Festival De Beiteddine - La formation de reggae se produit ce soir, au Chouf UB40 fête ses 25 ans de carrière et de lutte contre l’inégalité sociale (Photo)

Lorsqu’on pense à UB40, on a tout de suite en tête «Red Red Wine», «The Way You Do the Things You Do», ou encore «Can’t Help Falling In Love». Mais tenez-vous bien, le groupe UB40 existe toujours, il vient de sortir un nouvel album et, plus important, il est au Liban pour un concert unique ce soir, au palais de Beiteddine. À noter que la formation reggae, qui fête ses 25 ans de carrière, s’est produite il y a deux semaines lors du grand concert de lutte contre la pauvreté, le Live 8. UB40, connu également comme «le groupe des frères Campbell: Robin et Ali», est en fait composé de huit camarades d’école. Mais ils étaient sept hier à la conférence de presse tenue à l’hôtel Mövenpick, en présence des dames du comité de Beiteddine, présidé par Nora Joumblatt. Michael Virtue, James Brown, Ali Campbell, Terence Wilson, Robin Campbell, Brian Travers et Carl Falconer ont répondu à l’appel. Leur huitième camarade est absent pour des raisons de santé. Il a été remplacé au pied levé par un jeune batteur «au talent prometteur». Les membres de UB40 sont là, fringants cinquantenaires ayant avalé des litres d’eau à la fontaine de jouvence. Le secret de cette jeunesse? «En réalité, tous les artistes souffrent du Arrested Development Syndrom (l’arrêt brutal de développement)», rigolent-ils en chœur. Et la longévité de leur formation? C’est le fait d’avoir usé leurs culottes courtes sur le même banc d’école, qu’ils disent. Et, aussi, parce qu’ils ont toujours partagé la même conception de la musique, le même amour pour le reggae. Flash back. C’est en 1978 qu’ils ont concrétisé leur rêve de former un groupe à Birmingham. Deux ans plus tard, UB40 sort son premier album: Singin Off. La formation commence à se faire remarquer avec son 2e disque qui tire à boulets rouges sur la politique de Margaret Thatcher. Le succès débarque en 1983 avec Labour of Love, leur 3e album. Des reprises de standards du reggae, arrangées à la sauce 80’s. Le son UB40 est né! Après le succès de Red Red Wine, les frères Campbell ne lâchent pas l’affaire et continuent sur la même lancée jamaïco-pop. Le groupe traverse la décennie en amassant les tubes. Mais le «music business» est une jungle impitoyable. Pour UB40, la fin des années 90 est comme une longue traversée du désert. Lorsque le groupe lance un best of en 2000, ça sent sérieusement la fin! Que nenni! UB40 a signé un joli come-back en 2003 avec Homegrown. On prend les mêmes et on recommence. Who You Fighting For c’est leur nouvel album. «Il est composé à moitié de chansons politiques et à moitié de ballades d’amour. Les titres politiques sont inspirées de la guerre en Tchétchénie et en Irak». UB40 fera prochainement l’objet d’une comédie musicale dont la première aura lieu l’année prochaine à Birmingham. Le show, baptisé Promises and Lies, comprendra environ douze chansons du groupe telles One in Ten et Kingston Town ainsi que des morceaux composés pour l’occasion. Avant d’accepter le projet, UB40 aurait été approché par bon nombre de producteurs. «Nous voulions plus qu’un simple enchaînement de nos hits, expliquent-ils. Cela devait être une histoire qui reflétait notre vision du monde.» Une vision à laquelle de nombreux festivaliers auront droit ce soir. Pour réaffirmer, une fois de plus, que le show must go on. Maya GHANDOUR HERT