’un département rural, la Creuse, le film est une des œuvres marquantes des débuts de la Nouvelle Vague du cinéma français. À double tour (1959) met en évidence l’influence d’Hitchcock, une des idoles du clan que formaient alors, avec Chabrol, Godard, Truffaut, Rohmer et Cie. En 1964, Chabrol signe Le tigre aime la chair fraîche (il n’était pas le seul!). Les choses deviennent plus sérieuses en 1969, avec Que la bête meure et, en 70, avec Le boucher. Dans le premier de ces films, une assez longue séquence met aux prises, au cours d’un repas, Jean Yanne (terrible!) et ses comparses; à un moment, la conversation roule sur la qualité (et le prix!) de la viande qu’on est en train de servir. Dans Le boucher, encore Jean Yanne est superbe dans le rôle d’un criminel en puissance (l’influence de son métier est déterminante. En 1985, nouveau titre significatif: Poulet au vinaigre (une bonne recette… et un film réussi!). Enfin, il n’y a pas si longtemps, Chabrol nous avait gratifié d’un Merci pour le chocolat, qui ne manquait pas de qualité(s): le film avait été programmé au ciné-club de l’Iesav. Et ce n’est probablement pas fini: bon appétit, M. Chabrol!
Spécialiste des
«Folies bourgeoises»
On sait, par ailleurs, que la critique (acerbe) de la société «bougeoise» – que ce soit à Paris ou en province – a toujours été un thème prioritaire du cinéma de Chabrol (un de ses films – en 76 – s’intitule Folies bourgeoises). Mais, paradoxe bien français, la cuisine «bourgeoise» échappe à cette dénonciation; à l’inverse, l’appellation équivaut à un critère de haute qualité! Détail apprécié par Orson Welles lui-même – à l’appétit légendaire – pendant le tournage (en 71) du film de Chabrol, La décade prodigieuse, où il tenait un des premiers rôles. Chez lui, Chabrol s’en remet à l’expertise de son épouse, l’actrice Stéphane Audran, qui lui cuisine – bourgeoisement – ses mets préférés. Le tout prochain projet de Chabrol? Un film adapté d’un roman de Serge Joncour, intitulé U.V. Un film-défi car, selon le metteur en scène, il ne s’y passe «absolument rien». Vraiment? Même pas quelques amuse-gueule pour tromper notre appétit?
Jean-Pierre GOUX-PELLETAN
Sources: «Le Monde».
La réputation de Claude Chabrol est établie depuis longtemps. Un bon cinéaste – inégal, ces derniers temps – doublé d’un amateur de bonne chère. Mieux, un fin gourmet, un connaisseur en la matière. Avec lui, pas question de «grande bouffe» (en allusion au film de Marco Ferreri qui brouilla les estomacs de Cannes en 1975), mais de «bonne bouffe». On assure qu’il choisit...
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