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La vacance du poste de deuxième vice-Premier ministre semble être liée à des querelles au sein de la famille royale L’âge avancé des dirigeants jette une ombre sur l’avenir de la succession

Un transfert du pouvoir en douceur a suivi le décès du roi Fahd en Arabie saoudite, mais l’âge avancé des membres de la famille régnante et des signes de querelles jettent une ombre sur l’avenir de la succession. Le prince héritier Abdallah, demi-frère du défunt et qui dirige de facto le royaume depuis une décennie, a été vite nommé roi, mais il a seulement deux ans de moins que Fahd, mort à l’âge de 84 ans. Le puissant ministre de la Défense et deuxième-vice Premier ministre, le prince Sultan ben Abdel-Aziz, âgé d’environ 77 ans, a été désigné héritier du trône du royaume ultraconservateur, premier producteur et exportateur de pétrole au monde. Il a aussi été nommé premier vice-Premier ministre. Dans le but de rassurer les marchés pétroliers, le roi Abdallah a immédiatement annoncé le maintien à leurs postes des membres du gouvernement et des responsables ont assuré que la politique pétrolière du pays ne changerait pas. Cependant, pour la princesse Sarah ben Talal, nièce du roi décédé, « le peuple saoudien veut un mécanisme clair de succession ». « Tous (les membres de la famille royale) sont tombés d’accord (pour désigner) le prince héritier Abdallah car il est le plus âgé et le mieux placé. Le prince Sultan a été également approuvé pour devenir prince héritier. Mais que se passera-t-il ensuite ? » a déclaré à l’AFP la fille du prince Talal ben Abdel-Aziz connu pour son franc-parler. L’âge avancé du nouveau roi et de son prince héritier ouvre la voie à des questions sur l’avenir de la succession. Le poste de deuxième vice-Premier ministre, attribué depuis sa création en 1982 au prince Sultan en reconnaissance de sa qualité de second dans la course au trône, demeure vacant. Cette vacance semble être liée à des querelles au sein de la famille royale concernant la désignation d’un autre frère du monarque défunt pour prendre ce troisième poste en ligne d’importance. Le ministre de l’Intérieur, le prince Nayef ben Abdel-Aziz, et le gouverneur de Ryad, le prince Salmane ben Abdel-Aziz, seraient les candidats les mieux placés. Mais la différence d’âge favorise quatre autres princes plus âgés, y compris le prince Talal, âgé d’un peu plus de 70 ans et dont les prises de position en faveur de la démocratie sont incompatibles avec les autres membres de la famille royale conservatrice. Les trois autres princes sont Michaal, Moutaeb et Bandar ben Abdel-Aziz. Le poste de deuxième vice-Premier ministre « a été créé dans des circonstances spéciales. Son rôle est fini maintenant » après la nomination du prince Sultan comme héritier du trône, a estimé la princesse Sarah. La princesse Sarah, à la tête d’une ONG locale, a estimé que son père ne devrait pas être écarté des discussions sur la succession. « Nous ne devons pas ignorer que mon père a un droit (au trône) comme tous les autres frères. Ils doivent mettre mon père dans le cercle de prise de décision », a-t-elle dit. « Mon père est un fils de Abdel-Aziz. À mon avis et de l’avis de plusieurs autres personnes, il est l’un des mieux qualifiés pour jouer un rôle de premier plan à l’avenir », a-t-elle ajouté en allusion au fondateur de la dynastie des Saoud en 1932. Le prince non conformiste a publiquement critiqué les islamistes radicaux en Arabie saoudite et défendu en août 2004 un État non théocratique dans la riche monarchie même si elle applique la loi islamique. Mais le prince Talal, un moment ministre des Finances, a été marginalisé par d’autres membres puissants de la famille royale et n’a pas de fonction officielle. Le prince Nayef dirige le combat contre les partisans du réseau terroriste el-Qaëda, à l’origine d’une vague d’attentats sanglants depuis mai 2003. Lui et le prince Salmane sont des frères du nouveau prince héritier et devront bénéficier de son appui. Mais pour la princesse Sarah, « la nomination d’un frère plus jeune (lorsqu’un autre plus âgé est toujours en vie) est impossible, et si cela arrivait, ce ne serait pas un bon signe ». « Il y a une tradition bien connue au sein de la famille, selon laquelle le plus aîné et le mieux qualifié devra être en course » pour le trône, a-t-elle dit en référence au prince Talal. Ali KHALIL (AFP)
Un transfert du pouvoir en douceur a suivi le décès du roi Fahd en Arabie saoudite, mais l’âge avancé des membres de la famille régnante et des signes de querelles jettent une ombre sur l’avenir de la succession.
Le prince héritier Abdallah, demi-frère du défunt et qui dirige de facto le royaume depuis une décennie, a été vite nommé roi, mais il a seulement deux ans de moins que Fahd, mort à l’âge de 84 ans. Le puissant ministre de la Défense et deuxième-vice Premier ministre, le prince Sultan ben Abdel-Aziz, âgé d’environ 77 ans, a été désigné héritier du trône du royaume ultraconservateur, premier producteur et exportateur de pétrole au monde. Il a aussi été nommé premier vice-Premier ministre.
Dans le but de rassurer les marchés pétroliers, le roi Abdallah a immédiatement annoncé le maintien...