Neve Dekalim a ainsi entraîné dans sa chute la plupart des colonies de la bande de Gaza. En tout, 17 des 21 implantations de ce territoire sont tombées à une vitesse record, bien avant la fin des trois semaines...
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Eclairage Évacuer la plus grande colonie d’abord pour casser le moral des opposants
Par DUPEYRON Catherine , le 20 août 2005 à 00h00
Les planificateurs de l’évacuation des implantations de la bande de Gaza ont délibérément choisi de commencer par la plus grande, Neve Dekalim, avec l’intention de casser le moral des opposants. « L’état-major a décidé de commencer par Neve Dekalim, la plus grande colonie où se sont regroupés les renforts extérieurs les plus nombreux, pour casser l’esprit de combat dans les autres colonies », explique à l’AFP un officier sous le couvert de l’anonymat. « L’idée était que si la colonie la plus importante tombait, les autres suivraient. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé », précise-t-il.
Neve Dekalim a ainsi entraîné dans sa chute la plupart des colonies de la bande de Gaza. En tout, 17 des 21 implantations de ce territoire sont tombées à une vitesse record, bien avant la fin des trois semaines que prévoyait le plan de retrait.
« Je ne suis pas sûr que l’armée s’attendait à beaucoup de violences, y compris à Neve Dekalim, mais en commençant par cette colonie elle mettait fin tout de suite aux espoirs de certains de voir se développer une résistance farouche », précise Gabriel Horenczyk, spécialiste de la résolution des conflits à l’Université de Jérusalem.
« L’importance des forces déployées sur le terrain fait partie intégrante de la stratégie », explique Joseph Alpher, expert des questions militaires. « En regardant par la fenêtre, les colons voyaient des soldats partout. C’était un moyen de faire comprendre que rien ne pouvait arrêter l’opération », ajoute ce spécialiste attaché au Jaffee Center for Strategic Studies, à Tel-Aviv. « Cela a permis de neutraliser une partie de la violence potentielle à laquelle les autorités s’étaient préparées », ajoute-t-il. « De ce point de vue, l’utilisation de soldats plutôt que de policiers était un choix délibéré, outre qu’il n’y a pas assez de policiers pour accomplir seuls cette mission. Les soldats symbolisent l’unité de la nation et les colons, qui font aussi l’armée, sont certainement plus réticents à frapper un soldat qu’un policier », explique pour sa part l’officier. « Les colons, champions du monde de la guerre psychologique, ont tout fait : pleuré, hurlé, exhibé leur bébé à la face des soldats pour les culpabiliser, mais, au final, ceux-ci ont accompli leur mission, sans refuser d’exécuter les ordres », relève Moshé Lissak, professeur de l’Université de Jérusalem, expert des relations entre civils et militaires.
La préparation des soldats s’est faite en conséquence. « Ils ont surtout reçu une formation psychologique, beaucoup plus que physique. Il y a eu beaucoup de simulations. Cela fait des mois que le département psychologie de l’armée se prépare à cette opération », précise M. Horenczyk.
Durant l’évacuation, parfois mouvementée voire violente, on a vu les soldats et les policiers faire preuve d’une grande retenue, écouter les vitupérations des colons évacués, en essayant de rester impassibles. Seuls quelques soldats, souvent de jeunes femmes, n’ont pu s’empêcher de pleurer, joignant leurs larmes à celles des colons.
De fait, le dispositif a été conçu pour éviter au maximum les échanges entre colons et les forces de l’ordre. Chaque soldat avait une mission bien définie. Au sein de chaque groupe de seize hommes, seuls deux ou trois officiers étaient habilités à parler, des hommes mâtures, capables de résister à la pression psychologique exercée par les colons.
Un soldat outillé était assigné à l’ouverture de la porte des maisons, par la force si besoin, les autres à porter les colons, emmener les enfants, voire porter les valises d’effets personnels que les habitants emportaient avec eux. « Néanmoins, cela a été parfois très difficile pour les soldats. Certains se sont effondrés après. L’armée a mis en place des cellules psychologiques pour les aider à surmonter ce moment », indique l’officier.
Catherine DUPEYRON
Les planificateurs de l’évacuation des implantations de la bande de Gaza ont délibérément choisi de commencer par la plus grande, Neve Dekalim, avec l’intention de casser le moral des opposants. « L’état-major a décidé de commencer par Neve Dekalim, la plus grande colonie où se sont regroupés les renforts extérieurs les plus nombreux, pour casser l’esprit de combat dans les autres colonies », explique à l’AFP un officier sous le couvert de l’anonymat. « L’idée était que si la colonie la plus importante tombait, les autres suivraient. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé », précise-t-il.
Neve Dekalim a ainsi entraîné dans sa chute la plupart des colonies de la bande de Gaza. En tout, 17 des 21 implantations de ce territoire sont tombées à une vitesse record, bien avant la fin des trois semaines...
Neve Dekalim a ainsi entraîné dans sa chute la plupart des colonies de la bande de Gaza. En tout, 17 des 21 implantations de ce territoire sont tombées à une vitesse record, bien avant la fin des trois semaines...
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