Pour jouer Mozart, même le plus simple en apparence – et Dieu sait que c’est le plus périlleux pour les interprètes –, il faut la grâce, la transparence et la sensualité frémissante. Vadim Repin avait trouvé ce soir-là cet esprit mozartien, cette audace de l’expression et cette aisance physique. Voilà du très beau violon, et ce Alla Turca de ce 5e concert sonnait merveilleusement. Une interprétation étincelante et...
Actualités - CHRONOLOGIE
Baalbeck Retrouvailles, avec Repin, des grandes heures du festival (photos)
Par LETAYF Joe-René, le 01 août 2005 à 00h00
Vadim Repin et l’Orchestre du Festival de Vilnius ont donné un concert sur les marches du temple de Bacchus. Dès les premières mesures du Divertimento de Mozart, le public a compris que quelque chose de grand allait se passer ce soir-là. La douceur des cordes, la précision rythmique, la plénitude et la générosité sonore ont fait de cette jeune formation (sans chef) une des meilleures du moment.
Pour jouer Mozart, même le plus simple en apparence – et Dieu sait que c’est le plus périlleux pour les interprètes –, il faut la grâce, la transparence et la sensualité frémissante. Vadim Repin avait trouvé ce soir-là cet esprit mozartien, cette audace de l’expression et cette aisance physique. Voilà du très beau violon, et ce Alla Turca de ce 5e concert sonnait merveilleusement. Une interprétation étincelante et sans chichis. Quel brio, quelle chaleur dans l’effusion de l’Adagio, l’accompagnement orchestral peut sembler un peu appuyé dans le tempo di menuette, mais son humour bruyamment rustaud était d’un effet irrésistible dans l’épisode « turc ». Repin n’hésitait pas à faire des pianissimi qui sont toujours dangereux en public, de surcroît avec des micros, où le moindre faux pas est fatal. Ses phrasés étaient purs et son archet chantait. Exit Repin. La deuxième partie était consacrée à Villa Lobos, compositeur brésilien, avec la 9e des Bachianias Brasileras en hommage à Bach. Belle interprétation de cet ensemble qui confirme ici son talent dans une œuvre où l’approche musicale est différente de celle de Mozart.
Quant à la Sérénade de Tchaïkovsky, œuvre symphonique tout de même d’un compositeur classique du XIXe siècle féru de musique baroque et galante, mais qui n’oublie pas pour autant ses origines, l’orchestre a montré un sens du phrasé remarquable, un discours souple, dansant avec un souci du détail et de la couleur qui a été une pure délectation. L’élégance, la bonne humeur et la perfection d’écriture de la valse ainsi que le finale incisif ont vite fait de séduire un public peut-être encore un tout petit peu réticent et frustré par la courte performance de Vadim Repin. Et c’est sur la pointe des pieds, accompagné par un imperceptible pizzicato des cordes et presque timide que notre violoniste est réapparu sous un tonnerre d’applaudissements avec les variations sur un thème du Carnaval de Venise de Sir Julius Benedict, où Repin mêlait la sensualité, l’érotisme ainsi que l’humour. Et c’est sur un autre tonnerre d’applaudissements qu’il a livré le meilleur de lui-même, seul, debout, face à un public médusé, un « monument » sans doute de la technique moderne du violon, et constituant à lui seul la synthèse du jeu violonistique de l’interprète d’exception qu’il fut ce soir-là, la sonate pour violon seul d’Eugène Ysaye.
Une nuit à marquer d’une pierre blanche.
Joe-René LETAYF
Vadim Repin et l’Orchestre du Festival de Vilnius ont donné un concert sur les marches du temple de Bacchus. Dès les premières mesures du Divertimento de Mozart, le public a compris que quelque chose de grand allait se passer ce soir-là. La douceur des cordes, la précision rythmique, la plénitude et la générosité sonore ont fait de cette jeune formation (sans chef) une des meilleures du moment.
Pour jouer Mozart, même le plus simple en apparence – et Dieu sait que c’est le plus périlleux pour les interprètes –, il faut la grâce, la transparence et la sensualité frémissante. Vadim Repin avait trouvé ce soir-là cet esprit mozartien, cette audace de l’expression et cette aisance physique. Voilà du très beau violon, et ce Alla Turca de ce 5e concert sonnait merveilleusement. Une interprétation étincelante et...
Pour jouer Mozart, même le plus simple en apparence – et Dieu sait que c’est le plus périlleux pour les interprètes –, il faut la grâce, la transparence et la sensualité frémissante. Vadim Repin avait trouvé ce soir-là cet esprit mozartien, cette audace de l’expression et cette aisance physique. Voilà du très beau violon, et ce Alla Turca de ce 5e concert sonnait merveilleusement. Une interprétation étincelante et...
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